_Time to Wake.Up! [P.v]

4 H 31 – Il faudrait peut-être que j’aille me coucher. Demain, notre cher Shije réclame une répet’. Cool… Pff tu parles, j’ai pas trop envie d’y aller, je sens que tout à l’heure, je serais de mauvaise humeur. C’est rare, mais y’a des jours comme ça. J’ai pas envie de jouer les méchants avec les autres, sinon, ça va créer des tensions dans le groupe. Bah, si je reste silencieux et dans mon coin, on me fichera p’têtre la paix ? Ouais, l’espoir… Des fois, ça aide. Bon, faut que j’arrête de jouer, alors je me lève, vais poser Nath’ sur son perchoir de Reine, son trône, puis je rejoins mon lit. Je me couche et ferme les yeux. Puis je me mets à penser, je sais plus trop à quoi… Finalement, je m’endors. Ou plutôt, je somnole. Y’a pas grand-chose qui passe dans ma tête, ou alors, je m’en rends tout simplement pas compte. Je suis vraiment dans un état second là, et c’est certainement pas comme ça que je vais réussir à me reposer. Aussi, je finis par rouvrir les yeux.

5 H 14 – Ca sert à rien d’insister, j’y arriverais pas. Je pourrais pas dormir aujourd’hui, alors tant pis. Du coup, je prends des fringues, et je m’en vais rejoindre les douches. Je me lave rapidement, ça à le don de me réveiller encore plus. La barbe… Je soupire, m’empresse de quitter la douche, m’habille, puis je sors à l’extérieur, en faisant attention de pas me faire repérer : un gars qui se balade dans l’école aux alentours de 5-6 heures, c’est pas forcément rassurant non ? C’est bien trop tôt, ou trop tard, ça dépends comment on voit les choses. En même temps, à cette heure-ci, si je croise quelqu’un, ce sera vraiment un exploit. Je me balade donc un bon moment, sans penser à rien, je m’ennuis, et je sais pas qu’est-ce que je vais pouvoir faire jusqu’à notre « rendez-vous » à la cafet’. Erf, vraiment pas envie d’y aller. Pire : j’ai même pas envie de faire de musique cette fois, non, je suis mort… Je soupire, regarde furtivement ma montre…

6 H 48 – Déjà ? Ca passe plus vite que ce que j’aurais pensé. Bon, faut p’têtre que j’y aille. J’essais de me motiver mentalement, c’est plus que difficile, c’est presque impossible. Je regarde devant moi : y’a déjà quelques internes qui commencent à sortir. Bon, bah me reste plus qu’à rejoindre la cafétéria. Mouais, je préfère attendre encore un peu avant de les voir. Alors je file m’assoir sur un banc, m’asseyant en tailleur, les mains dans les poches, le regard vide. Bon sang, m’arrive quoi ? Je me sens tout raplapla, ça craint… Je secoue ma tête, lève la tête et observe le ciel, avant de lâcher un long :

- Haaaan ‘tain fais trop chieeeeeeeeer…

Bon allez, go go, je me lève et m’avance vers la cafet’. Arrivé à proximité, je vois déjà, un peu plus loin, une masse d’élèves faire la queue pour manger. De si bon matin ? Comment font-ils pour pouvoir avaler un truc ? Je zieute ma montre une fois de plus.

7 H 12 – Bon allez, j’entre. Je fais quelques pas dans la pièce et part m’assoir dans une des tables en coin, celles où personnes va s’assoir parce que ça fait pitié. Parce que quand t’es assit là, les autres croient que t’essais de te cacher, mais au final on voit que toi ! On se demande ce que tu fous en solitaire, on rit, on t’observe comme un bête curieuse. Moi je m’en tape, j’ai juste pas envie d’aller m’assoir à la table des Sunset, parce que toute façon, ils sont pas là, et en plus, le soleil commence à se lever, j’ai pas envie de me prendre ses rayons dans la tronche. Je reste donc assit à l’écart, et je laisse tomber lourdement ma tête sur la table. Je ferme les yeux et attends. Quoi ? Peut-être que les autres arrivent, ou simplement qu’ils partent ? Si je les ignore, je me demande s’ils m’en voudront. Raah, ça me prends la tête. J’arrête pas de me torturer l’esprit, faut que je me calme. Je lève alors mes yeux vers la grosse horloge accrochée à un des murs de la cafétéria…

8 H 26 – Je vois Mizuki arriver, alors je garde mes yeux sur elle et la voit s’avancer vers « notre table ». Y’a déjà Shije et Matsue. J’y crois pas, je les ai même pas vus venir… Quoique eux non plus m’ont pas remarqué. Je les observe de loin, puis je remarque que la cafet’ commence à se blinder. Je vois un groupe de fille qui désespère à trouver une place, alors je lève mon cul et je quitte la table. Je m’approche des Sunset et pars m’assoir près et à la fois loin d’eux, le dos contre le mur, sans même les regarder. Je leur aie pas lancé de « salut », la flemme. Je dis rien, et attends. Je suis arrivé avant tout le monde, mais ils doivent croire que je suis le dernier. Cette petite idée arrive à m’arracher un sourire. Pouaah, ça tire sur les joues, vite, j’arrête. Je croise alors mes pieds sur la table, l’air de rien, puis désespéré, je pose mes yeux sur Shije, avant de demander :

- Hey, chef’, y’a pas moyen de repousser la répet ? Me sens pas trop aujourd’hui.

J’évite de dire que j’ai pas dormis de la nuit, façon c’est faux, j’ai du somnoler quelques minutes, alors bon. En tout cas, ça devrait être clair que j’ai pas envie de m’amuser avec Nath’ là, parce que je l’ai même pas emmenée avec moi My Angel. Non, elle, je lui ai laissé le droit de se reposer. Pourtant d’habitude, je la laisse me coller tout le temps, elle m’accompagne de partout où je vais, je la fait même s’incruster dans les toilettes pour mecs, alors c’est pour dire… Elle devrait être prêt de moi, à cet instant, mais non. Surprenant n’est-ce pas ? Je dirais plus « inquiétant » en fait. Je pose une main sur la table et fait pianoter mes doigts. On dit que c’est signe d’impatience, bah peut-être bien… Je te rappelle que j’attends une réponse quand même ! Bon allez Shije, tu arrêtes le suspens s’teplait ?

Ah mais ch’uis con, en fait, j’ai pas forcément besoin de son avis ! Ok, c’est le leader, patati, patata, mais bon, c’est pas comme si ça m’impressionnais, ouais ! Bon, s’il refuse, je pète mon câble et je m’en vais. Il me remplacera pas hein ? Non il peut pas, je suis le meilleur. Je suis indispensable, enfin j’espère… Puis pour un jour, c’est bon, il va pas en faire tout un plat. Je pose mes yeux sur Shije, puis sur Mizuki, et enfin sur Matsue. Bah ils ont l’air de bonne humeur, alors pourquoi est-ce que je tire cette tronche ? Ca me donnerait presque envie de rire, je sais, c’est assez con. J’hausse les épaules en souriant, alors que je suis pas forcément en état, et je me redresse pour aller chopper la pomme que la ptite Mizu’ avait dans les mains. Elle a déjà été mordue, par qui ? Elle sans doute, bah, c’est pas comme si je la craignais. Aussi, j’enfourne un morceau du fruit dans la bouche et le mâche mollement. Maintenant, je comprends pourquoi je déjeune jamais : envie de vomir…

Je remarque une poubelle pas loin de la table où on est, et sans demander l’avis à personne, je jette madame la pomme : ouais, panier. Si j’étais de bon poil, j’aurais tapé dans mes mains pour me féliciter, mais là, je me contente de reporter mon attention sur les trois personnes qui m’entourent. Quoi ? J’ai un truc sur le nez ? Esquissant un magnifique sourire forcé, je lâche :

- Bouuh ! Je vous fais peur ou quoi ?

Leurs yeux posés sur moi me donneraient presque le courage d’être de bonne humeur, mais nan, ça relèverait d’un total exploit. Je pousse un long soupir, me frotte la tête, et commence à jouer avec une de mes tresses, en attendant quelques réactions. C’est pas amusant d’attendre quand on a envie de partir, vraiment, c’est même chiant tout court. Puis même s’ils me laissent partir, je vais faire quoi de ma journée à part jouer les pseudos épaves émotionnelles ? Y’a rien à y redire, pour le coup, je me fais assez pitié ! Mais j’y peux rien. Inconsciemment, je ne souhaite qu’une chose, qu’un de mes trois amis arrivent à me faire étirer un sourire aussi grand et sincère que jamais. Mais je me demande si ça leur serait possible. Faut dire que je suis quelqu’un d’assez difficile dans mon genre, et égoïste apparemment…

Spoiler:

Je les observe, tous, ils sont assez bruyants, peut-être même trop. Le fait qu’ils attirent l’attention ne me gêne pas tant que ça, c’est juste que mon humeur en prend un sacré coup… Normal non ? Quand on a le moral dans les chaussettes, on apprécie pas forcément de voir les gens autour de soi s’amuser et se taquiner. Ca me prends un peu la tête je dois dire, mais en même temps, je peux pas leur en vouloir, à la base, c’est bien comme ça que je les aiment. Alors je me tais, et essais de me faire peu à peu à la situation. Je regarde chacun d’eux en détail, en faisant le maximum pour relativiser. C’est que ça me fais chier d’être chiant, tu comprends ? Je préfère quand j’ai la patate, les coups de blues, c’est pas du tout mon truc, je m’en passerais bien, c’est sûr. Je soupire, puis commence par dévier mon regard sur le plus bruyant de mes camarades.

Encore en train de faire l’imbécile. C’est à croire qu’il ne sait faire que ça ! Ca pourrait être marrant si je n’étais pas dans cet état. Mais là, le voir faire me décourage un peu. Et puis ça y est, il se plaint… « Pour une fois qu’il arrive en premier ». Je me retiens de signaler que j’étais là depuis un bon moment, même avant sa petite tête brûlée. Ca me gonfle, il tient tant que ça à sa foutue répet’ lui aussi ? Y’aurais eu propagande ? Shije lui aurait-il fait du bourrage de crâne ? Depuis quand ils sont d’accord tous les deux, hein ? Je pourrais presque en être jaloux, généralement, Matsue a plus tendance à être de mon côté. Il se détache un peu trop, va falloir resserrer les pinces, car mine de rien… Cela me plaît bien à moi qu’il soit toujours dans mon dos ! Je m’y suis peut-être attaché à ce p’tit gars, inconsciemment…

Mais là, il en faisait bien trop, à coller Mizuki comme ça… Personnellement, ça ne me faisait rien, je n’étais pas jaloux, non, pas du tout, mais Shije… C’est comme s’il y avait un gros écriteau sur son front où il serait marqué « NE LA TOUCHE PAS ». D’un côté, j’en voulais à Matsue d’aller chercher la bébête, mais en même temps… Il fallait bien le faire réagir le petit Shije ! Putain, tous les deux, ce qu’ils étaient lents à la détente… J’en étais presque quasi sur que toute l’école était au courant que Mizuki et Shije étaient LES AMOUREUX de ce bahut, mais bien sur, aucun des deux n’osaient se l’avouer. C’était tout à fait regrettable, navrant même. Enfin bien vite, j’arrêtais d’y penser, car un détail, des mots, me firent ouvrir deux grands yeux ronds comme des soucoupes. Shije m’avait annoncé également que les répet’ devaient avoir lieux. J’avais envie de crier « Allez tous mourir ! », mais n’en fit rien, me contentant de soupirer longuement.

C’était vraiment dégueulasse. Bah après tout, j’avais bien dis que je partirais quand même non ? Alors ma fois, c’est ce que je vais faire ! Mais voilà, la voix de Mizuki s’élève, et j’observe la jeune fille qui vient de prendre un air de chien battu :

- Aller Hasumi-kun viens jouer avec noooooooooooooooooous ! Me laisse pas toute seule avec un petit garnement et un attire-filles. Pitiiiiiiiiiiiiiiiié TT-TT

Je fais comment moi maintenant ? Je peux donc rien lui refuser ? Je me fais pitié… En plus, cette idiote à réussit à me redonner le sourire. Et bah, ça n’aura pas duré longtemps. Je me mets à rire, mais me calme rapidement, avant de passer une main dans ses cheveux, et de dire :

- Okay’ Mizu-chan, mais seulement parce que c’est toi p’tite baka !

Je jette alors furtivement un œil à Shije, puis un sourire innocent s’affiche sur mes lèvres : vengeance… Oui, je dois me venger, parce que d’une, il a pas voulu me laisser retourner au dortoir, et ensuite, parce qu’il le mérite, et puis c’est tout ! Ca lui apprendra à ce sale type de pas vouloir avouer ses sentiments ! Et toc ! Je penche alors mon visage vers celui de Mizuki et dépose mes lèvres sur les siennes. Cependant, ce « bisous » ne s’éternise pas, c’est juste amical en même temps. Je lui tapote la tête, puis j’avoue :

- Merci puce, tu m’as remonté le moral. Faudra que j’aille chercher ma Nath’, elle doit se sentir seule…

Je me lève alors pour m’assoir sur la table, puis j’observe Shije, l’air de rien, alors que je sais pertinemment que là, maintenant, il doit me détester comme il n’a jamais détesté personne. Je balance alors un sourire à Matsue : il est plus le premier sur la liste des ennemis. Bah, ça m’aura bien amusé tout ça dit donc ! Je me racle alors la gorge, puis je dis :

- Je crois bien qu’au final, aujourd’hui, je suis d’humeur festive. Ce baiser m’a donné la pêche, les lèvres de Mizuki doivent êtres magiques ! Shije, Matsue… Vous devriez vous y tenter à les gouter, ça a un bon gout sucré… Haha…

Je commence à jouer doucement avec mon piercing, mes dents le serrant à peine et le lâchant finalement. Il risque d’y avoir un gros froid là, maintenant. Mais je suis prêt à réparer tout ça, c’est qu’une question d’état d’esprit. Si Shije s’énerve de trop, je sais comment le calmer. Une méthode bien radicale que j’ai en tête, et qui peut-être attisera encore plus sa haine, mais c’est mieux ainsi. Comme si Matsue ne le cherchait pas assez ! J’étais plutôt méchant sur ce coup là, j’avoue, mais c’était pour « leur bien ». Ce que ces gosses peuvent être maladroits. Je souris encore, ça me fait plaisir d’avoir reprit du poil de la bête. Je regarde alors plus loin des gens qui nous observent : s’ils ont vu ce que j’ai fais, forcément. Mwhahaha, c’est trop, j’ai envie de me prendre un de ces fous rire… Bon allez, pour la route, et pour finir en beauté, je regarde Mizuki, puis je dis :

- Sympa le kissu ma belle… T’as mangé de la pomme aussi ne ? Ca en avait le gout ! Faudra qu’on remette ça Mademoiselle.

Puis voilà, j’ai finis. Je me mets à rire, puis m’assois carrément sur la table. Ouais, c’est pas poli, mais là, je viens de faire « une bonne action » pour ces deux idiots, alors hein, je peux faire ce que je veux nan ? Je finis par ignorer complètement les deux amoureux transis puis je demande à Matsue :

- Hey, petit, tu vas aller la chercher ou pas cette pomme ? J’ai soif, alors si tu veux je peux bien t’accompagner, histoire de pas déranger encore plus.

Oh oui je suis vilain, et tu sais quoi, j’adore ça ! Bon, je m’excuserais plus tard, c’est promis, mais pour le moment, je préfère voir la suite des événements. Je commence à me lever, pour aller aux côtés de Matsue, mais soudain, je retourne près de Mizuki, puis je penche mes lèvres vers son oreille pour lui murmurer :

- Monsieur S risque d’être jaloux, va falloir le calmer… Je compte sur toi hein ? J’ai pas envie que mon joli visage soit abîmé ! Imagine si cela arrive… On va perdre la moitié de nos fans !

Je finis par lui faire un clin d’œil, puis sans attendre de réelle réponse de Matsue, j’attrape le garçon par le bras et commence à le trainer vers la file d’attente qui s’est un peu réduite. Une fois qu’on est assez loin des ZAMOUREUX, je lâche le bras de Matsue, puis je soupire en disant :

- Non mais vraiment, c’est des coincés ces gosses… Ne, tu crois pas que j’en ai fais un peu trop ? Shije risque de l’avoir mauvaise…

Alors que nous nous étions éloignés, Matsue avait jugé bon de « motiver » Shije en lui lançant un « ALLER SAUTE LUI DESSUS SHISHI !! ». Pauvre garçon… Comme si je ne lui en avais pas infligé assez avec le super-baiser-de-la-mort-qui-tue… Et puis tu parles d’un baiser, c’était juste un p’tit bisou de pacotille. Je sais que les Américains se disent bonjour comme ça, alors en temps normal, quelqu’un de censé ne devrait pas en faire tout un plat… Par contre, quelqu’un d’amoureux, ça, je dis pas… Bref, Matsue et moi arrivâmes bientôt au niveau de la file d’attente. Je lui avais fait part de mes pensées sur le pseudo-couple, puis il m’avait approuvé, avant de recommencer à délirer subitement. Ouais, aussi, je me doutais qu’il allait pas pouvoir rester sérieux bien longtemps ! C’était à prévoir, mais cela me fit quand même un peu rire.

Alors comme ça, Monsieur était jaloux ? C’est quoi encore ce plan foireux. Lui aussi l’est accro à Mizuki ? J’y crois pas, et moi alors ? Heiiiiiiin de quoiiii ? Mais qu’est-ce qui me prends ? Je m’en fiche de qui il aime ou qui il aime pas, qu’est-ce que ça peut me foutre hein ? Je sais pas… Je soupire et ne prends pas la peine de répondre, ça sert à rien, je préfère le laisser dans son délire. Et puis, il est mimi comme ça, à me supplier, et à s’énerver tout seul. On dirait un petit chiot… Erf, c’est quoi cette comparaison d’abruti que je viens de faire ? Matsue = mimi = je-suis-en-train-de-devenir-cinglé ! P’fuu, ce gamin va me rendre fou, vraiment. L’a intérêt de s’arrêter parce que sinon… Bah rien, je sais que je lui ferais jamais de mal de toute façon. Alors je me tais, et j’attends, il finira bien par se lasser, du moins je l’espère… Mais, peut-être que j’y crois un peu trop…

On vient à peine de faire quelques pas dans la queue qu’il agrippe mon haut et essai de me jouer les gamins pleurnichards, en lançant soudain :

- Embrasse moi aussi Takuo-sama !!

Euuh… il peut me la refaire là ? C’est quoi ce caprice de fillette ? Ah je vois, il veut récupérer indirectement le baiser de sa chère Mizuki c’est ça ? Hein hein ? T’suu, il peut toujours rêver, je le garde pour moi, et toc ! Non mais oh, y’a pas marqué « KISSMAN » sur mon front ! Quoique… Je détourne la tête, voulant l’ignorer, mais il approche soudain son visage du mien, très prêt, beaucoup trop prêt ! Et moi je reste planté là, comme un con, alors que je devrais le repousser… Mais qu’est-ce qu’il fout ? J’ai envie de lui coller une tape sur la tête et de lui demander : « Mais t’es con ou quoi ? ». Pourtant, je reste là, à l’observer approcher son visage du mien, sans un mot, sans une réaction, mais Ouuuuuuuuf… Il dévie de mes lèvres au dernier moment pour aller me murmurer quelques mots à l’oreille. Je sais pas si je dois être déçu, heureux, ou très très TRES en colère.

Je baisse les yeux et l’observe (ouais, il est petit XD) s’éloigner, en train de rire suite à ses mots. Finalement, je décide de rien dire, et me rapproche un peu, ignorant le regard des jeunes filles qui restaient continuellement posés sur nous. J’men tapais un peu beaucoup de ces nanas, c’est pas comme si les demoiselles m’intéressaient en fait… Oups… Moment révélation, entre moi et ma conscience. Comment ça « les filles m’intéresse pas » ? Euh voyons voyons voyons voir… Je tourne mes yeux vers une élève qui ose à peine me regarder, les joues rouges, le genre d’attitude qu’on appelle « kawaii » hein ? Rien de bien intéressant… J’esquisse un sourire forcé, puis décide de poser mes yeux sur Matsue, qui était de dos, sans doute en train de chercher de quoi mang92µ£%/@ # ! ‘Tain, c’est quoi ça ? J’ai pas rêvé, oh non… C’est moi qui ais fait ça ? Moi, Takuo, j’ai maté, oui MATE les fe**es de ce garçon.

Je pose ma main sur mes yeux en poussant un long soupir, désespéré. Là, ça devient grave… Faut que je consulte un psy’, ça peut toujours aider… Je tourne alors la tête, pour éviter que mon regard ne se repose « à cet endroit », puis j’observe au loin Shije et Mizuki. Mine de rien, font un très beau couple… Je comprends pas pourquoi Matsue veut interférer entre eux. Ok, l’est sympathique ma petite Mizuki, et comparé aux autres filles, elle est loin d’être laide, mais bon… Matsue avec Mizuki, non, ça le ferait pas, elle est réservée la fillette… Quand même… Matsue x Mizuki… Matsue x Mizuki… Matsue x Tak…

- Aah ‘tain ta gueule !

Bien que j’avais murmuré, je vois quelques regards indiscrets se poser sur moi : quoi, plus le droit de se demander à soi-même de la fermer maintenant ? P’fuuu.. Bon, toute cette histoire me fou les boules, j’aurais jamais dus embrasser Mizuki, ça m’aurait évité de devoir supporter la réaction du bassiste… Mais… Il faut que j’en aie le cœur net : moi et un garçon ? Hahaha elle est bien bonne… Je me calme, doucement, puis j’appelle :

- Matsue…

J’attends que celui-ci se retourne, puis j’attrape son menton avant de lui soulever le visage et de pencher le mien pour aller l’embrasser. Mais bizarrement, le baiser qui devait à la base n’être qu’un simple petit bisou de « vérification » commence à prendre une tournure assez spéciale, à la limite de la perversité. En effet, je ne peux m’empêcher de faire entrer ma langue dans la cavité buccale, toute chaude et humide du pauvre Matsue, allant chercher la langue du garçon pour la caresser presque tendrement. Me rendant finalement compte de ce que je suis en train de faire, je me recule soudain, puis j’essais tant bien que mal de me trouver des excuses :

- Tiens, tu le voulais ton baiser ? Bah voilà… Comme ça, Monsieur aura récupérer le bisou de sa chère Mizuki !

J’essuie ma bouche, pas parce que j’ai pas aimé, non, au contraire… Mais je veux tout simplement pas qu’il sache à quel point j’ai apprécié ce contact, à coup sur, il va encore se prendre la grosse tête… J’attrape alors une pomme, la lui mets dans les mains, puis essais de reprendre une attitude normale. Je lui tapote doucement la tête, puis demande :

- Bon, on y va ? On va finir par leur manquer…

Encore une excuse, j’ai pas envie de me retrouver une nouvelle fois seul avec lui, vu les pensées bizarre que j’ai à son égard, c’est à éviter… Ah, mais j’ai dis seul ? Non c’est vrai, on était plus de cents dans cette foutue cafet’. Plus de cents personnes donc qui m’ont vus rouler un longue et agréable pelle à un de mes « amis ». Je suis censé avoir la honte non ? Et bah même pas… Je tourne vraiment pas rond… J’observe alors quelques uns de ces regards indiscrets, puis souris, un sourire étrangement satisfait. Je sais pas ce qu’ils sont tous en train de penser là, mais je crois être pas loin. Ca me donnerait presque envie de rire… Moi ? Homosexuel ? Naan… Les gens comme ça, ils me gênent pas hein, loin de là ! C’est juste que… Moi je suis censé être attiré par personne, non, pas même ce gamin, ouais, surtout pas Matsue… Aimer une personne comme ça, c’est trop dangereux, on peut jamais savoir qu’est-ce qu’il pense, derrière son sourire et son narcissisme absolu… Hum ? Quoi ? J’ai dis aimer ? Non, tu te trompes surement…

A part un sourire crédule, Matsue ne semblait pas trop attacher d’importance à ce baiser. Je savais pas si je devais paraître déçu ou simplement rassuré. Enfin tant pis… Enfin quand même, cela m’aurait bien plus de le voir un peu rougir, voir même se mettre à bégayer ! Je sais que c’était pas du tout son genre, ouais, loin de là, mais c’est justement parce que c’est pas dans ses habitudes que j’aurais trouvé cela mignon ! Bref, ce sera pour une prochaine fois peut-être ? Ouais, j’pouvais toujours espérer… Bon, je commence a partir vers la table de nos chers amoureux, mais bientôt, je sens une main frôler mes fesses, et finalement, c’est moi qui me retrouve avec deux légères teintes cramoisies collées sur les joues. Je regarde Matsue avec surprise alors que celui-ci me dépasse, puis il me dit, d’un ton joueur :

- Mais avoue que t’a quand même aimé ca autant que moi…

Je préfère pas répondre, car j’allais certainement lui mentir ! Bah quand même, je me voyais pas lui avouer : « Ouaiiiis j’ai trouvé ça super agréable, d’ailleurs, j’en suis encore tout excité : on recommence <3 ? »… Non franchement, tu me vois lui lancer ça ? Le pauvre, il se sentirait plus du tout, son égo en serait bien trop flatté, et je ne veux pas lui faire ce plaisir, c’était totalement hors de question, alors tant pis, je dis rien. Puis je continue ma route pour retourner m’assoir à la table, bien tranquillement. Les tourtereaux sont toujours ici, mais l’ambiance semble plutôt électrique : peut-être que le baiser, ça avait pas été une bonne idée… Bandes de bons à rien, la prochaine fois, promis, je claquerais Shije ! Bien sûr, je pouvais pas me permettre de gifler Mizuki… Puis il le méritait bien plus ! C’est un gars après tout, il pourrait essayer d’assurer pour une fois dans sa vie nan ?

Tout à mes réflexions, j’observe Matsue faire l’idiot : des fois, je me demande s’il attend pas de se faire tuer par notre cher leader… Vraiment, il s’arrêtera jamais de le chercher ! Je soupire, puis mes yeux dévient sur ma petite Mizuki, qui semble un peu… comment dire… Tendue ? Elle a l’air carrément au bord de l’explosion ouais ! J’essais de comprendre pourquoi, puis bientôt, les mots de Shije me font inconsciemment serrer le poing : en fait, je crois que c’est moi qui vais le détruire…

- En théorie, mais disons plutôt que je viens de récolté le baiser de Takuo. On ne peut pas vous laissé tout les deux que vous êtes près à vous sauté dessus en pleine cafétéria franchement vous n’avez aucune décence. De toute manière j’en est rien a cirer du bisou de Mizuki…

Vraiment, il abuse… En plus, je sais qu’il fait semblant de rien voir, je suis presque certain qu’il est au courant pour ce que ressens Mizuki à son égard, et ça me fout les boule qu’il ose balancer ce genre de sottises. J’ai envie de le tarter, mais c’est pas mon genre. Je trouverais bien une autre façon de punir cet abruti, pour le moment, j’ai mieux à penser. Ouais, la petite Mizu’ vient de se mettre en colère, et là, y’a pas bon. J’aime pas la voire dans cet état, après tout, j’y tiens à cette gosse ! Et là, elle a l’air franchement pas dans son état. Pour un peu, ça me remettrais de mauvais poil, mais s’il faut que je la réconforte, autant le faire avec le sourire. Je l’observe qui s’en va, allant jusqu’à shooter dans la porte de la cafet’, puis je soupire. Je me lève, puis me décide à la suivre, mais avant, fallait que je mette les choses au point… J’avance vers Shije, et lui attrape son haut, pour le faire se lever, avant de dire :

- Ecoutes-moi, imbécile… Je sais pas pourquoi tu te plais à faire du mal à Mizuki en lui balançant des mots blessants… Peut-être que ça te fais triper de la détruire en lui faisant de la peine, alors que tu sais pertinemment ce qu’elle pense vraiment de toi… Alors je vais te dire une chose… C’est pas parce que t’es le leader, que je vais te laisser faire ce que tu veux ! Mizuki, soit t’en prend soin, soit tu l’approches plus ok ? T’es vraiment dérangé mon pauvre… Avec ta sale gueule de gars super gentil, tu crains vraiment.

Je finis par le pousser, puis j’ajoute :

- Je quitte le groupe. Ouaip, moi, ce genre d’ambiance tordu, ça me prends la tête, alors t’auras qu’à me remplacer…

Je pose finalement mes yeux sur Matsue, puis je lui dis :

- Et toi, tu devrais arrêter d’emmerder ce pauvre type, façon, il vaut pas la peine qu’on s’occupe de lui, peut importe la manière !

Sur ces dernière phrases, je quitte la cafet’ à mon tour et file directement vers les dortoirs, voulant rejoindre la chambre de Mizu’. Je m’étais peut-être un peu trop emporté au réfectoire, mais Mizuki, je l’aime un peu comme ma guitare, sauf que j’en suis pas amoureux. Enfin, la comparaison peut paraître idiote, mais vu comment je tiens à ma Nath’, c’est tout simplement un compliment ! Enfin bref, me voilà devant la chambre de la jeune fille. J’ouvre la porte, espérant l’y trouver, mais elle n’est pas là. Je remarque également que y’a pas sa basse, alors je comprends vite qu’elle est partie au studio. Je prends pas la peine de retourner à ma propre chambre pour chercher Nath’ et je pars directement à notre lieu de répet’. Quand j’arrive, je vois Mizuki allongé sur l’estrade. Alors, je m’approche discrètement et la rejoins, avant d’aller m’assoir à côté d’elle, puis, suivant son exemple, je finis par m’allonger :

- Mizuki, t’es vraiment tombée amoureuse d’un beau salop.

Elle pouvait toujours nier les faits… J’étais con, mais pas à ce point. Puis je la connaissais trop bien, elle pouvait pas me mentir. Je me mets alors sur le côté, puis je pose une main sur sa joue, avant de lui sourire :

- Ouais c’est vrai, Monsieur S. est un gros con, mais je pense qu’un jour il mettra son semblant de fierté de côté, et t’avouera ses sentiments. C’est juste qu’il est trop long à la détente… Mais surtout, jamais ô grand jamais tu ne dois faire le premier pas ! Je veux que tu le fasses souffrir à petit feu, jusqu’à ce qu’il craque et qu’il avoue tout !

Ouais, peut importe comment je l’avais agressé l’autre à la cafet’, c’est pas comme si je le détestais. Après tout, il est amoureux de ma Mizuki, alors d’un côté, je le respecte. Moi aussi j’aurais bien aimé avoir des sentiments aussi fort pour la demoiselle, mais faut croire que ma conscience m’avait réservé un tout autre sort… Pourquoi avec Matsue ? J’allais devoir y réfléchir sérieusement, en essayant de rien faire paraître ! Parce qu’autant j’aime que Mizuki se confie à moi, autant, je préfère rester très secret par rapport à mes problèmes ! Et Kami-Sama sait pourtant à quel point j’ai confiance en ma petite puce. Je retire finalement ma main de la joue de Mizuki, puis je replis mes doigts dans la paume de ma main, laissant seulement l’auriculaire relevé, avant de la supplier presque :

- Allez Mizu-chan, promets-moi que tu lui en feras baver à ce Monsieur S. Et tiens, jures-moi aussi que tu ne pleureras pas pour ce crétin !

J’obtins ma promesse, bien évidemment, et j’en fus rassuré. Mais alors que j’allais annoncer mon départ à la jeune Mizuki, quelqu’un entra. Je me redressais, observant qui était arrivé, puis je reconnus Matsue, qui m’expliqua ô combien gentiment que je n’avais rien à faire ici… Quelle délicatesse d’esprit, vraiment. Je n’aurais jamais pensé qu’il veuille me voir partir aussi vite, en fait, je crois même que ça me faisait mal, mais soit, si c’était son souhait, j’allais pas me faire prier… Je m’avance alors vers Mizuki, histoire de lui dire au revoir, mais voilà que Shije fait à son tour une apparition et, pour enfoncer le couteau dans la plaie et en rajouter une bonne couche, il me fait une réflexion comme quoi il valait mieux que je me casse. Bon à vrai dire, je l’avais mérité hein ? Alors tant pis…

Je file et descend de l’estrade sans tenir compte des protestations de la pauvre Mizuki, mais la demoiselle me rattrape et me fait monter sur l’estrade avant de ramener Shije et Matsue. Je l’observe un moment sans trop comprendre : qu’est-ce qu’elle voulait ? Puis là, elle se met à crier comme une folle… Et voilà qu’elle enchaine les reproches, et comme par hasard, c’est d’abord moi qu’on attaque !

- NON MAIS ÇA VA PAS DE QUITTER LE GROUPE ?! POUR MOI EN PLUS ?! TAKUKU J'AI COMPRIS QUE T'AVAIS PRESQUE PAS DORMIS DE LA NUIT MAIS QUAND MÊME !

Blablabla… Je regarde ma montre et détourne la tête, en évitant de poser mes yeux sur les deux autres crétins, auquel cas je risque de péter un câble à mon tour. Aujourd’hui, j’avais assez « donné »… Puis soudain, la miss s’arrête de crier et se laisse prendre par un fou rire monumental. Me voilà blasé. Je l’observe bizarrement avant de soupirer : mais c’est quoi leur problème à la fin ? Ils ne vont pas bien, vraiment… J’hausse les épaules et avoue :

- C’est bon merci, je crois que j’en ai assez vu…

Je descends de l’estrade et passe devant Mizuki en lui jetant un regard rempli d’incompréhension. Je ne savais pas pourquoi elle avait réagit ainsi, mais parfois elle me faisait peur… Bah ça doit se soigner. Je m’avance jusqu’à la sortie, mais avant de quitter les lieux, et sans me retourner, je fais un « au revoir » de la main, puis je lance :

- Au fait… Bonne répet’ les jeunes…

Puis je quitte la salle, sans aucuns remords en fait… Ca me fera du bien, en un sens, de rester seul pendant un temps. Il fallait que je fasse le point sur certaines choses. J’avais quelques idées en tête, mais rien de bien défini. Il allait falloir que je réfléchisse longuement… Ca allait être chiant, oh oui… Mais ça devenait urgent.