Quand deux grands esprits se rencontrent... [Finit]

18h30, le soleil se couchait sur Ginza et ses vitrines resplendissantes. Le quartier grouillait de monde, les boutiques ne fermant que bien plus tard chez les nippons. Ce jour là les cours se terminant plus tôt, Sakurada sensei en profita pour se balader un peu dans le quartier de luxe de la capitale, ayant besoin d'une nouvelle paire de lunettes de soleil ainsi que de quelques cadeaux pour ses conquêtes. Il savait parfaitement où aller pour faire plaisir à ses amantes, aussi il décida d'y aller en premier pour ensuite trainer sans empressement dans ses boutiques préférées à lui. Il avait finit de visiter les boutiques féminines, et se baladait maintenant depuis une bonne quinzaine de minutes dans un centre commercial où se trouvaient deux trois boutiques qu'il aimait particulièrement. La nuit commençait alors à tomber, petit à petit. Autour de lui, des jeunes branchés et des hosts avec leur copine, et quelques groupes de filles.

Arrivé au cinquième étage, il sourit lorsqu'il releva le regard vers l'enseigne de la boutique Royal Order, une marque tout autant privilégiée par les rockeurs que par les hosts. Lui il était un peu au milieu... Il venait d'entrer lorsqu'il remarqua des cheveux rouges parmi les nombreuses touffes décolorées, penchée sur un rayon de pendentifs. Il s'approcha un peu et reconnu la silhouette du jeune Nodoka Hideaki, un chanteur de deuxième année. Il avait remarqué son petit jeu avec le professeur de musique, Shinji-sensei. Il les avait aperçus une fois au détour d'un couloir mais, étant pressé, avait continué sa route. L'étudiant semblait hésiter entre une étoile ou une couronne. Lui, il avait déjà fait son choix, et avait opté pour une croix en argent ornée d'une petite couronne. Il demanda à la caissière d'attendre un instant et s'approcha du jeune homme sans un bruit. Il approcha discrètement son oreille de celle du rouquin et lui chuchota à l'oreille :

"Les étoiles te vont mieux... Hideaki-kun."

Il ricana doucement et posa un coude sur la vitrine devant lui, fixant le jeune élève de ses yeux bleus, un sourire charmeur sur les lèvres. Il fit signe de la main à la demoiselle qui s'approcha d'eux, de l'autre côté du comptoir, et lui dit de mettre le pendentif étoilé sur son compte, ce qu'elle fit. Il paya et tendit le petit sac de la bijouterie à Hideaki, en lui jetant un clin d'œil complice. Il le poussa doucement vers la sortie d'une main au niveau des reins, et s'y dirigea aussi. Ils se dirigèrent vers les ascenseurs, et le professeur se posta devant celui le plus au fond du couloir, loin de ceux du milieu que tout le monde prenait. Il savait qu'ils seraient plus tranquilles dans l'un de ceux-là.

"Alors comme ça, tu traines aussi à Ginza? J'aurais plus pensé à Harajuku..."

Le tintement sonore caractéristique des ascenseurs se fit alors entendre et la double porte de fer s'ouvrit face à eux, et Shou sourit à Hideaki avant de s'engouffrer dans l'ascenseur qui était vide. Il se colla premièrement contre le mur du fond, observant Hideaki de haut en bas qui se tenait devant lui. Il pencha légèrement la tête sur le côté, son regard s'arrêtant sur les fesses et les hanches du chanteur. Il se mordit la lèvre un instant avant de se rapprocher du garçon, se collant à lui. Il posa ses mains sur les hanches de l'élève et lui dit d'un ton joueur :

"Shinji-san te l'a peut-être déjà dit mais... Tu as de très bonnes hanches, tu sais."

Une fois sa journée de cours terminée, Hideaki avait décidé d'aller se détendre un peu en ville. Il fallait bien que tout l'argent que lui donnait sa « mère » lui soit utile, après tout. Dès fois qu'elle ait la fâcheuse idée de lui en donner moins. Même s'il y avait peu de chance que ça arrive, elle aurait bien trop peur qu'il revienne. Et d'ailleurs il y avait bien pensé plusieurs fois, histoire de leur pourrir la vie jusqu'au bout. Mais son père adoptif en serait bien trop ravit. Enfin, Ginza se prêtait parfaitement à ce genre de dépenses excessives. Bient qu'Harajuku soit plaisant, un peu de classe et d'élégance ne se refusaient pas. Ainsi, Aki se baladait dans les diverses boutiques, cherchant de quoi se faire plaisir. Et ça ne manquait pas de choix, d'ailleurs. Tranquillement, il repérait les différentes boutiques, retenant les plus intéressantes. Et finalement, il s'arrêta dans l'une d'elles, face à un rayon de pendentifs. Les observant soigneusement, son choix se fixa sur deux d'entre eux, une étoile et une croix ornée d'une petite rose noire. Evidement, il aurait pu prendre les deux, mais des fois qu'autre chose lui plairait, et puis il n'avait pas envie de dépenser tout son argent d'un coup, il avait le temps pour ça. Et puis il pourrait toujours revenir une prochaine fois pour l'autre, dans le pire des cas. Et il restait donc planté là, à se demander ce qui serait le mieux. En fonction de lui, de ses tenues, et tout ce qui pourrait jouer sur la beauté du bijou.

Hideaki ne put retenir un petit sursaut à l'entente d'une voix près de son oreille. Un petit sourire étira ses lèvres alors qu'il se retournait. Cette voix là, il la connaissait bien. Ne disant rien, il regardait simplement la vendeuse et le professeur de danse, ne réagissant que lorsque ce dernier lui tendit le petit paquet. Eh bien, soit, dans ce cas il aurait pu prendre le deuxième collier avec ... Hm, il y réfléchirait pour plus tard. Ouvrant le sachet, il accrocha le pendentif, l'admirant sur lui. Affichant un sourire satisfait, il relève le regard Shou, peignant sur son visage une moue mi-boudeuse, mi-rieuse, prenant la parole.

« Hm, j'ai l'impression d'être une de tes danseuses. C'est pas avec un collier que tu m'auras. »

C'est qu'il était plus compliqué à obtenir, le Aki. Enfin, non, pas particulièrement, mais bon. Juste que les cadeaux, c'est pas ça qui le faisait venir, lui. Juste l'envie de se sentir aimé, désiré ... Et puis la personne évidement. Il ne couchait pas avec n'importe qui juste par manque affectif. C'est idiot, surtout quand on sait assez bien manipuler pour attirer les gens à soit. Enfin, il s'en fichait un peu en fait, ça lui faisait plaisir ce cadeau, alors il n'allait pas se prendre la tête à savoir s'il était considéré comme l'une des élèves de Shou ou non. Il se dirigea sans un mot vers l'ascenceur, aucunement gêné par la main au creux de ses reins, ni les regards des personnes autour d'eux. C'était assez mal vu, tout de même, encore plus dans ce quartier. Mais qu'importe, hein. C'est tellement amusant de voir les visages choqués ou dégoûtés. Plutôt Harajuku ? Bah, ça dépend de son humeur, quoi.

« J'ai si peu de classe que ça ? Tu crois quoi, je peux me faire plaisir ~ »

Non, non, pas vexé le moins du monde. Il affichait même un sourire amusé. C'était juste histoire de relever son côté classe et élégant, tout de même, quoi. A l'ouverture des portes, les deux jeunes hommes se glissèrent dans l'ascenceur, Aki se posant lascivement sur l'une des paroies. Un petit sourire étira légèrement ses lèvres alors qu'il sentait le regard de Shou sur lui. Ehe, évidement qu'il est attirant. Et un léger rire se fit entendre alors que leurs deux corps se retrouvaient collés. Pas déplaisant. Mais bien que le compliment soit plaisant, le plus jeune reste bloqué sur le début de la phrase. Ok, ils sont grillés, ça c'est fait. Affichant un air moitié blasé, Hideaki laissa à nouveau entendre sa voix.

« Pitié, dis-moi que t'es le seul au courant, il va me faire une crise sinon. Et merci du compliment, je sais que je suis irrésistible »

Le professeur esquissa un sourire en coin lorsqu'il sentit son élève se tendre légèrement quand il se rendit compte qu'on savait pour eux. Ses mains remontèrent peu à peu vers le bassin du jeune, alors qu'il remarquait une marque de morsure ancrée dans la peau du cou du garçon. Un léger rire s'échappa des lèvres fines de Shou, qui commença à embrasser la zone de légers bisous papillons, rien de bien méchant. Puis il murmura, son souffle tiède glissant sur la blessure plutôt érotique d'Aki...

"C'est sur qu'il doit être du genre jaloux, avec un garçon aussi mignon que toi.... Mais ne t'en fais pas, j'étais seul ce jour-là, je ne dirais rien."

Il remonta ses lèvres vers l'oreille du rouquin avant de rigoler doucement dans son oreille, et le lâcher. Il passa devant lui, et appuya rapidement sur le bouton rouge de la machine qui se stoppa net, tremblant légèrement. Il se retourna vers Aki avec un sourire espiègle sur le visage, les yeux pétillants d'excitation. Ses doigts frôlèrent le tshirt de l'étudiant, avant de le pousser contre le mur. Le professeur l'attrapa par les cuisses et le souleva comme s'il portait une simple chaise, le bloquant contre son bas-ventre. Bah oui, pour un prof de danse, porter d'autres personnes était bien plus facile! Il avait l'habitude... Mais à côté de ça, ce qu'il aimait, avec les hommes, c'était les contrôler. Il captura donc les petites mains du chanteur avec l'une des siennes, et les bloqua au dessus de son visage étonné.

"J'imagine qu'il ne doit pas être du genre à aimer faire ce genre de choses dans un ascenseur... Je me trompe? A sa place, je n'hésiterais pas une seconde, crois-moi..."

Son sourire s'étendit en un sourire pervers et sadique, celui qui flanque la trousse aux plus fragiles, ou celui qui pouvait exciter les plus pervers... Comme lui, comme eux. Il appuya encore plus ses dires en plongeant une main sous le tshirt du garçon, son visage retournant s'occuper du cou du jeune homme, cette fois-ci en le comblant de baisers brûlants. Sa langue vint remonter la nuque d'Aki, et le professeur se mit à lui faire un suçon de l'autre côté de la morsure que Shinji-sensei lui avait laissé. Il ne pouvait pas le manquer, vu sa position, et Shou voulait justement ça! Il sourit alors que son bassin commença à bouger contre celui de son élève, son regard se plantant dans le sien.

Bien que tendu, Aki essayait de ne pas trop le montrer. Pas que ça le dérangeait particulièrement que tout le monde soit au courant de sa relation avec Shinji, même, ça éviterait que certaines personnes tournent autour ... Mais c'est ce dernier, qui ne veut pas que ça se sache. Bon ok, c'est mieux si ça peut éviter de le faire virer, mais c'est énervant, quoi. Ok, il fallait pas vouloir un prof, mais c'est une proie tellement plus intéressante que les autres élèves, il ne pouvait pas résister à se l'approprier. Un léger frisson remonta en même temps que les doigts de Shou. Ah, morsure grillée. En même temps, avec des suçons et une telle morsure, tout le monde aurait eu l'intelligence de se couvrir, mais non, pas Hideaki. J'expose mes blessures pour le moins érotique et je trouve ça normal, évidement, quoi. Tout à fait net. Un léger soupir à peine différenciable de sa respiration s'échappe de ses lèvres en sentant celles du professeur. Et enfin il put se détendre. Personne d'autre ne les avaient vus, et cet unique témoin ne dirait rien, parfait. Ca lui éviterait de se faire tuer par Shin, au moins.

Il ne lâche pas son ainé du regard alors que celui-ci s'éloigne, comprenant enfin alors qu'il appuie sur le bouton d'arrêt d'urgence. Au moins, il n'y a aucun doute sur ses intentions. Même s'il n'y en avait pas spécialement à la base. Le plus jeune fut tout de même surprit alors qu'il décollait du sol. Forcément, être prof de danse devait bien aider à ce genre de choses. Oui, mais non. Il sait décidément encore moins se tenir qu'Aki. Un petit sourire vient tout de même arquer les lèvres de ce dernier. C'était à tenter, ça, le faire avec Shin dans un ascenceur, ça pourrait être amusant. Mais en attendant ce sont les projets de Shou, et non quoi, pas tout de suite. Pourtant, même s'il pouvait encore plus ou moins bouger et au moins tenter de se libérer, Hideaki ne faisait rien. Jusqu'à ce qu'il comprenne ce que s'affairait à faire le professeur dans son cou. Rectification, il allait quand même mourir, tout compte fait. Commençant à se mouvoir un peu, il laisse entendre sa voix après un soupir, aucunement fâché, plutôt ... Lassé ? Un peu, oui.

« Tu pouvais pas faire une marque plus voyante encore ? Il est à peine tomber dans mon piège et tu veux l'en faire sortir, t'exagères. Et puis tu veux pas attendre un peu ? »

Il nous étonne de jours en jours, décidément, le Aki. Il ne le désirait pas, tout de suite, maintenant. Il avait envie de lui donner envie de lui, d'abord, qu'il lme désire vraiment, totalement, et surtout l'avoir frustré, pour qu'il soit plus violent. Il lui vole un petit baiser durant lequel il se libère, puis retourne appuyer sur le bouton de l'ascenceur, se remettant un peu en ordre avant que les porte ne s'ouvrent. Après le petit tintement significatif, il attrape la main de Shou et se colle à lui, l'entrainant à ma suite au travers des allées, observant les vitrines avec attention. Jouant avec les doigts de son ainé, il s'arrêtait finalement, se tournant vers ce dernier, laissant enfin réentendre sa voix.

« Tu veux aller où ? ... Autre que l'ascenceur, obsédé ! »

Bien sur, ça ne pouvait pas être aussi facile! Le professeur rigole lorsque l'étudiant se libère, il ne le retient pas pour autant, replaçant sa veste correctement. Comme il le pensait, Aki était intéressant. Il glissa un léger désolé entre deux rires, avant que le jeune élève ne lui prenne la main, le tirant hors de l'ascenseur. Shou est d'abord légèrement surpris, mais ça ne lui déplait pas alors il ne dit rien. Il observe d'un œil quelque peu amusé le jeune garçon faire du lèche-vitrine, et sourit en jouant avec ses doigts.

« Tu veux aller où ? ... Autre que l'ascenceur, obsédé ! »

Shou rigole et se tourne vers la route, fait quelques pas, et arrête un taxi non loin de là. Il connait un petit bar sympa où il sait qu'ils seront tranquilles, puisqu'il n'y que peu souvent avec ses conquêtes féminines. C'était Setsuko qui lui avait fait découvrir, alors. Ils s'engouffrent dans le véhicule vert, et le plus vieux des deux donne le nom d'une avenue pas loin du métro de Ginza, avant de passer un bras derrière l'épaule du plus jeune. Il se penche sur lui, le regarde droit dans les yeux avec un petit sourire accroché au visage.

"Je ne suis pas à la place de Shinji-sensei, je ne serais pas allé plus loin, ne t'en fais pas."

Il l'embrasse sur la joue et joue avec quelques unes de ses mèches rouges avant de glisser les doigts de son autre main le long de la mâchoire du jeune garçon, et attrape doucement son menton pour tourner son petit visage vers le sien. Son regard tombe sur les lèvres pulpeuses d'Aki, il les dévore du regard quelques secondes, et l'embrasse. Le baiser est doux, respectueux, presque romantique. Mais bien sur il n'y a aucun amour sincère, non non. Il lui montre juste qu'il n'est pas une brute macho. Il lui montre qu'il est prêt à suivre ses règles du jeu à lui. Il n'y voit pas de problème majeur, puisqu'il sait qu'ils y prendront bientôt du plaisir tout les deux, alors. Il ne court que pour certaines personnes spéciales, comme Setsuko ou lui. Ces gens intéressants et qui sortent du lot. Sa main glisse derrière la nuque du jeune garçon et leur baiser s'intensifie quelque peu, Aki semble si fragile avec son visage de chaton qu'il à envie de le dévorer tout cru. Mais le baiser s'interrompt, et le taxi annonce leur arrivée. Shou lui vole un dernier baiser et il paye le conducteur, sort du véhicule. Celui-ci redémarre lorsque l'étudiant est dehors également, et Sakurada l'invite à le suivre dans une branche de l'avenue principale. Bientôt, l'enseigne du bar Black☆Heaven pointe le bout de son nez, ils y sont enfin.

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