-I just won't release you...- [Pv. Ryutaro]

Invité

Voilà plus de deux heures que Yuki-kun vaguait dans les rues de Tokyo sans but précis. Il marchait d'un pas vif, ne manquant pas l'occasion de s'arreter devant une vitrine. Les magasins déferlaient par dizaines sous ses yeux noisette, faisant briller ceux-ci de plaisir. Ses cheveux blond platine retombaient sur ses épaules, et étaient légèrement agités par chacun de ses pas. Yuki ne portait pour une fois aucune barrette, et devait de temps en temps repousser son épaisse chevelure en arrière, afin que celle-ci ne lui empeche pas entièrement la vue. Le T-shirt noir et imprimé d'écritures multicolores qu'il portait était un peu trop long pour lui, et couvrait légèrement ses shorts blancs. Fidèle à lui-meme, il avait soigneusement recouvert ses bras de bracelets en tout genre, qui ne cessaient de s'agiter à ses pognets fins. Les enseignes étaient les unes les plus attirantes que les autres, et le pauvre Yuki ne savait plus où donner de la tete. D'autant plus qu'il était déjà chargé de sachets comme un mulet. De chacune de ses mains pendaient deux paquets, remplis de vetements en tout genre. Vraiment, pour ce genre de choses, Yuki était pire qu'une fille. Après autant de déambulations, une petite faim commença à le tenailler. Sans perdre courage, il s'arreta dans un magasin, posa ses sachets et demanda un milk-shakeà la fraise. Grand format, biensur. Yuki repartit encore plus chargé qu'avant. Il portait ses quatres sachets de la meme main, et avait gardé la main droite pour son précieux milk-shake, de peur de n'en verser ne serait-ce qu'une infime goutte.

Portant de temps en temps la paille rouge à ses lèvres, le mini blond continua son shopping. Il avait explosé les trois quarts de son budget du mois, mais n'en avait cure. Il économiserait sur autre chose... Yuki continua sa route, tout en finissant sa délicieuse boisson. Soulagé de pouvoir de nouveau répartir le poids des quatres sachets sur ses deux mains, il trottina vers Harajuku, où il était sur de trouver son bohneur. En moins de deux, Yuki avait trouvé le vetement de ses reves: Un joli T-shirt sans manches, customisé à la main de manière très réussie, tronait au milieu d'une vitrine. Tout content, Yuki resta un instant à contempler l'objet. Moins de dix secondes après, il était entrain de discuter avec la vendeuse, qui insistait sur le fait que ce vetement n'existe qu'en coupe féminine. Elle aurait pu lui en proposer des presques identiques destinés aux hommes. Yuki dut parlementer une bonne dizaines de minutes avant que celle-ci cède enfin, lui donnant le modèle qu'il désirait. Yuki se dirigea vers la caisse, sous le regard interloqué de la pauvre vendeuse, qui devait se poser bien des questions.

Alors qu'il s'appretait à sortir, une silhouette bien connue lui fit faire immédiatement demi-tour. Il observa un instant les cheveux de jais du jeune homme, ainsi que le piercing qu'il portait au-dessous de la lèvre. C'était bien Ryu, un jeune homme qu'il avait croisé un certain nombre de fois dans l'établissement. Un jeune homme qui avait attisé sa curiosité depuis longtemps. Pourtant, il ne semblait pas apprécier particulièrement le dialogue. C'était d'ailleur ce qui avait intrigué notre jeune blond, qui tentait par tous les moyens d'accoster le mystérieux jeune homme. Le fait que celui-ci ne cesse de se montrer distant ne faisait qu'augmenter le nombre de films que Yuki se faisait sur cet étrange personnage. Il n'osait pourtant l'approcher que très rarement, notamment à cause de son caractère incorrigiblement introverti. Profitant d'avoir ses paquets posés à ses pieds, il agita une main en l'air, tout en l'appelant d'une voix timide mais de manière à se faire entendre.

- Ryu-saaaaaaann! <3

La bouille enfantine de Yuki s'orna d'un grand sourire. Reprenant ses gros paquets, il s'approcha de Ryu, avec le vain espoir de ne pas se faire rembarrer pour l'énième fois. Déterminé malgrès sa timidité à dire un peu plus que lors de leur dernière rencontre - Yuki s'était limité à un bref "Bonjour", avant de se faire entièrement décourager par l'attitude du jeune homme -, il reprit rapidement la parole.

- Content de te revoir... Je ne pensais pas te trouver ici, dis-donc. Mais puisque tu y est... Je pourrai peut-etre te tenir compagnie...hein?

Les yeux chargés d'espoir, Yuki espérait profondément ne pas se faire rembarrer. Pourtant, il connaissait assez le jeune homme pour connaitre sa réponse en avance. Ne démordant pas, le petit blond restait néanmoins planté là, attendant une réponse de la part de Ryutaro. Peut-etre aurait-il l'occasion d'en savoir un peu plus sur le silencieux jeune homme. Il essayait de surmonter sa timidité afin d'avoir une conversation plus ou moins normale avec Ryu, bien que sa voix reste basse et presque soumise.

Son temps libre, Ryutaro aimait le passer à l’extérieur de Kyôgaku. S’enfermer était une chose à laquelle il ne s’était jamais résout, et malgré son besoin constant de solitude, il trouvait toujours un endroit pour l’accueillir. Manque de chance, aujourd’hui la météo n’était pas au rendez-vous, mais cela ouvrait la possibilité au nippon de se laisser aller à une chose qu’il n’avait pas fait depuis un bout de temps : les magasins. Naturellement soigné, l’apparence physique était quelque chose de relativement haut placé dans l’estime de Ryutaro qui avait toujours aimé prendre soin de lui. Amoureux des belles choses, il tâchait d’être raisonnable quels que soit ses achats de manière à se faire de petits plaisirs de temps à autre. Aujourd’hui, il passerait la journée dans le quartier de Shibuya en quête de quelques emplettes.

Arrivé sur place, il se contenta de faire du simple lèche vitrine histoire de repérer les quelques boutiques qui pourraient lui offrir satisfaction puis il s’arrêta finalement devant un restaurant qui attira son attention. Ce dernier offrait un système de restauration rapide à ses clients, c’était parfait pour Ryutaro qui pourrait continuer ses repérages tout en se remplissant l’estomac. Devoir se presser pour manger était une chose que le nippon n’appréciait pas particulièrement, d’ailleurs, devoir se presser quelle qu’en soit la raison était une chose qui avait le don de le mettre dans tous ses états. Planté devant une même vitrine depuis cinq bonnes minutes, il semblait subjugué et pouvait en décoller ses yeux. Cette veste toute de cuir faite était splendide, son prix un peu mois, mais rien ne l’empêchait de l’essayer pour le simple plaisir de la sentir sur lui. Une fois son repas avalé, il se pressa jusqu’à l’intérieur de la boutique, s’accaparant pour lui seule l’une des nombreuses vendeuses qui y travaillaient. Devoir fouiller indéfiniment à travers les rayons était une perte de temps, Ryutaro lui préférait aller à l’essentiel : la veste qu’il lui fallait, c’était celle de la vitrine, pas une autre.

Une heure, c’est le temps qu’il fallu à Ryutaro pour se décider à prendre la veste ou non. Durant tout ce temps, il l’avait essayée à plusieurs reprises, s’observant longuement devant la multitude de glaces qui s’offraient à lui. Il avait finalement craqué et lancé un ‘je la prends’ sur un coup de tête, se dirigeant jusqu’à la caisse à reculons. S’il avait été réticent une première fois, puis une autre, c’était vis-à-vis de son prix relativement élevé, mais il tâcherait de se serrer la ceinture sur autre chose. Contente d’avoir mis un nouveau client dans sa poche, la vendeuse particulière du nippon avait prit soin de lui faire une carte de fidélité sur laquelle elle avait déposé un tampon, la lui tendant avec un grand sourire commercial auquel il n’avait même pas pris la peine de faire attention.

A peine était-il sorti de la boutique que Ryutaro avait déjà des vues sur celles qui lui faisait face. Encore une fois, il resta un certain temps à détailler les mannequins que l’on pouvait voir en vitrine. Il allait entrer mais une voix l’interpella, chose qui était plutôt rare pour quelqu’un qui comme lui entretenait très peu de rapports avec le monde qui l’entourait. A cet instant, il aurait bien simulé une forte surdité, mais le ton qu’on avait utilisé pour l’interpeller sembla l’intriguer au point qu’il fini par se retourner. Kimura Yuki, ou le pire être que la Terre n’est jamais porté, du moins selon Ryutaro. Ce n’était pourtant pas quelqu’un de bien méchant, il pouvait même être plutôt gentil, mais si Ryutaro avait bien trouvé une chose à lui reprocher, c’était de vivre. Depuis qu’ils s’étaient croisés au détour d’un couloir à Kyôgaku, Yuki n’avait cessé de toujours chercher à entamer la discussion avec le nippon qui n’avait qu’une seule chose en tête : s’en débarrasser au plus vite. Et voilà qu’aujourd’hui ils se retrouvaient, par hasard, faisant les boutiques dans le même quartier. Conscient que Dieu devait vraiment lui en vouloir pour lui infliger une telle chose, Ryutaro poussa un soupir qu’il ne chercha pas à masquer.

[ Yuki ]« Content de te revoir … Je ne pensais pas te trouver ici, dis donc. Mais puisque tu y es … Je pourrais peut-être te tenir compagnie … hein ? »

[ Ryutaro ] « Encore toi … Tu ne crois pas que devoir se croiser à l'école est suffisant pour devoir en plus faire les magasins ensemble ? » Lança-t-il à Yuki avait son air toujours aussi froid et distant.

La gentillesse n'avait jamais été le fort de Ryutaro, et bien qu'il lui arrive de faire des efforts pour ne pas passer pour le méchant de service, le condamner à n'avoir pour compagnie que celle de Yuki était bien trop lui demander. Mais voyant le visage de ce dernier se décomposer, Ryutaro laissa un soupire s'échapper à nouveau avant de reprendre.

[ Ryutaro ] « Je te préviens, je n'ai pas l'intention de passer tout l'après-midi avec toi. Si je m'arrête devant une boutique, tu t'arrêtes. Si je te demande de te taire, tu te tais. Et si on croise quelqu'un de l'école, tu as intérêt à déguerpir vite fait. Manquerait plus qu'on nous croit amis. »

Amis, ce mot semblait bien étrange pour Ryutaro qui n'avait pas l'habitude de le prononcer, il lui était presque même inconnu, mais trêve de blablaterie. La fin de la journée promettait d'être longue, et que Yuki ne compte pas sur lui pour lui faire la discussion, sa présence lui était déjà bien assez pénible pour en plus devoir lui raconter les derniers potins.

Invité

Décidemment, ce Ryu était étrange. Mais c'était sans doute ce qui avait intrigué le jeune Yuki depuis qu'il l'avait aperçu. De plus, il était l'une des seules personnes à ne pas le traiter avec des gants à cause de son air enfantin et soit-disant "kawaii". Néanmoins, façe à la réponse froide de Ryu, le sourire de Yuki disparut entièrement. Il s'attendait à quelque chose dans ce genre, mais son petit espoir de se tromper à ce sujet venait de s'envoler. Mais, biensur, ceci ne suffit pas à arreter le petit blond. Il resta planté devant Ryu, la mine déconfite. Il savait que son air d'enfant battu pouvait se reveler très efficace...Son petit air triste eut l'air de marcher, car le brun se rattrappa enfin, non sans retenir un bref soupir. Mais bon, c'était dejà ça de gagné. Le garçon lui donna ses conditions rapidement. Yuki ne comprenait pas pourquoi celui-ci lui en voulait autant, mais se limita à hocher lentement la tete à chacune de ses phrases. Il pouvait bien supporter quelques conditions... Après tout, c'était la première fois que Ryu ne l'avait pas largement envoyé se faire voire. Cette fois-ci, on peut dire qu'il s'était retenu... Ce geste ne fit qu'alimenter la bonne humeur de Yuki, qui retrouva vite son sourire, malgrès l'air visiblement dépité du pauvre Ryu xD

- Pas de problèmes, Ryu-san! Je ne bouge pas, ne parle pas. Et je me cache au cas où...

Yuki avait recité tranquillement les règles de Ryu, tel un gentil petit écolier. Il était loin d'apprécier ses conditions, mais s'il s'agissait du seul moyen de lui rendre sa présence supportable... Yuki l'accepterait. En adressant un autre bref sourire au jeune homme, il se dirigea vers la sortie du magasin, tout en saluant poliment le personel qui l'avait servi. Les deux jeunes nippons se retrouvèrent à l'extérieur. Yuki observa les rues de Harakuju avec interet, pensant à quel magasin aurait été leur prochaine étape. Mais il préfera laisse un tel choix à Ryutaro, afin qu'il ne se lasse pas doutre mesure de lui. Il lui emboita cependant le pas, histoire de dégager l'entrée du magasin. Le jeune androgyne se retourna vers le jeune homme qui l'accompagnait. D'un air à peine ironique, il s'adressa à lui.

- Au fait, quelle est la prochaine étape, Ryu-san?

Yuki avait vite fait de trouver un surnom au jeune nippon. Il doutait du fait que Ryutaro puisse l'apprécier, mais c'était plus fort que lui. De plus, Yuki savait qu'il le considérait comme un vrai pot de colle. Et, meme si sa curiosité était forte, Yuki éprouvait une sorte d'amusement en exaspérant Ryutaro... Yuki n'était pas du genre provocateur, mais il pouvait se permettre un peu d'ironie de temps en temps, n'est-ce pas? Le blond continua à marcher d'un bon pas. Les routes étaient encombrées, et Yuki se tournait toutes les cinq secondes, afin d'etre sur de ne pas perdre Ryu. Pour une fois qu'il acceptait de supporter sa présence, il aurait été trop bete de le perdre ainsi... Les façades pastel défilaient à leurs cotés, et les yeux du jeune blond étaient attirés par la multitude d'enseignes multicolores. Tel un enfant, il regardait les vitrines les yeux grands ouverts, un mince sourire aux lèvres. La plupart des adolescents présents portaient des vetements excentriques, aisni que des cheveux aux couleurs ou aux coupes peu communes. Ici, son accoutrement passait plus qu'inaperçu. Personne ne se retournait pour observer ce jeune homme à l'androgynie surprenante. Et personne ne l'interpellait avec l'habituel "Eh, ma jolie, ça te dirait un ptit tour?". Il s'arreta enfin, croyant avoir perdu Ryu, tout pris qu'il l'était par ses pensées. Il aperçu cependant vite fait le nippon dans la foule, à moins de 2 mètres de lui, et fit demi-tour, se rapprochant de lui. Il respecta quelques instants le silence qu'aimait tant Ryu, mais ne put s'empecher bien longtemps d'engager la conversation.

- Dis-moi Ryu-san, je ne sais que très peu de toi...tu fais partie de quel club? Je me le demande depuis un certain temps. Hum... Je dirais quelque chose dans le sport, mais je pourrais très bien me tromper.

Il évalua rapidement le corps du jeune homme. Plutot mince, mais il restait athlétique. Yuki essayait d'approcher lRyu, et peut-etre le eilleur moyen serait celui de commencer par des questions tout à fait banales. Après tout, Ryu était sans doute loin de lui délivrer toute son histoire... Yuki attendit patiamment une réponse de la part du jeune homme. Alors qu'il gardait le silence, ses yeux tombèrent sur la vitrince d'un café, une espèce de Strbucks, qui proposait entre autres de magnifiques chocolats chauds agrémentés de crème fraiche, contenus dans de jolis verres à emporter. Sa gourmandise prit rapidement le dessus, attirant Yuki vers la vitrine. Ces excès de gourmandise étaient rares, mais suffisaient à rendre la maigreur du jeune homme étrange, vu comment il se goinfrait de sucreries pendant ces périodes. Il se retourna vers Ryu. Le choix de l'itinéraire lui appartenait, mais il ne lui aurait rien couté de passer quelques instants dans le café, afin de satisfaire ce grand enfant qu'était Yuki... N'est-ce pas? Il s'adressa à son interlocuteur, sans abandonner son petit sourire enfantin. Sans détourner ses yeux de l'alléchante vitrine, il parlait rapidement, impatient d'avoir enfin son chocolat tant desiré...

- On entre un instant, Ryu-san? Juste un petit moment, hein, promis! Et en prime, je t'offre ce que tu veux!

[ Yuki ] « Au fait, quelle est ta prochaine étape Ryu-san ? »

[ Ryutaro ] « Athlétisme.

Pourquoi cette question ? Ca t'intéresse tant que ça ? »

[ Yuki ] « On entre un instant, Ryu-san ? Juste un petit moment, hein, promis ! Et en prime je t’offre ce que tu veux ! »

[ Ryutaro ] « Avec plaisir. »

[ Ryutaro ] « Merci.

Aaah ! Mais qu'est ce que c'est que ce mélange horrible ?! Comment peux-tu boire ça ?

J'espère que tu ne t'es pas foutu de moi. Ca ne ressemble en rien à ce que j'avais commandé ! »

[ Ryutaro ] « Tu sais cette boutique tout à l’heure, celle où j’allais entrer avant que tu ne m’en empêche.

J’ai repéré deux, trois trucs pas mal dans la vitrine. On pourrait aller y faire un tour. Et puis … ça rattraperait le coup du café. »

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