And the light faded away... | Pv. Aki kun.

- Mhh... t'as le visage tout moite, ça va? Tu tiens le coup? n_n

Et à force de le provoquer en lui infligeant la douleur que je désire ressentir, en plus fort, il craque. Il ne pouvait que me céder ça, de toute façon. J'ai bien compris qu'il avait cet instinct destructeur, et aussi qu'il ne fallait pas le dominer. Autant me servir de mes connaissances, si ça peut m'apporter plus de plaisir. Sauf que là, là ... Woh, quand même. Je ne proteste pas le moins du monde quand il mord ma langue, mais la position qu'il me fait adopter est presque digne d'un contortionniste. Et je dois vraiment avoir un grain, puisque j'aime ça. Mes muscles me tirent, sa présence en moi est moins profonde, et je suis obligé de tendre mon cou si je veux garder ma langue en état, et pourtant, je continue de gémir, pas particulièrement de douleur. J'aime cette sensation, comme si mes os allaient se détacher. Et c'est dans ces moments là que je me rend compte que les gens peuvent avoir peur de moi, en effet. Mais si je leur disait tout ça, quoi, chose que je ne fais pas. Si ça continue comme ça, je ne pourrais pas me détendre avant un moment. Bah, ça me fera une raison pour le forcer à me faire des massages. Qu'il aime ça ou non, il ne me resistera pas, comme ce soir. Je suis tellement irrésistible ~

Et finalement, il nous fait reprendre une position normale. Un gémissement de douleur, soulagement, et plaisir mêlés s'échappe de mes lèvres. Mes muscles n'arrivent pas à se détendre après ce qu'ils ont subit, et trouver une position confortable s'avère plus difficile. Et en plus de ça, je n'ai pas le temps de retrouver une respiration acceptable qu'il m'empêche de le faire en barrant ma poitrine de son bras. Haletant, j'essayais de garder assez d'air pour ne pas m'évanouir à nouveau. Quoi que s'évanouir pendant l'acte peut-être extrêmement agréable. Mais quand c'est de plaisir, pas d'étouffement. Je pousse toujours de petits gémissements, bien qu'étouffés, souriant très légèrement à ses paroles. Qu'il se foute de moi, ouais. N'empêche que je sais pas s'il s'y attends, mais j'aime ça. Je ne pense pas qu'il ait déjà rencontré quelqu'un d'aussi tordu que moi, ce serait assez étonnant.

« Mentalement, oui ... Physiquement, ça ... reste à voir. »

C'est clair que même si j'aime ça et que je suis en train de gémir sous la douleur qu'il m'inflige, mon cerveau ne cesse de m'envoyer des signaux de détresse pour que tout ça s'arrête. Eh bien non, pas encore. Je commence à voir des petites étoiles et ma respiration et de plus en plus saccadée. J'aime me sentir ainsi partir, c'est jouissif. Et en parlant de ça, retenir mon plaisir commence à devenir plus difficile. On ne m'a jamais offert autant de douleur pendant l'acte, c'est comme si je revivais mon enfance, Shinji en moi en plus, forcément. Tous ces coups, je m'en souviens comme si c'était hier, ils m'ont marqué à vie. Je m'y suis sûrement trop habitué. Après quelques instants, je finis par me contracter entièrement, me laissant aller au plaisir, me lâchant entre nos deux ventres. Je ne peux retenir un long cri, un minimum étouffé, autant de douleur que de plaisir. J'ai beau supporter la douleur physique plus que beaucoup de monde, principalement parce que je l'aime, je ne supporte pas du tout la douleur psychologique. Or, penser à mon passer me fait forcément mal. Tous ces souvenirs de coups. Ce morceau de visage qui s'impose à mon esprit. Cette même personne qu'on a jamais pu retrouver. Et surtout, cette absence de souvenirs qui m'envahit. Je ne connais rien de moi. Les yeux ouverts et reflettant la douleur, haletant, je tente de chasser cet afflux de pensés. Mes mains se glissent dans le dos de Shinji, le plaquant contre moi avec le peu de forces qu'il me reste. Et comme un enfant, je me blottis contre lui, prennant la parole d'un air totalement perdu.

« Oublier ... Je veux ... Oublier ... »

Bon, d'accord, il lui avait fait largement assez mal comme ça, c'était peut-être le moment de lui laisser un peu de repos... Et ça se sentait, que quelque chose n'allait pas comme il aurait fallut, en plus de ça.
Assez rapidement, soucieux du teint pale qu'arborait le garçon, Shin retira la pression de son bras qu'il remonta au niveau de la tête du rouquin pour lui caresser gentiment les cheveux. Il avait réagit trop tard, selon lui, du moins... Et voilà qu'on le fixait avec des yeux désespérés dans un certain sens du terme. Quoi? Il était où le problème?

Un peu perdu par la tournure des événements, le jeune homme ne réagit pas lorsque des mains faibles l'attirèrent contre son compagnon, comme s'il y avait une urgence. À cet instant, le nippon eut vraiment l'impression d'avoir en face de lui cette même personne qu'il avait vue un peu plus tôt dans la soirée, et bien que ça l'intriguait de savoir qui était ce gosse apeuré, il ne pouvait pas faire autre chose que le rassurer, pour le moment. Pourtant, des tonnes de questions se bousculaient dans l'esprit du brun concernant Hideaki. Heh, vous me direz que c'est une remarque inutile, mais son prénom était bien choisi. "Hide". Caché... Ça lui convenait bien... Et lorsque qu'il voudrait parler de ce côté caché avec le concerné, le musicien savait qu'il n'obtiendrait rien, et c'était assez frustrant.

Après un petit silence, Shin fit un effort sur lui-même en cherchant un moyen de réagir. Il était nul en relation humaines... Mais bon. Se rasseyant en tirant délicatement Aki contre lui et en lui faisant poser sa tête sur son épaule, le jeune homme continua de lui caresser un côté du visage en lui murmurant quelques mots à l'oreille.

- Hé, c'est bon... Calmes toi, je suis là...

Encore ces deux mots qui lui brulèrent le bout de la langue mais qui ne sortirent pas, puis le nippon tourna la tête et posa un regard plutôt assuré son le garçon. Il ne l'avait jamais vu comme ça, et je dois vous avouer que ça lui faisait un peu peur. Non pas le fait qu'il ait put paniquer comme ça d'un coup, mais plutôt qu'il semble garder des mauvais souvenirs dont personne n'a encore eut connaissance. Ça le boufferait, à la longue.

Tous ces souvenirs s'imposaient à moi, à mon esprit, me forçant à les revoir, comme un film de ma vie. Mes yeux restaient fixes, je crois, largement ouverts. J'aurais aimé les fermer, aussi fort que possible, jusqu'à m'en fendre les paupières. Tout ce que j'avais prit soin d'enfermer avec l'ancien moi me revenait, comme un bon coup bien placé. La douleur mentale était une des choses qui m'était insuportable, et celle-ci était bien la pire. Tous ces souvenirs, ainsi que tout ce vide. Pourquoi ne pouvais-je me rappeler uniquement des coups que j'avais reçus ? Pourquoi n'y avait-il rien d'autre, comme tout enfant normal ? Pourtant, la réponse était claire, parce qu'il ne c'était rien passé d'autre dans ma vie. Le fait que je sois inconnu de l'état en était bien la preuve. Je n'existait pas avant que l'on me retrouve. Aurai-je préféré ne jamais exister ? Je ne sais pas. Parfois, je crois. Hideaki, qui a eu l'idée de ce prénom ? Sage, hein ? Regardez ce que je suis devenu. Ma tête s'emplit de pensés toutes plus confuses les unes que les autres, s'emêlant et n'ayant aucun lien entre elles. Je me perds dans mon propre esprit.

D'un coup, je réussis à fermer les yeux, légèrement haletant, avant de me rendre compte que c'est juste Shinji qui nous redresse. Je m'agripe à lui comme à une bouée de secours, je refuse de le lâcher, tout en essayant de me calmer. Je ne veux pas qu'il me voit comme ça, même si je sais que c'est trop tard. Je n'aurais jamais du craquer devant lui. Pourquoi a-t-il eu le droit de me voir tel que je suis réellement, et ce à deux reprises, dans une même soirée qui plus est ? Je déteste mes moments de faiblesse, il faut que mon personnage soit capable de surmonter toute épreuve, surtout une telle. Je dois le perfectionner, sinon je ne pourrais jamais effacer cet être affreusement faible qui persiste en moi. Il doit disparaître, et ce le plus tôt possible. Blottit contre Shin, ma respiration se calme peu à peu, et mes idées s'éclaircissent. Ce n'est pas encore tout à fait ça, mais je me sens un peu mieux.

Je reste encore un instant contre lui, profitant de la douceur dont il fait preuve envers moi. J'ai peut-être abusé un peu, avec toutes ces demandes de douleur. Certainement. Recevoir tout ça d'un coup m'a inévitablement fait penser à mon passé. Finalement, je me redresse un peu, assez faiblement. Je me fais tellement pitié. A genoux devant lui, je le regarde tout en fuyant au mieux son regard. Je ne veux pas qu'il lise en moi, je sais que je deviens beaucoup trop facile à cerner quand je suis dans cet état, et je refuse ça. Je finis par laisser échapper un murmure, tentant de prendre le ton le plus sûr de moi que je puisse.

« Oublies ça. »

Je viens déposer mes lèvres contre les sienne avec une douceur qu'il est presque improbable d'associer à moi, moi qui suis si charmeur en temps normal. Mais rien n'est « normal » à cet instant. Je finis par me relever totalement, me rhabillant sans un mot de plus. Il est tant que je parte, si je ne veux pas qu'il me découvre totalement. Il en a vu bien assez. Attrapant ma guitare, je me retourne vers lui, un nouveau masque soigneusement façonné sur le visage. Sourire malicieux et regard charmeur, j'élève à nouveau la voix.

« Tu vois, je suis meilleur que toute femme ~ Rêves bien de moi »

Je lui souffle un petit baiser tout en riant, puis part. A peine retourné, à quelques mètres de lui, mon masque tombe et je dois me faire violence pour ne pas hurler toute la souffrance qui m'habite. Pourquoi tout ça est revenu juste à ce moment, hein ? Quelque part, il fera peut-être plus attention à moi, mais quand même ... J'essaye de ne pas trop penser, et surtout de paraître un minimum assuré, physiquement, des fois que Shinji me voit encore.

FiN.