Oh, intéressant ! [PV Kyoko]

10h du matin. Kaori était immobile, seul au milieu de ce qui lui servait de chambre. Il se fixait avec un certain intérêt dans le miroir, le seul de la pièce, et se jaugeait d'un oeil critique. Son visage était d'une pâleur maladive, sans aucune raison valable, et ses yeux n'en paraissaient que plus noirs. Il les avait d'ailleurs soigneusement maquillés dans cette même couleur, les faisant ressortir un peu plus. Ses cheveux, châtains, étaient vaguement ondulés, et tombaient sans vraiment de discipline autour de son visage fin, l'arrière étant retenu par une lourde pince argent. Rien à faire : il avait plus que jamais l'air d'une femme. Mais il avait l'habitude, et il assumait sans aucune difficulté. Jusqu'a présent, ça lui avait toujours servit, de toute façon ! Il avait arrêté de compter les multiples relations qu'il avait eu de cette façon. D'ailleurs, c'était le cas de la majorité : personne ne le connaissait assez, pour pouvoir prétendre l'aimer pour son caractère, son était d'esprit. Et probablement personne n'aurait été assez bête pour faire ça. Car Kaori était loin d'être un ange, au contraire. C'était un glaçon, un mur froid sur lequel on se heurtait sans moyen de pouvoir aller plus loin ; il n'était pas méchant, même pas hypocrite, bien au contraire. Juste peu amical.

10h30. Après avoir achevé de se préparer, Kaori sortit de sa chambre d'un pas léger . . . avant de rentrer précipitamment. Bah oui, il n'arrivait toujours pas s'orienter, et avait besoin du plan qu'on lui avait donné à son arrivée. Il se trouvait un peu pathétique sur ce coup là . . . Mais après tout ! Il était Kaori Saitô, pas n'importe qui, et personne, PERSONNE, ne pouvait rire de lui. Enfin jusqu'a maintenant. Parce qu'il sentit quelques regards, entendit quelques ricanements, quand on le vit tourner et retourner son plan dans tous les sens, pour finalement le ranger violemment dans son sac, et se diriger d'un pas rapide vers la droite. Non non, il n'a pas décidé de l'endroit où il allait, il en a juste marre d'entendre les autres, et voudrait étudier son plan tranquillement !

11h. Trois fois. Trois fois qu'il passait dans ce maudit couloir, vide, toujours le même ! Il en commençait à en avoir franchement marre. Personne pour l'aider, lui ! Il avait du mal, à s'accoutumer à cet abandon : chez lui, même si ses parents ne lui adressaient plus la parole, il y a avait encore du monde, à ses petits soins, domestiques, majordomes, et autres joyeusetés. Il avait, pour la première fois, l'impression d'être seul. Perdu sans ses pensées, un bruit à sa droite attira son attention, et il s'arrêta net. Fit quelques pas en arrière. Tiens tiens. Une porte ouverte, qui donnait sur un espèce de petit local avec miroir, et autres. Magnifique, des toilettes. Kaori fronça les sourcils, et se tordit le cou pour apercevoir . . . c'était qui ça ? Ou plutôt, c'était quoi ? Un léger sourire apparut sur ses lèvres, quand il vit que l'individu passait son temps à vérifier qu'on ne le voyait pas et . . . croisa son regard.

*Oh oh . . . je crois que ça s'annonce mal . . .*

Si il y avait bien un moment dans la
journée que détestait le jeune dessinateur, c’était bien le réveil.
Pourquoi ? Car cela le tirait alors hors d’un profond sommeil, dans lequel
il pouvait enfin se soucier de rien, et laisser son imagination le bercer. Et
puis, il fallait sortir de son lit bien douillet et bien chaud, pour être dans
le froid. Et ça, ce n’est jamais agréable ! Non pas qu’il soit un flemmard
–quoique, certaine fois, l’on pourrait le croire- mais qui, sérieusement,
apprécie ce moment ? Se frottant les yeux, après avoir éteint son
radioréveil –qui avait faillit se faire envoyer par terre-, il les ouvrit
péniblement, avec un gémissement de frustration. Se redressant, tant bien que
mal, dans son lit, il se frotta la tête, et constata alors quelque chose :
ses deux colocataires étaient déjà partis. Si tôt ? Soupirant, il se
décida finalement de sortir de sous ses draps. Il s’avança d’un pas très lent
et sans conviction vers son armoire, qu’il ouvrit. Tâche n°1 : retrouver
son uniforme parmi toutes ses affaires. Encore à moitié endormit, ce n’est que
quelques minutes plus tard qu’il en sortit un propre. Il attrapa alors sa
trousse de toilettes, et sortit finalement de sa chambre. Tâche n°2 :
prendre une bonne douche, histoire de se réveiller, puis séance
coiffure/maquillage ! Ca déjà donnait plus d’envie à Kyoko. De son pas
toujours aussi lent et sans réelle envie, il se traîna jusqu’à la salle de
bain, son air dans la lune au rendez-vous ! Les couloirs étaient par
ailleurs tous vide, ce qui l’étonna fortement. Serait-il en retard pour les
cours ?!

Enfin arrivé devant la porte de la
salle de bain du dortoir des Kumi, il entra : et là encore, la pièce était
vide. Un frisson lui parcourut alors le corps : il se croirait presque
dans un film d’horreur ou un thriller. Mais d’un côté, un silence aussi pur
faisait du bien à ses oreilles. Il posa donc ses affaires sur une chaise, se
déshabilla, et prit une douche, qui lui permit de se réveiller et de sortir de
son mi-sommeil. Une fois ceci fait, il s’habilla de l’uniforme –gardant telle
son habitude sa chemise ouverte de quelques boutons en haut-, puis commença
l’étape ultime : la coiffure. Ne sachant pas trop quoi faire, il se les
peigna en vitesse pour ensuite les ébouriffer. Ensuite, il se mit du noir sur
les yeux, comme toujours. Une fois tout son petit boulot du matin fait, il
sourit, puis retourna en vitesse dans sa chambre tout ranger. Il s’étira alors,
et regarda l’heure : Génial, déjà 45 minutes passées à faire tout
cela !! Et encore, il s’était dépêcher !

Attrapant alors son sac de cours et son
sac en bandoulière, Kyoko opta pour passer aux toilettes avant de rejoindre ses
amis dans le hall, comme tous les matins. Pourquoi ? Car il savait qu’à
cette heure-ci, il n’y aurait personne, et qu’il avait un magasine à lire,
seul…Plus de détail ? En faite, ce magasine en est un pour fille, qu’il a
acheté pour voir les peluches qu’ils proposaient à l’intérieur, et aussi
d’autre choses mignonnes. Oui bon en gros, il ne voulais surtout pas qu’on le
voit faire ça, ayant vraiment honte de son côté otomen. Allant le plus vite
possible, il arriva aux toilettes, essoufflé. Entrant donc à l’intérieur, il
vérifia qu’il n’y avait bien personne. Soupirant de soulagement, il s’approcha
alors des lavabos. Là, il sortit enfin son magasine de son sac, et ouvrit à la
page voulue. Regardant à droite puis à gauche, il commença à lire les articles,
regardant bien les photos prises des petites peluches. Regardant alors une
nouvelle fois, après quelques minutes, il se figea : quelqu’un le
regardait, de l’extérieur.

Il resta droit, telle une statue, son
visage devenant presque horrifié. Tellement surprit et troublé, il en fit
tomber le magasine par terre. Ne sachant pas quoi dire, il sentit une rougeur
de honte prendre place sur ses joues. Tout ce qui ne fallait surtout pas qu’il
arrive se passait ! Son corps se mit même légèrement à trembler, et il
ferma les yeux, baissant sa tête. Ses cheveux lui cachèrent alors une grande
partie du visage. Le lycéen se mordit la lèvre, espérant que l’inconnu ne viendrait
pas le voir, et que surtout, il n’ait pas remarquer le magasine…

[Désolée, c'est beaucoup plus court que toi . . .]

En temps normal, Kaori aurait passé son chemin. Il aurait levé les yeux au ciel, et ignoré cet inconnu, qui visiblement, n'avait pas l'air enchanté de le voir. Mais aujourd'hui, Kaori était . . . d'humeur à emmerder le monde. Ou du bonne humeur si vous préférez. Toujours est-il qu'il n'avait absolument pas envie, de l'ignorer, bien au contraire, il était bien décidé à tenter de lui pourrir un peu sa matinée. Et puis de toute façon, il avait une chance sur deux que le fameux inconnu ne prenne la fuite à son approche, alors, autant tenter le tout pour le tout ! Sur ces pensées ô combien philosophiques, Kaori respira un bon coup, avant de pousser légèrement la porte des toilettes pour entrer. D'un pas léger, il se dirigea vers un miroir, juste à côté du jeune homme, qui avait l'air totalement terrifié. Un bref coup d'oeil à son magazine, et il dut se retenir de sourire. Alors, c'était de CA, qu'il avait honte ? Et bien, il lui en fallait peu ! En même temps, pour un garçon, ça devait être un peu gênant. Enfin après, il n'avait pas une très grande idée des standars de la honte masculine, étant un exemplaire à part de cette race.

Bah quoi, c'est vrai ! Il n'avait jamais été concerné par cette maudite "fierté masculine", ce besoin de virilité, et de supériorité sur la gente féminine. S'étant toujours considéré comme plus faible qu'une femme, il n'avait jamais eu ce genre de problèmes. Il avait même été pire que la pire d'entre elles. Il en avait passé, des journées à se préparer, pour sortir se faire un peu d'argent le soir : il n'en avait jamais eu honte, il l'avait clamé sur tout les toits, il s'était presque mis en vente tout seul ! Il avait proposé son corps sans relâche juste . . . pour que ses parents aient honte de lui, juste pour se démarquer, pour qu'ils arrivent à le haïr, comme ils n'avaient jamais haït personne. Et il avait très bien réussi. Ils ne s'occupaient plus de lui, ils ne lui parlaient plus, mieux, ils avaient tellement honte, qu'ils reniaient tout lien de parenté avec lui, et ils n'avaient pas hésité à l'envoyer dans cet établissement, pour être sûrs de ne plus jamais le revoir. Et même ici, il continuait à se proposer, à jeter des regards aguicheurs tout autour de lui. Alors se moquer de quelqu'un à cause d'un magazine !

Mais, il avait néanmoins bien envie de faire réagir cet individu, littéralement pétrifié, qui continuait de le fixer sans bouger. Sans se presser, et en lui jetant un coup d'oeil faussement moqueur de temps en temps, il posa délicatement quelques unes de ses affaires sur une tablette devant le miroir, brosse à cheveux, maquillage . . . Qu'il recommença avec soin. Bien sûr, que tout était déjà parfait ! Bien sûr, qu'il n'avait plus rien à refaire, c'était une évidence. Mais pour le simple plaisir, de gêner celui qui se trouvait à côté de lui, il recommença. Il se brossa les cheveux avec soin, s'amusant à former des boucles, à les lisser juste après, à se remaquiller, à appuyer fortement son mascara, à pâlir un peu plus son teint déjà trop blanc, à s'allonger les yeux, à mettre des lentilles vertes, bleues, enfin bref, tout ce qui pouvait l'obliger à passer le maximum de temps dans ces toilettes !

Vous avez dit chiant ? Je vous répond, PIRE QUE CA !

Il n’avait jamais vraiment ressentit le
besoin d’avoir ce qu’on appelait une « fierté masculine ». Il s’en
moquait même royalement. Pourtant, il savait qu’avec le masque avec lequel il
jouait, cela devait en faire partit. Car c’était cela qui définissait en partie
un ‘vrai’ homme. Et voulant à tout prix cacher son secret, c’était le meilleur
moyen pour paraître aux yeux des autres ‘normal’. Il se devait de dégager une
certaine aura, pour se confondre avec les autres du mieux qu’il pouvait. Tel
était se qu’il s’efforçait de faire chaque jour, un peu plus. Pourtant, en lui,
il sentait bien son envie de paraître tel qu’il était vraiment, avec son côté
féminin, adorant les choses mignonnes, colorées, et tout le reste. S’habiller
avec son propre style, avoir des amies telles que Inuhiko, pour partager ses
passions pour les choses féminines. En même temps, c’est le désir de tous de
pouvoir se montrer au grand jour tel que l’on est vraiment, non ? Car ceux
qui se cachent, comme lui, c’est le plus souvent car ils ont honte de quelque
chose, pas vrai ? En tout cas, pour sa part, c’est à moitié cela. Il
n’avait pas vraiment honte d’être un otomen, non, c’était plutôt de la peur. La
peur d’être rejeté de nouveau, comme à son entrée au collège, et que tout le
monde le repousse, n’osant pas l’approcher. Des insultes ? Oui, il en
avait reçu, et pendant pas mal de temps, toutes pires les unes que les autres.
Mais il avait sut les ignorer, faisant l’indifférent. Malgré tout, il comprit
que c’était en jouant un rôle qui ne lui correspondait pas forcément à chaque
fois qu’il allait devoir vivre, s’il
voulait avoir des rares amis. C’était pour cela qu’il remerciait du fond du
cœur Inuhiko d’être venu le voir, car avec elle, il pouvait se laisser aller,
se montrer tel qu’il était vraiment, sans avoir aucune peur. Car elle le
comprenait, et l’avait accepter tel qu’il était. Et il faut dire que ça lui
retirait un sacré poids sur la conscience, le temps qu’il passait avec elle.
D’autant plus qu’avec son caractère enjoué, elle ne lui faisait passer que du
bon temps. Comme une vraie petite sœur…

Mais là, le fait que quelqu’un l’ait
vu, en train de lire ce genre de magasines, c’était bien une chose dont
redoutait le plus Kyoko. Car ici, dans ce lycée, les rumeurs arrivent et fusent
très rapidement, surtout avec cette ‘voix’, Kyôso no Voice…En faite, il la
craignait plus ‘elle’. Car, de simples rumeurs entre lycéens, il pouvait
toujours les contredire, trouver un moyen de les faire taire, mais si ‘elle’
apprenait son secret, et qu’elle le déclarait devant tout le monde, alors là,
tout était fichu, il n’oserait plus se montrer, car il savait très bien que le
jugement des lycéens étaient beaucoup plus fort que ceux des collégiens, et que
serait pire qu’à cette époque. Il espérait alors juste que cet inconnu ne
faisait pas partit des salauds du lycée, et qu’il n’irait pas le balancer aux
autres. Toujours sans bouger, il le regarda entrer : celui-ci s’approcha
du miroir, sortant des affaires à lui, pour se coiffer et se maquiller. Notre jeune
dessinateur, ne disant toujours aucun mot, le laissa faire, attendant un peu,
pour voir si il allait lui faire une quelconque réflexion. Mais rien, excepté
quelques regards moqueurs.

Alors Kyoko en profita, et bougea
enfin : il se dépêcha de ramasser le magasine tomber par terre, et le
rangea dans son sac, en vitesse toujours. Il se frotta alors la nuque, et
regarda l’inconnu. Etrangement, celui-ci prenait beaucoup de temps, comme s’il
était un vrai perfectionniste, ce qui fit sourire intérieurement le jeune
homme, qui en était un également. Il se
mordilla alors la lèvre, et s’approcha timidement de lui. Il ne savait pas trop
comment il allait formuler sa phrase, et ses joues prirent alors une légère
teinte rosée. Arrivé à quelques centimètres de lui, il détourna le regard, et
dit finalement, d’une petite voix :

Ah, la honte, ce sentiment que Kaori semblait ne pas connaître. Et pourtant . . . Il avait toujours semblé particulièrement à l’aise, sans aucun complexe ; bon, il est vrai qu’a ce niveau là, il était relativement prétentieux, il se trouvait beau, en profitait, et ne le cachait pas. Bien au contraire ! Il pouvait passer des heures, à se détailler dans un miroir. Bien entendu, son œil restait critique, et il trouvait toujours le moyen de rectifier un ou deux défauts, mais dans l’ensemble, il se trouvait plutôt bien. Certains jours même, il avait l’impression de frôler la perfection . . . Ce qui n’était pas le cas aujourd’hui ! En fait, ce n’était plus le cas depuis qu’il était arrivé ici. Il avait croisé des gens tellement beaux, parfaits, qu’il lui arrivait de se sentir diminué. Pour se remonter le moral, il faisait une inspection totale de son corps, quand il sortait de la douche, et était rassuré de constater qu’il était toujours aussi bien fait, aussi pâle, aussi . . . Vulnérable. C’était ce côté sans défense et enfantin qui lui plaisait tant. Qui aurait pu se douter, effectivement, que derrière cette apparence frêle, presque timide, se trouvait un être totalement pourri, qui avait été jusqu'à mettre en ligne ses prix sur le site de son ancien lycée ? Personne. Personne ne pouvait imaginer que ce jeune homme si féminin aimait ça, qu’il appréciait de se sentir si inférieur dans les situations intimes, qu’il aimait cette souffrance qu’on lui infligeait ? La majeure partie du temps, on avait plutôt envie de le protéger. Et puis on apprenait à le connaître, et son rendait compte que c’était probablement une des seules choses bien que l’on pouvait tirer de lui. Mais je suis un peu en train de l’assassiner, non ?

Et puis, j’ai oublié cette fameuse honte ! Malgré les apparences, Kaori l’avait déjà ressentie. Quand certains soirs, il prenait conscience de ses actes, il se sentait affreusement mal, au bord de la nausée, et il s’en voulait terriblement. Mais ça, impossible de le laisser ressentir à l’extérieur : il devait rester cet être froid, insensible, et peu aimable, c’était sa meilleure protection. Quiconque se serait rendu compte de ses faiblesses passagères aurait pu s’en servir contre lui, et là, vous imaginez le drame ? Une catastrophe totale, le glaçon qui n’en était pas un ! Et il y tenait, à sa carapace : il n’avait jamais fait semblant d’être gentil, ni même aimable un minimum, il n’aimait pas cette hypocrisie qui caractérisait certains, ce sourire permanent affiché sur leur visage, se voulant rassurant alors que leur regard trahissait leur haine. Il n’avait jamais fait semblant d’être heureux, bien au contraire, il se renfermait au maximum. Et de là, peu facile de deviner qu’en fait, cette fragile protection était facile à briser. Personne ne voulait essayer, de toute façon. Il n’était pas apprécié, il le savait. Et ce n’était pas cette « voix », présente dans l’établissement, qui allait le faire changer. On parlait de lui ? Tant pis, au moins, ça ferait un bon sujet de ragots pour tout le monde ! Maintenant, il était trop tard pour faire le difficile, et revenir sur ses positions.

Mais il sortit de sa rêverie quand il entendit cette petite voix timide à côté de lui. Réprimant un sourire, il ne lui adressa cependant pas un seul regard, tandis qu’il essayait de nouvelles lentilles, et qu’il optait pour une noisette et une verte. Satisfait, il passa une main dans ses cheveux, et sa pince argent reprit sa place. Sérieusement, il l’avait bien regardé ? Il imaginait que LUI, qui passait plus de temps à se préparer qu’une fille des plus soignées, allait répandre ça partout ? Mais bon sang, c’était d’un manque de logique affligeant ! Ah oui, j’ai oublié de parler du léger complexe de supériorité quand il ne connaît pas les gens, MAIS, ce n’est pas le sujet. Enfin, après de longues minutes passées à faire tenir diverses petites mèches rebelles, il daigna tourner la tête vers l’inconnu, et planta son regard dans le sien, sans ciller, ni même sourire. Aucune émotion. Bien entendu, qu’il n’allait rien dire ! Mais, il avait bien envie de le laisser mariner un peu, pour lui laisser le temps de s’inquiéter.

« Et . . . en quel honneur je me tairais ? Ca ne m’apporte rien, de me taire. Et puis, que puis-je obtenir, en échange de mon silence ? Tout se paye avec moi ! »

Au fond de lui, il se trouvait relativement infect, de se comporter de cette manière. C’était plus fort que lui. Et il ne se donnait pas longtemps avant de craquer, et assurer qu’il ne ferait rien, alors, autant profiter de ce moment de force !