And the light faded away... | Pv. Aki kun.

21H20, Dimanche soir.

Il faisait plutôt frais ce soir, mais ce n'était qu'un détail. Et puis, lorsque vous n'êtes pas frileux, ça l'était encore plus.
Couché dans un coin d'herbe quelque part dans le parc de Yoyogi, un jeune homme gardait les yeux rivés sur le ciel sans vraiment sembler regarder quoi que ce soit. Ça faisait franchement du bien de pouvoir se permettre d'être seul avec soi-même parfois, surtout lorsque vous aviez l'impression qu'on vous bouffait de l'intérieur.

Qu'est-ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'un mec d'à peine vingt ans et quelques qui essayait de se montrer adulte lorsqu'il avait l'impression que tout dérapait autour de lui, à votre avis? Eh bien... en un mot, on pouvait résumer ça par de la tristesse ou de la peur. Tristesse, parce que si sa vie avait été normale, il ne serait jamais là aujourd'hui et aurait certainement finit au même niveau que ces têtes à claques de musiciens qui se croient au dessus de tout le monde mais qui s'en fichent de bien de ce qu'on pense d'eux. Mais au moins, sa soeur serait là pour lui tenir compagnie. Y'avait des moments, comme maintenant, où Shin se disait qu'il avait vraiment besoin d'avoir une confidente comme lorsqu'il était gosse. Mais non, c'était finit ce temps là. T'es grand physiquement, alors montres toi grand dans ta tête.

Tsss... fallait se reprendre un peu en main là, ça n'allait plus, ça ne lui ressemblait pas. Se mettre dans un état pareil à cause d'un simple garçon qui croyait que tout pouvait lui appartenir... jamais de la vie il n'aurait l'honneur de voir le brun à ses pieds, laissez tomber. Il fallait vraiment être désespéré ou stupides pour se faire berner par quelques phrases bien placées ou des sourires parfaitement contrôlés.

Si c'était ça de se faire manipuler, alors ouais, on pouvait dire que le jeune homme s'était fait avoir, mais le pire était qu'il en était conscient et que ça le rendait absolument dingue. Non, pas question de se laisser faire au jeu qui s'était installé récemment entre Hideaki et Shinji, quitte à tricher.

Et lorsqu'on parlait du loup, il y eut un bruissement de pas qui manqua de peu d'attirer l'attention de l'enseignant sur autre chose que le ciel violet qu'il regardait avec insistance. Inconsciemment, une boule s'était crée dans l'estomac du nippon qui, même s'il ne connaissait pas l'identité de cette personne près de lui, ne pouvait pas s'empêcher de repousser toute présence étrangère, actuellement. Fichez moi la paix, qu'elle disait son aura xD

C'est qu'il m'aurait déstabilisé, à être aussi distant, Shinji. A tout faire pour m'éviter en dehors des cours, à me traiter comme un simple élève en cours. Je ne suis pas un simple élève ! Quelque part je suis heureux, ça veut bien dire qu'il se laisse tomber dans mon piège, tout en rendant le jeu un peu plus difficile comme il s'y refuse. Mais quand même ! J'ai besoin de sentir qu'on m'aime, de l'affection, de nos jeux de séductions démodés, de petites marques d'affection même hypocrites. Je veux être l'exclusivité ! Hors il semblerait que sa copine l'ait reprise. Son Shinji sera mien, entièrement. Je ne sais pas encore combien de temps ça prendra, mais maintenant ça devrait aller. Bientôt, je pense. Encore quelques efforts et il m'appartiendra.

Besoin de marcher, de m'aérer l'esprit avant d'entamer une nouvelle semaine ou les choses devront bouger. J'en ai marre qu'il m'ignore comme ça. Je prends une veste et ma guitare avant de sortir de chez moi, me dirigeant vers le parc. Je frissonne un peu, mais c'est pas bien grave, ça me réveillera et je serais plus apte à réfléchir. J'aime la nuit, tout semble tellement m'apartenir avec ce silence qui reigne. Comme si personne n'osait faire de bruit de peur de me froisser. Imagination débordante. Et en même temps c'est les seuls moments où je peux me découvrir, réapprendre qui je suis sans craindre de perdre ceux que j'appelle hypocritement mes « amis ». Ma peur d'être seul est bien trop grande, n'en est-ce pas malsain à force ? Tout mon être est malsain, de toute façon. Tout le monde ferait mieux de m'éviter, mais j'ai tellement appris à manipuler qu'il ne peuvent faire autrement que m'accompagner. Je sais observer les gens et devenir celui qu'ils veulent.

Marchant dans ce calme paisible, je me cherche un coin agréable et assez reculé pour pouvoir jouer de la guitare. Et au détour d'un chemin, je l'aperçois. Pourquoi il est là ? Je ne l'ai jamais vu par ici. Il ne me laissera jamais être seul avec Iki en dehors de chez moi, ou quoi ? Et puis tant pis, il doit déjà se douter de quelque chose, même avec le coup du violon, je suppose. Qu'importe qu'il sache que je suis guitariste, je ne jouerai pas devant lui de toute manière. Je m'approche donc. M'asseyant près de lui tout en allongeant ma guitare près de moi, je fixe à mon tour le ciel. Et tant pis si tout son être semble vouloir me repousser. Calmement, presque en murmurant, je finis par lui adresser la parole.

« Tu ne t'enfuiras pas, cette fois ? »

Une guitare, une silhouette... sa silhouette.
Comment se faisait-il que même lorsque l'endroit et l'heure n'étaient absolument pas propice à une telle rencontre, nos deux phénomènes se rencontraient? Le hasard faisait parfois vraiment mal les choses, il n'y avait pas de doutes là-dessus.
Bien qu'il n'était pas spécialement enclin à entamer de conversation avec Hideaki en raison de son tempérament têtu, le jeune homme laissa échapper un soupir tout en recentrant son regard sur les petites étoiles qui commençaient à apparaître par-ci par-là, jusqu'à ce qu'une faible voix s'adresse à lui.

Fuir... Ouais, il ne trouvait rien d'autre que ça à faire ces derniers temps. C'était tellement plus facile d'ignorer et de ne pas affronter son "adversaire" en face que de lui tenir tête directement. On appelait ça le déni, mais dans le fond, Shin n'arrivait pas vraiment à se mettre dans la tête qu'il pourrait faire comme si sa relation avec le blond n'avait jamais été autre que celle d'un prof envers son élève. Pourquoi? Tout simplement parce que ça lui faisait mal au cœur de se retenir de taquiner le garçon dès qu'il en avait l'occasion, que lorsqu'il le voyait il fallait faire un effort pour voir sur sur lui le visage de quelqu'un d'autre et que, tout simplement, ce nippon s'était indubitablement fait une place dans la conscience de celui qu'il considérait comme son jouet humain préféré, bien que celui-ci pensait ou du moins espérait avoir une autre place, d'une manière ou d'une autre.
Heh, et voilà... il suffisait d'y repenser. "Espérons que", c'était ça qui faisait à chaque fois craquer le musicien. Constamment. Définitivement, il était foncièrement trop gentil.

Après un petit silence, le nippon tourna la tête vers son locuteur en lui accordant un regard neutre. C'était fou ça, voilà que même la présence de la guitare qui était la même qu'à l'amphithéâtre ne suffisait pas à attirer l'attention de Shin sur autre chose que la personne qui lui avait adressé la parole. Cette personne... elle était tellement attractive que c'en était effrayant, vraiment. Comment arrivait-il à faire en sorte que les gens ne puissent pas se le sortir de la tête une fois qu'il s'y était fait une place? COMMENT?
Sans vouloir se torturer l'esprit ce soir, le brun se contenta d'afficher un léger sourire sans signification particulière, selon lui, mais pas son inconscient.

- Je crois que ça servirait à rien. Tu me rattrapes toujours, même avec tout mon acharnement.

À nouveau, silence.
Et puis, il y eut cette question qui fusa d'elle même sans demander la permission et qui fut amèrement regrettée par la suite...

- Je voulais juste savoir en quoi ça pouvait bien te servir à long terme de torturer les gens comme tu le fais.

Non, pourtant ce n'était pas de la torture en temps normal. C'est juste que tout le monde ne voyait pas qu'il y avait anguille sous roche, derrière le comportement d'Hideaki. Finalement, les gens normaux avaient de la chance de ne pas remarquer qu'ils se faisaient manipuler... ouais, c'était franchement des vacances pour eux de ne pas avoir la capacité d'analyse que possédait Shin et qui en ce moment lui causait plus de dégâts qu'autre chose.
Mais il n'était pas question de se montrer aussi résigné que ça! Non mais! Ni une ni deux, le jeune homme glissa une dernière phrase tout en douceur.

- Remarque, je pourrais presque aimer ça, si j'étais masochiste.

Autant je suis heureux de le retrouver aussi et de voir qu'il ne s'arrange pas pour partir une nouvelle fois, autant j'aurais aimé avoir mon petit moment de solitude. Ces instants dans lesquels je peux parfois retrouver des morceaux de vie, ou de moi. Tous ces personnages ont beau être une partie de mon être, je ne suis que l'hypocrisie elle-même. Rien n'est vrai, j'étais tout autre. Et même si j'ai oublié mon véritable moi, il est toujours quelque part. Je suppose. Sinon je n'aimerai pas tant la nuit. Des fois je me demande si je n'ai pas plutôt évolué, mais c'est plus mon personnage qui a évolué, pas moi. Il c'est encré un peu plus et a fait disparaître celui que j'étais à la base. Il a occupé de plus en plus de place et continuera jusqu'à m'effacer, certainnement.
Un petit rire m'échappe à ses mots. C'est vrai, même quand je ne le cherche pas, je finis toujours par le retrouver. Il comprend enfin que ça ne sert à rien. Les choses avancent, finalement. Avec un léger sourire, toujours les yeux vers le ciel, je laisse à nouveau s'élever ma voix, décidément calme. La nuit me procure à chaque fois cet apaisement.

« Même sans le vouloir, c'est pour dire. »

A peine avais-je le temps de laisser le silence reprendre ses droits qu'il le brisait à nouveau, dans une question qui m'étonna assez. Personne jusqu'ici ne m'avait dit ça. Parce que j'en prennais toujours grand soin, même en les brisant. Cette question, j'en connais parfaitement la réponse. Même si ce n'est pas de la torture, du moins ce n'est pas censé l'être. De la manipulation, un trop grand besoin d'être aimé, une jalousie extrême. Tant de choses font que je suis comme ça désormais. Trop de choses. Si j'avais totalement été dans mon personnage, je lui aurais simplement dit que je ne leur offre que du plaisir, mais il a la chance de me voir la nuit. Peut-être pourra-t-il entrevoir qui je suis.

« Pour qu'ils ne partent jamais »

Cette peur d'être seul, n'est-ce pas mauvais ? Pourtant j'ai appris à l'être, mais ce personnage a prit tellement de place en moi, ça m'est devenu impossible. Toujours ce besoin d'être entouré, de me sentir aimé. Même si c'est faux, tant pis. Que j'en ai au moins l'illusion, juste ça. Je dois lui faire pitié à dire ça. Détruire les gens pour être sûr qu'ils restent près de moi, qui pourrait aimer quelqu'un comme moi ? Heureusement qu'ils ne se doutent de rien. Un soupir rieur m'échappe. S'il était masochiste, hein ? J'ai toujours eu l'intime conviction que tout le monde avait une part de masochisme en lui. Est-ce parce que je le suis ? Je n'en sais rien. Je ne pense pas. Surtout parce qu'un être-humain fait toujours certaines choses en toute conscience qu'il en souffrira. Déduction idiote ? Pas si sûr ...

La réponse que donna le garçon laissa tout simplement son destinataire muet. Il ne s'attendait pas à ce qu'on lui parle aussi directement et s'imaginait déjà d'avoir à entendre une phrase à sens caché, longue, et dite sur un ton calculé. Non, rien de tout ça, juste ces quelques mots.
Et si ça aussi était une ruse? Après tout... c'était bien probable, non?
Ouais, dans tout les cas et même si ce n'était que du bluff, il semblait qu'il y avait quelque chose de différent dans cette rencontre nocturne entre nos deux compagnons, comparé à tout ce qu'ils avaient connu jusqu'à maintenant. Voilà, maintenant Shin avait la piste qu'il recherchait depuis un bout de temps, celle qui lui permettrait de comprendre le pourquoi du comment d'Hideaki, au moins un petit peu, car personne ne naissait avec un vice. En général il y avait un événement qui vous faisait changer, ou alors tout simplement votre mode de vie. Et le brun savait de quoi il parlait, il en était un exemple plus que concret, celui de l'égoïste égocentrique qui a ouvert les yeux autour de lui dès le moment où un de ses proches était mort. Dans son cas ce fut bénéfique, mais c'était pas comme ça pour tout le monde.

Hé... et pourquoi s'inquiéter de la petite histoire d'un type qui passait son temps à se jouer de vous, d'abord? Après tout, il n'y avait pas de raison logique à ça. Et pourtant, ça devait être l'attachement qui poussait le musicien à s'intéresser à son interlocuteur. "Pour qu'ils ne partent jamais". Manque d'affection, peur de ne pas être aimé, d'être seul? Il y avait d'autres moyens plus doux pour se rapprocher des gens que de les amadouer. Enfin.. dans le fond, C'ETAIT doux jusqu'à un certain point. Et au niveau de la conscience, ça ne lui posait pas de problèmes à Aki' de toujours mentir? Bon sang, c'était qu'un mec de 18 ans, il n'allait pas vivre toute son existence comme ça non plus? Il finirait par faire un burnout à un moment donné.
Tant d'éléments qui ne faisaient qu'augmenter petit à petit la considération de Shin envers le blond jusqu'au moment où il finit par tendre un bras dans sa direction pour l'attraper au niveau des épaules et l'approcher contre lui en lui faisant un bisou sur la tête.

- Je préfères quand c'est cette personne là qui me parle.

Ben oui, les menteurs, ce n'était pas ce que préférait le jeune homme, mais étonnamment il appréciait ce garçon malgré tout, même si parfois il avait sincèrement envie de lui mettre un scotch autour de la bouche pour qu'il se taise ou arrête de faussement sourire.
C'était pas compliqué d'être naturel, non? Si? Qui sait... c'était Hideaki après tout, mais il avait fallut qu'il se laisse aller une petite minute pour qu'enfin il reçoive un signe de reconnaissance de la part de son... je ne sais trop qui à ses yeux.
Et en parlant d'yeux, le brun accorda un regard plutôt gentil bien que reflétant une inévitable envie de jouer qui se traduisait par un haussement de sourcil.

Sortir ça comme ça, sans y penser ... Je n'aurais pas du. Pourquoi je suis aussi faible quand la nuit arrive, hein ? J'ai beau vouloir trouver qui je suis, je déteste ce moi. Il tellement contraire à celui que j'ai l'habitude d'être, il ressemble tellement aux personnes que je préfère éviter. Shinji n'avait pas besoin de savoir ça, mais c'était sortit tout seul. Je ne veux pas qu'il me connaisse, je veux rester inconnu aux yeux de tous. Qu'ils pensent que je suis uniquement ce personnage qui en cache tant d'autres. Mes yeux se ferment tout seuls, quittant enfin le ciel, et un petit soupir m'échappe alors que je me retrouve dans les bras de Shin. Il est décidément une proie plus difficile à obtenir que les autres. Le jeux est amusant, certes, mais ça l'est de suite moins quand je me dévoile. Cette personne là ? Elle n'a pas lieu d'être. Elle me rappelle bien trop de choses pour que je la garde en moi. Elle me rappelle des choses dont je n'ai aucun souvenirs. Idioties.

« Dommage pour toi. »

Hideaki, le retour. Un peu. Mes lèvres proches de son oreille, mes mots dans un souffle venant caresser sa peau. Mon personnage est un peu maladroit, mais ça je n'y peu pas grand chose, tant que je n'aurais pas oublié mon « véritable moi » ou qu'il n'aura pas changé, je ne pourrais jouer la comédie aussi bien que la journée. La signification de mes paroles ? Simplement que je ne pense pas le voir souvent la nuit, donc il n'aura certainement pas l'occasion de me revoir ainsi. Aussi faible. Aussi vrai.

Evidement que c'est compliqué d'être naturel. Pour moi, en tout cas. Monophobie. Comment tenir comme ça quand notre véritable personnalité a plutôt des tendances agoraphobe et phobique sociale ? En constant manque d'affection, alors que mon autre facette refuse tout contact. En réalité je ne suis qu'un gamin traumatisé. Un être que je hais. Ce personnage le remplace et tente de l'effacer, et effacer aussi tous les souvenirs douloureux que cette réelle facette ramènne. Elle me rappelle trop ce début de vie catastrophique. Ils auraient du me tuer, cet homme n'aurait pas du me trouver, je n'aurais jamais du voir la lumière. Finalement, Hideaki, cet être tellement sûr de lui, narcissique, manipulateur, joueur, ... Ce n'est que ça. Un gosse qui se déteste et cherche à s'oublier. Je fais tellement pitié.

Je dois me reprendre, même si c'est la nuit, Shinji ne doit pas me voir ainsi. Je refuse. Reprennant un air joueur, je me retourne. Me défaisant ainsi de son étreinte, bien que très agréable, et me retrouvant assis sur ses jambes. Une nouvelle fois nos visages sont très proches l'un de l'autre. Mais cette fois il ne me frappera pas, n'est-ce pas ? C'est que j'ai eu une belle marque quand même, ma pauvre peau. Le ton un peu rieur, un sourire provocateur, et mes doigts venant jouer sur sa peau. Tu ne résisteras pas, tu ne peux pas.

« Alors, pourquoi tu me fuyais, mon baiser t'as tant déstabilisé ? Aurais-je volé ton premier baiser avec un homme ? »

Encore cette façade de sale gosse. Une fois ma voix éteinte, ma langue passe sur mes lèvres qui s'étirent en un sourire malicieux. Je te pousserai à bout, Shin, tu m'appartiendras. Et même si la nuit n'est pas le mieux pour que je puisse manipuler, je ferais mon possible tout de même.

- Heh, ou pas...

- Tu comprends vite, hein? Même que...

- j'ai besoin de m'habituer un peu.

Oh ? Le retour des remarques de Shin ? Il n'en faut pas plus pour me faire sourire. C'est que mine de rien, notre petit jeu m'a manqué. C'est difficile de trouver un jouet aussi divertissant, et puis qui a du répondant quoi. Les autres se contentent d'être gênés. Et même si c'est amusant, c'est agréable aussi quand l'autre se méfie de chacune de vos actions parce qu'il se doute qu'il est manipulé. Mais finalement tombe tout de même dans le piège, évidement. Encore le provoquer. Mon souffle dans son cou, mes lèvres lui caressant presque l'oreille. Et pour une fois il ne me repousse même pas. J'ai réussi à l'obtenir jusque là, alors ? Sûrement que lui aussi, se dévoile un peu plus, ou est plus maladroit dans le jeu que d'habitude ... Non ?

Assis sur ses jambes, presque collé à lui. C'est agréable. Je peux recevoir cette dose d'affection que je désire tant. Ce besoin de me sentir aimé, de sentir un corps proche du mien, contre le mien. Et j'ai à peine a-t-il finit de parler qu'il vient m'embrasser. Ok, j'ai loupé un épisode ou quoi ? Je pourrais bien dire qu'il l'a fait sur un coup de tête, mais c'est quoi ce « j'ai besoin de m'habituer » ? Ca laisse sous-entendre qu'il ne compte pas arrêter, non ? Mais il n'est pas si idiot pour tomber ainsi dans mes bras, n'est-ce pas ? Soit il est vraiment différent la nuit, soit il a trop réfléchis à je ne sais quoi ... Je suppose. Enfin, qu'il ne compte pas sur moi pour lui montrer mon trouble. Rêve mon Shin-chan.

« Ca, c'est pas un problème. »

Autant en profiter avant qu'il ne redevienne Yutaka-sensei, hein. Ou avant qu'il me repousse et me frappe à nouveau ? Enfin, dans tous les cas je compte en profiter, quoi. Mes lèvres rejoignent à nouveau les siennes, appréciant cette fois le contact, n'ayant pas vraiment eu le temps les deux premières fois. J'approfondis le baiser, venant à la rencontre de sa langue et la caressant. Enfin une dose de tendresse, en espérant qu'il ne me laisse pas une fois de plus. J'ai besoin de tout ça. Ce n'est pas pour rien que je brise tant de personnes, j'ai besoin de les garder auprès de moi et ce pour toujours. Ne jamais être seul, ne jamais etre abandonné. Veux-tu bien m'appartenir, Shinji ?

Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup au Shinou, hein?
Quelle pouvait bien être la raison qui le poussait à se laisser faire par une simple impulsion en écartant tout ses principes de tenues d'un seul coup? Je crois que lui-même ne se l'expliquait pas complètement, mais il y avait une seule chose dont il était certain, c'est que pour une fois il faisait ce qui lui plaisait sans avoir besoin d'autorisation. Oui, c'était lui qui décidait, et il savait que son geste ne serait pas refusé par Hideaki, tout simplement parce que jusqu'à maintenant c'était ce dernier qui le cherchait physiquement. Si c'était hypocrite d'agir ainsi? Certainement, d'une manière, ça l'était. Ce baiser représentait surtout le besoin de satisfaire une petite vengeance personnelle et de se décharger de l'agacement à l'intérieur de son propriétaire sans avoir à se plaindre à voix haute. Oh, que c'était simple... très simple... trop simple?

Il faudrait faire attention avec ce genre de choses, car elles se retournent très vite contre nous si on ne gardait pas en tête son but et qu'on se laissait aller. Désolé mon garçon, il ne vient pas à toi car tu l'as fait venir, il le fait car il sait qu'il peut se le permettre sans avoir l'air de te jouer un tour, car tu n'attendais que ça dans un certain sens. Blessant? C'était blessant à partir du moment que la victime se rendait compte qu'on se jouait d'elle. Il en sait quelque chose à ce sujet, Shin. Oui, il ne le sait que trop bien, et se taira sur la supercherie.

Sans chercher à résister à l'appel de langue d'Aki', le brun passa une main derrière sa tête et contenta son envie jusqu'à ce que l'acte lui semble suffisant, puis, doucement, il retira son visage et posa son menton sur l'épaule de son compagnon avec un sourire vague et hasardeux sur les lèvres. Oh que c'était agréable et peu culpabilisant sur le moment. Tu es cruel mon grand. Agir ainsi juste après avoir été mit au courant de la raison qui poussait ton vis-à-vis à s'approprier les gens, c'était tout simplement prendre le "maître" à son propre jeu d'une façon ignoble. Mais, c'est pour ça qu'on ne pouvait pas faire obéir notre musicien facilement, hein? Parce qu'il n'était pas si innocent que ça. Non, en fait, il se montrait vraiment pourrit gâté lorsqu'il le voulait. Digne de l'adolescent qu'il était il y a plusieurs années; Capricieux, égoïste, qui pense pouvoir obtenir tout ce qu'il veut en claquant des doigts.

Finalement, et si Shin s'était laissé à peu près faire jusqu'à présent uniquement dans son propre intérêt? Hein? Qui aurait pensé à cela?

Mais enfin, réfléchissons un minimum, ce n'était absolument pas le cas, sinon, même les fuites répétées du jeune homme auraient fait partie de son rôle de comédien. Sauf qu'il n'était pas comme Hideaki lui, il n'anticipait pas et se contentait de tourner les situations à son avantage lorsqu'elles se présentaient à lui. Ce n'était pas rassurant pour autant, mais bon.

- Tant que tu ne te sens pas obligé de compenser avec d'autres personnes que moi pour ce genre de choses, pour le moment, ça me va.

Bien sûr qu'il savait que le besoin d'être entouré chez le blond était énorme, mais il n'aimait pas partager non plus. Nous voilà bien avancés. Finalement, ces deux types se ressemblaient certainement plus qu'ils ne voudraient se l'avouer... Jusqu'à un certain point.

Oui, je veux bien me laisser avoir, je veux bien, mais tu es à moi aussi. Ne rêves pas trop à une victoire complète.

Qui manipulera le mieux l'autre, qui l'obtiendra ? Donnes-moi ton âme, laisses-moi te garder toujours auprès de moi. Je prendrai soin de toi, je te donnerai envie de m'aimer. Toujours plus. Cette foutue famille m'a rendu ainsi, tant accro à ce monde que je hais tant. Cette peur de devenir à nouveau inutile aux yeux des autres, qu'à nouveau je sois seul. Frappez-moi, tant que vous le voudrez, critiquez-moi, humiliez-moi. Faites ce que vous voulez de moi, mais ne m'ignorez pas. Appartenez-moi, aimez-moi, caressez-moi, embrassez-moi. Laissez-moi vous manipuler tout en douceur, vous amadouer pour ne plus jamais vous laisser repartir. Shinji, tu seras miens. Qu'importe le temps que ça prendra, qu'importe les fautes que je ferais et combien je m'éloignerai de mon but. Je t'aurais, rien que pour moi. Tu auras une illusion d'amour, juste pour que tu ne partes pas. Tu ne me laisseras jamais, promets-le moi.

Nos lèvres se caressent, nos langues dansent, puis se séparent. Tu ne tomberas pas encore dans mon piège, n'est-ce pas ? Je n'irai pas dans le tient. Laisse-moi te séparer de tes mauvais sentiments et offres-moi l'affection dont j'ai besoin. Son menton sur mon épaule, je viens quant à moi poser mon front sur la sienne, profitant du silence. Tu peux dire que je te torture, tu le fais aussi. Même si c'est divertissant, c'est usant. Les autres paraîssent trop facile à obtenir après. Je laisse échapper un soupir, venant attraper son haut comme pour être sûr qu'il ne parte pas. Même s'il ne risque pas, étant donné que je suis sur lui. J'ai besoin de toujours me savoir aimé, entouré. Je veux de la tendresse, toujours plus. Je me redresse un peu à ses mots. Tant que je ne vais pas vers les autres ? Alors je le ferais en tâchant d'être discret, je suis incapable de me contenter d'une seule et unique personne. A moins qu'elle soit vingt-quatre heures sur vingt-quatre près de moi, prête à tout pour moi. Et encore. Mon manque d'affection doit vraiment être énorme, non ..?
Je viens passer mes bras autour de son cou et repose ma tête, laissant une fois de plus mon souffle venir le caresser. Je laisse passer un instant avant de laisser entendre ma voix. Faible, avec un air d'enfant perdu. Pour mieux l'attirer, mieux l'obtenir. Toujours.

« Tu me laisseras pas, hein ? »

Dis-moi que tu serras toujours là, que tu ne me quitteras pas, que tu feras attention à moi, que tu m'apporteras la tendresse dont j'ai besoin. Dis-moi que tu m'aimes. Aimes-moi. Stupide demande silencieuse. Risible personnage que je suis. Tout autant que mes marionnettes, tout autant que mon spectacle. Ma vie n'est qu'une pièce de théâtre dont je suis le stupide personnage principal. Théâtre d'absurde, théâtre sans queue ni tête. Est-ce au moins un théâtre intéressant ? Futile personnage sans histoire qui tente d'effacer son acteur qui préfère oublier la sienne. Lequel est le plus idiot ?

Sans demander plus que ce qui se passait en cet instant, Shin en était venu à oublier un détail de la plus haute importance et qui risquait de lui apporter de gros problèmes d'une minute à l'autre. En profitant un instant de l'étreinte qu'offrait le blondinet, notre jeune homme se sentit devenir calme à un point qu'il n'avait pas vécut depuis un bon bout de temps, et ce jusqu'à ce qu'une silhouette apparaisse derrière un arbre.

D'une seconde à l'autre, le corps du nippon se crispa toujours plus, sans bouger d'un pouce cependant. Tel un gamin, le musicien se recroquevilla en gardant son oeil valide fixés avec insistance sur les pas qui se rapprochaient. Toujours immobile, obstinément. Quelle erreur. Quel caprice. >.<

Tu me laisseras pas, hei...

SHINJI HAURU YUTAKA!!

La voix qui venait d'interrompre Hideaki n'était autre que celle d'une fille qui n'avait pas vraiment l'air contente du tout. À partir de là, tout se passa très vite; La personne interpelée passa un bras derrière la tête de son "ami" et le fit basculer en vitesse mais délicatement sur le côté juste avant qu'un son de claquage de figure ne résonne et qu'en à peine deux secondes, le Shinou se retrouva debout face à une jeune demoiselle qui avait croisé les bras et semblait tout simplement furieuse.

J'attends des explications, mon cher! Depuis quand tu laisses des garçons s'asseoir sur ses genoux, hein? C'est qui celui-là, d'abord?! Tssss.... j'aurais mieux fait de pas écouter mes amis quand ils me parlaient de toi en bien.

T'as eu du bol Aki, tu viens de te faire protéger d'une autre claque de l'autre côté du visage. En attendant, le brun se retrouvait face à un conflit de conscience comme vous ne pouvez même pas l'imaginer, et sur le moment, il ne trouva rien à dire, posant ses mains sur ses hanches et laissant échapper un soupir long et ennuyé. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir répondre, hein? Il le savait bien qu'il était venu avec sa copine dans ce parc et qu'elle s'était éloignée pour faire on ne sait trop quoi, et là... Ça devait être un peu difficile pour elle de revenir en voyant son amant avec un mec contre lui. Encore heureux qu'elle n'ait pas vu le roulage de pelle. >.>

- . . .

Je me sentais bien ainsi, apaisé. Même si je ne l'ai pas totalement pour moi, il est quand même là, je peux quand même apprécier un moment de douceur. Maintenant, j'ai plus de temps pour le faire tomber dans mon piège. Enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à le sentir se crisper puis entendre son nom résonner dans un cris. Petit tour de passe-passe, je me retrouve à côté de lui alors qu'il c'est déjà relevé. Ca c'est de l'obéissance. Assis par terre, je regarde la scène, un air interrogateur sur le visage. J'ai bien compris que c'était sa copine, mais bon. De quel droit elle vient briser notre instant de calme, hein ? Et même rien que le calme de la nuit. Je m'en fiche qu'il soit censé être avec elle. Je me redresse finalement, les regardant tous les deux. Shinji va bien mieux avec moi.

« T'aurais du te faire ton opinion toi-même, tant pis »

Le retour d'Aki le sale gosse. Qu'est-ce que j'aime provoquer les gens, c'est décidément une de mes grandes passions. Sourire joueur aux lèvres, je la regarde avec un air méprisant. Elle a beau crier et avoir une grande autorité sur Shin, c'est pas elle qui va me remettre à ma place alors que même ce cher Yutaka-sensei ne peut pas le faire. Je m'approche d'ailleurs de lui, qui heureusement n'est pas en mode prof, et attrape son haut pour l'attirer à moi. Mes mains sur ses hanches, mon torse collé à son dos. Regardes-nous, ma belle, regardes comme tu le perds. Je viens mordiller son oreille avant de murmurer.

« Tu es à moi. »

Juste quelques mots, juste pour qu'il ne me laisse pas. Je m'éloigne juste après, histoire de ne pas mourir maintenant. Pas tué par Shinji, il a passé ce stade là, mais je sens bien le regard de sa copine sur moi. Prête à me faire subir les pires moments de ma vie. Vois comme il te file entre les doigts pour venir vers moi. Comme il m'appartient et comme tu n'es rien. Je soutiens son regard, le mien étant joueur, comme à mon habitude. Si je dois me méfier d'elle, c'est juste physiquement. Je sais trop bien manier les mots pour qu'on me blesse avec, et j'ai une longueur d'avance sur elle pour ce qui est de Shinji. Je suis un égoïste qui ne partage pas ses jouets. Tant pis si elle était là avant. Je suis capricieux et je m'arrange toujours pour avoir ce que je veux.

« Tu es à moi. »

- H... Hé!

- T... tu le protèges...

- Je... non! Midori...

- A... ki.

Je savais bien que je la poussais à bout en faisant ça, et c'était bien le but. La provoquer jusqu'à lui donner envie de me tuer, là et tout de suite. Voir à quel point Shinji disait vrai, tout à l'heure. Parce que même si une illusion me convient, je préfère être réellement aimé. Et c'était un bon test que je pouvais faire là. Je sentais bien son regard menaçant alors que je glissais ces quelques mots à Shin. Et je la voyais bien s'approcher en même temps que je m'éloignais de lui. Je savais bien, mais je ne faisais rien pour l'éviter. Je la regardais simplement, avec un petit sourire. Qui s'élargit et prit un air malsain de victoire alors que son bras était stoppé dans sa course. J'ai gagné. Il m'appartient, qu'il le veuille ou non, c'est lui-même qui a donné la sentence. Même sa tentative d'explication ne semble pas sortir du coeur. Comme s'il le faisait par ... Obligation ? Comme s'il se devait de tenter de la retenir. Je l'ai dépassée, n'est-ce pas ?

Je le regarde s'éloigner sur quelques mètres. Bien sûr, il doit l'aimer. Elle restera sûrement un moment dans son coeur, mais je prendrai sa place petit à petit. Jusqu'à l'effacer et l'avoir rien que pour moi. Lui donner l'illusion que je suis rien qu'à lui afin qu'il ne parte pas. Une fois qu'il s'arrête, je me décide à bouger et venir vers lui. A pas lents, ne le quittant pas des yeux. Il semble tellement faible. Et alors que je suis tout proche, je l'entend pronnoncer mon nom. Un sourire étire mes lèvres. Il est à moi, totalement à moi. Je serais tient si tu veux. La seule différence, c'est que tu n'appartiendras qu'à moi, alors que moi je suis à tout le monde. A tout le monde comme à personne. Finalement mon masque revient. Masque compatissant, désolé peut-être, même. Alors que je ne le suis pas le moins du monde. Je ne peux que me réjouire de l'avoir enfin pour moi. Et j'y ai travaillé, à ça, ça n'aura pas été simple. Un coup de chance de l'avoir croisé ici avec sa copine, sinon qui sait le temps que ça aurait pu prendre. Peut-être aurait-il continué à m'éviter ?

Je m'agenouille derrière lui, passant mes bras entre son torse et ses jambes pour les croiser sur son ventre, ma tête posée sur son dos. Ma respiration est calme, et je tente de la rendre apaisante pour lui. Il faudra sûrement du temps, mais je lui ferais oublier cette Midori. Elle ne sera plus qu'un vague souvenir. Sans bouger, je laisse entendre ma voix, douce, juste un murmure. Comme une promesse.

« Je suis là. »

- Oui. Pour le moment.

On y était, le moment où ma victime se trouvait brisée. Un nouveau personnage entrait actuellement en jeu. Après le Aki joueur, le réconfortant. A l'écoute, doux et gentil. Adorable. Et après ça je devrai pouvoir jouer la carte de l'amoureux pour l'attirer définitivement à moi. Collé ainsi contre lui, j'espérais que sa copine - ou plutôt ex-copine maintenant ? - nous observe, pour être sûr qu'elle ne revienne pas. Shinji est à moi, entièrement à moi. Et il sera trop tard quand il s'en rendra vraiment compte. Il sera mien et ne pourra plus se passer de moi, peut importe qu'il le veuille ou non. Me fait-il vraiment de la peine à cet instant ou est-ce encore mon personnage ? Je ne sais pas trop, il semble tellement perdu, tellement faible. Au moins, je suis sûr qu'il est bien brisé. Sinon ils finissent toujours par me laisse. Je ne veux pas, je veux le garder toujours près de moi, qu'il ne me quitte jamais. Je resserre ma prise un instant, avant qu'il ne se détache pour s'allonger. Je lui adresse un petit sourire tout en le regardant faire.

Pour le moment ? Non, je resterais toujours, tant que tu en fais de même. Je t'appartiendrai aussi. Tu es miens, je suis tiens. La différence est que j'appartiens à tout le monde, mais ça il ne le saura pas. Ca restera à jamais mon secret, qui je suis réellement. Ou plutôt qui est mon personnage réellement. Même si je ne suis pas sûr de toujours savoir. Mais finalement, il prend de plus en plus la place de celui que j'étais avant, je deviens lui, il devient moi. Tout finit donc toujours par se passer comme je le souhaite ? Ca a quelque chose d'ennuyeux, au fond, mais de rassurant. Finalement je viens m'allonger à ses côtés, me blottissant contre lui. De la chaleur humaine, toujours plus. Je veux qu'on m'aime, tout autant qu'on me haïsse. Qu'on me carresse tout autant qu'on me frappe. Qu'ils me fassent toujours plus plaisir tout autant que je les hais. Que ce soit le plaisir charnel ou sentimental, j'en veux encore et toujours. J'ai beau les détester, ils restent mon meilleur divertissement.

« Je serais là tant que tu le seras. Tu resteras avec moi, hein ? »

Cet air d'enfant marche toujours mieux que dire les choses de but en blanc. Pourtant ça revient au même. Pourquoi les gens sont effrayés quand on leur demande à ce qu'ils nous appartiennent ? J'en prends toujours soin, après tout, ils ne s'en pleignent pas tant que je leurs dit pas qu'ils sont miens. Sauf Shinji, finalement, il n'a pas réagit. Quoi que je ne lui ai pas laissé le temps, mais il aurait pu me le faire remarquer maintenant. C'est pas plus mal, j'ai pas envie qu'il me laisse, je veux le garder pour moi. Toujours.

Ma tête posée sur son torse, je laisse mes doigts vagabonder sur son ventre, profitant juste d'un moment de calme, de la sensation qu'il soit mien. Parce qu'il l'est, n'est-ce pas ? Je finis par me redresser un peu pour venir l'embrasser une fois de plus, délicatement. Il n'a pas le choix, après tout. Je suis le maître du jeu. Séparant nos lèvres, je reviens à ma position précédente. Pas un mot, cette situation n'en a pas besoin. Je suppose, du moins. Si lui a besoin de parler, qu'il le fasse, après tout je suis là pour l'écouter. Il sera vraiment totalement mien que quand il aura oublié cette fille et sera à nouveau heureux, je dois y travailler.

Oublier quelqu'un n'était pas quelque chose d'évident, mais vu la vitesse à laquelle le brun s'était laissé prendre dans les bras par une autre personne, il fallait croire que soit il avait un besoin affectif plus grand que lui, soit que finalement, son couple n'avait pas plus d'intérêt que ça dans le fond. Vers la fin du moins, les tensions devenaient un peu pénibles, et l'attitude stressée de Shin le révélait bien.
Après avoir eut tellement de trucs qui lui arrivaient dans la figure d'un seul coup, le brun n'avait qu'une seule envie qui était de se calmer un peu. Oui, se calmer, ne pas se poser trop de questions et respirer un coup. Hideaki lui en donnait l'occasion, c'était juste ce qu'il lui fallait. Oui, évidemment, même ça ça devait être contrôlé de la part de l'étudiant, mais bon, tant pis, après tout il n'avait pas explicitement fait de mal au jeune homme jusqu'à maintenant alors pourquoi continuer à rester sur ses gardes? Erreur? Peut-être. Tant pis.

Lorsque le garçon vint se caler contre lui, Shinji passa un bras autour de ses épaules doucement. Là, tout près, il y avait quelqu'un tout près. C'est tout ce qu'il demandait en ce moment; quelqu'un.
La petite intonation de gamin du blondinet eut, pour la première fois depuis qu'il parlait avec le musicien en essayant différents masques, un impact. Attention, ça ne rigole plus.

Bon, cette question, elle était un peu bizarre, c'est clair. Mais après le bisou d'Aki et une autre dizaine de secondes de silence, le nippon planta son regard sur son interlocuteur, et alors, gentiment, une conviction très forte s'installa en lui. En fait, non, il ne le laissera pas. Il ne le laissera pas du tout, parce qu'il était possessif et qu'il gardait les choses pour lui tout seul. Ça allait en chier à partir de maintenant. Le décoloré ne savait même pas dans quoi il s'était embarqué en cherchant à s'emparer de Shin, car il était vraiment exécrable lorsqu'il s'agissait d'être jaloux. Enfin bref, nous verrons bien... u_u

- Mhhh, j'espère que tu sais dans quoi tu t'embarques.

Eh bien, premièrement il y avait le fait qu'il faudrait supporter l'insupportable Yu' kun, et deuxipmement l'aspect matériel. Car Hideaki allait certainement pouvoir partager un peu plus le milieu privé du brun qui était, disons-le clairement, autre que celui de la classe prolétaire. Y'avait qu'à regarder son appartement pour avoir un exemple de.... OW MAWRDE, l'appartement O_O! Midori avait les clefs.

...Han... midoriiii san T_____T

Nouveau coup de barre, nouveau besoin de câlin qui ne tarda pas à être donné. Je crois que c'était un appel au réconfort. Non seulement parce qu'il avait paumé sa copine et qu'il devrait lui faire face encore plusieurs fois pour bien régler les choses, mais en plus parce qu'elle allait certainement ruiner tout les instruments dans l'appartement de son mec. C'était ça qui peinait le plus ce dernier.

- Oh non... Tu peux me faire un devis pour un deux violons cassés, une guitare et une batterie complète?

Il laissa échapper un soupir et se passa les mains sur le visage. Ça coûte cher les disputes de couple. >.>

Juste un peu de chaleur, de douceur. Profiter de lui près de moi, de son bras qui m'entoure et de son corps collé au mien. Juste aprécier, me sentir aimé, recevoir cette affection que je désire tant. Un petit soupir de bien-être m'échappe. Une personne de plus rien que pour moi, une de plus qui pourra me rendre heureux. C'est certainement malsain, mais tant pis. Tout ce qui importe c'est que je sois bien, c'est ce qui me préoccupe le plus. Et les gens auront beau dire, c'est leur cas à tous, tout le monde se fait passer avant les autres, c'est naturel. Je me contenterai de dire que je suis humain, totalement, dans les défauts comme les qualités. Les autres cherchent juste à chasser cette nature là. A quoi ça sert puisqu'elle ressort toujours ? Mais est-ce que je vaux mieux, à jouer tous ces personnages ? Oui, certainement. Moi j'assume le fait que je joue, j'assume entièrement mon côté humain. Eux sont ridicules à se cacher, toujours, mentant aux autres comme à eux-mêmes, toujours. Pourtant chaque fois, je fais pareil. Mais je vaux mieux, n'est-ce pas ? J'aurais beau me haïr autant qu'eux, je continuerai à me croire supérieur.

Je laissai échapper un rire aux paroles de Shinji. Aucun de nous deux ne devait savoir dans quoi il s'embarquait. Tant pis, le jeu n'en est que plus excitant. Cette phrase sous-entendait quoi ? Qu'il allait encore moins me laisser que je ne pouvais me l'imaginer ? Si c'est ça, c'est surtout lui qui devrait s'inquiéter. Et puis s'il ne veut pas me partager, il aura intérêt à s'accrocher. Encore personne n'a pu combler mon manque d'affection seul. J'ai besoin de savoir qu'on m'aime, que tout le monde m'aime. Ce n'est pas pour rien que je me décrit ainsi, comme appartenant à tout le monde, parce que je veux tous qu'ils puissent me donner cette dose d'amour dont j'ai éternellement besoin. Courage, Shinji.

« Pas vraiment, mais toi non plus. »

Bien que je pense un peu mieux savoir que lui à quoi m'attendre. A moins qu'il sache vraiment me découvrir, mais quand même. Ah, un soucis qui ne m'avait pas vraiment effleuré l'esprit, ma guitare. Ce n'était pas vraiment prévu qu'il me revoit avec, et encore moins maintenant qu'on est ensemble. Bon ... Il sera peut-être l'exception, alors. Mais quand même, quoi. Iki est mon petit secret, ça ne m'enchante pas de le partager avec quelqu'un, que ce soit Shinji ou non. Je me redresse avec un air interrogateur à ses mots.

« Eh ? Oh ... Je peux y aller, si tu veux »

Oui, bon, je n'irais pas, je n'ai pas envie de mourir dans d'attroces conditions. Enfin, si il y a Shinji avec moi, j'avoue que ça me plairait vraiment, mais je pense pas qu'il voudra que je l'accompagne. Dommage, ça aurait pu être amusant. Et puis j'ai bien le droit de vouloir venir avec lui, après tout ! J'ai pas envie qu'elle tente de me le reprendre, non mais, il est à moi et je le garde, c'est tout. N'empêche que dans tout ça, c'est surtout un détail qui attire mon attention, même si le fait de détruire des instruments me paraît être un crime.

« Tu joues du violon, toi aussi ? »

- Eh fait... c'est peut-être pas une bonne idée, je veux pas de blessé sur la conscience.

- Entre autres... Mais je préfère l'Ukulele.

- T'es déjà allé à Hawa.... eh, non rien, scuze moi. Je suis pas dans mon assiette.

- ...Elle a un nom, la "gratte de ton ami"?

Je n'ai pas pu m'en empêcher, un petit coup est partit sur son ventre à sa réplique. Pas bien fort, juste pour le faire réagir un peu. Je ne serais pas un blesser parmis d'autres, ce sera moi, c'est ça qui est important. Et puis si j'ai envie d'y aller pour qu'il prenne soin de moi, c'est mon problème. Eh ! C'est que ça peut être une bonne idée, ça ! ... Ou pas. Je voudrais pas mourir sans avoir atteint ma majorité, ce serait trop triste. Je profite du baiser qu'il m'accorde avant de reprendre la parole avec un air de gamin suppliant. Chibi-eyes en puissance.

« Je pourrais quand même t'accompagner ? Je me ferais pas voir. »

Bah quoi, je veux le surveiller. Ce serait pas étonnant qu'elle essaye de le reconquérir, et pour l'instant je pense qu'il y a toujours des risques qu'il accepte. S'il c'est laissé tomber dans mon piège c'est peut-être pour tenter de ne pas y penser, mais une fois devant elle, qui sait ce qu'il se passera. Je l'ai, je le garde. Et ce qu'il soit censé être hétéro ou non, je n'en ai rien à faire. Si je suis le premier mec, ça ne change rien. ~~Je lui apprendrai ♥.~~ Sa réponse à ma question me surprend un peu. Qu'est-ce qu'il vient me parler de ukulele ? J'affiche un air boudeur. Le violon, c'est mieux, non mais. Violon, piano, batterie, guitare ... Et le chant, évidement. Le ukulele ça sonne ... Gag ? Vacances, peut-être, mais vacances de télé-films idiots. Je laisse échapper un rire. Ok, il divague totalement là. Je finis par me rallonger comme au départ, laissant à nouveau mes doigts caresser son ventre.

La gratte de mon ami ? ... ... MINCE ! Iki ! Ok, j'ai dit qu'il serait peut-être le seul à connaître mon secret, mais pas si vite, quoi. Je ne le vois pas très bien, mais je sens bien son regard insistant sur moi. Je suis grillé, hein ? Peut-être pas tout à fait ... J'ai bien quelques idées pour m'en sortir, mais il faudra vraiment que je fasse attention plus tard. Je veux bien qu'il le sache, éventuellement, un jour, mais pas tout de suite. Essayant de réagir le plus naturellement possible, je lui répond avec un ton posé.

« Oui, Iki. Il est sympa, il me l'a prêtée. Mais bon, même s'il m'a montré quelques trucs, je suis pas vraiment doué. »

Ca passe, hein ? Dis-moi que tu y crois, Shin-chan ! Je m'amuse avec son haut en attendant sa réaction. Bon ok, c'est un tic de nervosité, mais ça pourrait très bien ne pas l'être, hein ? Il n'y a pas de raison que ça en soit un.

Je vous ai déjà parlé de la capacité d'analyse de Shinji? Non? Pourtant, même avec un seul oeil il arrivait à en voir des choses, tout comme les contradictions dans ce que disaient les gens. Bon, ce soir il était crevé le pauvre, donc il n'était pas au mieux de sa forme, mais tout de même.
Et ça commençait avec l'histoire du "je peux t'accompagner?" juste après un coup dans le bide qui manqua de faire ricaner le brun qui était impressionné malgré tout par les réactions subites de son compagnon lorsqu'il s'y mettait, c'était amusant. x3

Bon, alors comme ça Kiki ne voulait pas laisser sa "chose" sans surveillance, hein? Il avait peur qu'elle lui file entre les doigts? En fait, c'était bien probable, et même s'il était dégoûté sur le moment, Shin finirait par se calmer et écouterait ce qu'aurait à lui dire sa petite amie, mais franchement, ça ne serait pas pour tout de suite. Il en avait raz-le-bol et ne demandait qu'à pouvoir respirer un peu, du coup, ça faisait du bien d'être un peu avec quelqu'un qui s'occupe de vous. Cependant, c'était vrai qu'au fond, le brun considérait sa "pause" en présence d'Hideaki comme un peu de repos mais qu'au fond, il finirait surement par retourner voir Mi' chan à un moment ou a un autre. C'était quasi certain, inévitable, mais totalement humain aussi. Alors bon, mon petit, tu comptais faire quoi, intervenir si tes plans ne se déroulaient pas comme tu le souhaitais? Ne t'en fais pas va, quand Shinou prend une décision, il s'y tient, et sa décision était d'aller voir ailleurs pour trouver quelqu'un de plus affectueux de sa copine actuelle. Il essayerait juste de ne pas laisser trop de dégâts derrière lui, sachant que ses parents voyaient d'un très bon œil sa relation, surtout au niveau matériel. Ouais, mais non, j'suis un grand garçon, je gère ma vie comme je veux, mince quoi u_u! Attention, la rébellion de l'ado ça peut arriver à n'importe quel âge, le preuve en direct.

- Héhéhéhé... Tu te feras juste entendre, je sais.

Et, était-ce si faux que ça de faire cette réflexion? Je ne pense pas, non. Il avait la causette facile Aki kun, ça n'aurait pas été étonnant de l'entendre protester si quelque chose ne se déroulait pas exactement comme il le voulait.
Suite de l'enquête; La guitare de mon ami.

Non mais oh, ça ne prenait pas ce genre d'excuses pourries maintenant. Comme s'il était bête, le Shinji, franchement. Tu se fout pas de sa gueule deux fois te suite, t'es grillé petit, grilllléééé xD

- sourire du mec qui en a grillé un autre -

Ben oui, à chaque fois qu'il s'agissait de cette... Iki, le décoloré semblait parler avec beaucoup de précautions et tâchait toujours de détourner l'attention d'une manière ou d'une autre. Jusque là son interlocuteur avait ignoré ce petit jeu, mais à présent il voulait éclaircir un peu la situation et pousser son compagnon à se dévoiler un peu. Petit à petit, gentiment, qu'il s'ouvre comme il ne l'a fait pour personne et qu'il ne fera que pour cet être humain ci, celui qui le pousserait dans ses retranchements. Il le ferait, oui, il y parviendrait et était déterminé. Il a déjà eut la chance d'entrevoir un Aki' moins confiant que d'habitude il y a quelques dizaines de minutes, pourquoi cela s'arrêterait-il maintenant?
Tu me dirais tout, un jour ou l'autre, tu ne peux pas tout garder pour toi indéfiniment, c'est impossible, je te pousserait au bord du gouffre et puis je te tendrais la main. Tu seras obligé de la prendre pour ne pas tomber.

- Ah? Et il est vrai ce mensonge?

Le regard du jeune homme glissa sur le côté pour observer la réaction de son interlocuteur. Bien sûr qu'il mentait! Et il ne lui ferait pas penser le contraire! Allez, craches le morceaux.

Je me ferais juste entendre ? Bon, ok, il a raison. Mais au moins il peut être content que j'ai envie de le garder pour moi, non ? Les joues gonflées, je fais le gamin boudeur et lui tire la langue. J'ai bien le droit de m'exprimer quand je suis pas content, non ? Et même quand je le suis, d'ailleurs. Rien à répondre, il a raison après tout. Je repose ma tête sur son torse en faisant mine d'être vexé. N'empêche que j'en profite quand même pour me coller un maximum à lui. C'est que j'ai besoin de tendresse moi, j'en veux et en redemande. Plus ou moins explicitement. Eh, c'est quoi ce sourire, là ? Moui, bon, mon excuse n'était peut-être pas si bonne, finalement. Je me redresse un peu, et finis par m'assoire une fois de plus sur ses jambes, les sourcils légèrement froncés.

« C'est pas un mensonge ! »

Comment ça, je suis pas du tout crédible ? C'était surtout une protestation pour la forme. Je n'ai pas l'intention de continuer sur ce sujet, je ne veux pas perdre. Pas tout de suite. Je me penche pour venir l'embrasser. D'abord doucement, mais j'intensifie le baiser tout en laissant mes doigts fins aller à la rencontre de la peau de son ventre. Douce, chaude ... Très agréable. Je met fin au baiser pour venir dans son cou, puis mordiller son oreille. Ne tentes pas de me faire dire quelque chose que je refuse d'avouer. Cette guitare sera celle de mon « ami » tant que je n'aurai pas changé d'avis. Et ce que tu te doutes de quelque chose ou non. J'ai bien le droit d'avoir des amis, après tout, non ? Bon d'accord, je n'ai jamais prêté Iki, mais certaines personnes le font bien, prêter leur instrument, quand ils ont confiance. Je n'ai jamais eu confiance non plus, en même temps.

Je descend à nouveau vers son cou pour venir embrasser, mordiller et suçotter la peau jusqu'à ce qu'un suçon se forme. Et pas un d'amateur, un qui restera bien longtemps pour être sûr qu'il n'ait pas l'idée de retourner voir cette Midori trop tôt. Je finis par juste m'allonger sur lui, légèrement sur le côté quand même histoire de ne pas l'écraser, laissant ma main sous son haut. Pour la réchauffer, hein, évidement. J'attends juste une réaction, j'ai pas vraiment envie de me faire repousser, quoi. Mais dans tous les cas je compte bien lui faire oublier Iki, ou du moins ses soupçons, non mais.

- Si tu veux garder un souvenir de la soirée, c'est pas comme ça qu'il faut faire.

j'ai écris d'la merde xD

Shinji semble être heureux de mes avances, à entendre son soupir, puis à sa phrase. Tant mieux, je n'avais pas envie de ne pas pouvoir profiter de lui, depuis le temps que je cherchais à l'avoir. J'affiche une petite moue perverse alors qu'il échange nos positions et emprisonne mes mains. J'ai beau être manipulateur et sembler sadique à vouloir briser les gens afin de les garder pour moi, mais je suis bel et bien dominé. Et en plus de ça j'aime la douleur. Sentir que je ne suis plus qu'une fragile poupée entre les doigts des autres, être à leur mercie. C'est un sentiment qui me plait, aussi paradoxal que ça puisse l'être par rapport à mon caractère. Un léger soupir m'échappe entre ses légers baisers avant de pouvoir profiter du suivant, plus insistant et durant lequel je peux venir mordiller sa lèvre inférieure. Rien de bien méchant, juste un nouvelle petite provocation. De toute façon je fais très rarement mal physiquement, bien que j'en sois capable. Je maîtrise beaucoup mieux le domaine mental, allant même jusqu'à manipuler les personnes pour qu'elles finissent par se blesser d'elles-mêmes. Ainsi, je suis adorable de venir les réconforter. Tellement gentil, hein ? Evidement ... Tu me pardonneras d'être ainsi, Shinji ? Je prendrai soin de toi, même s'il y en a d'autres, ne t'en fais pas.

Le fait qu'on soit dans un parc ? Qu'importe. Et ce même si quelqu'un voit bien que nous sommes deux mecs, ou même s'ils nous prennent pour deux filles. Bon ok, même les couples hétéros ne s'exhibent pas vraiment, mais bon. De toute façon j'ai l'habitude de venir ici, c'est un coin reculé du parc, on n'y trouve jamais personne. De toute façon il y a bien plus intéressant que de s'occuper de l'extérieur, actuellement. Et puis il y a toujours des pervers que ça intéresse de voir un tel spectacle ... Ou simplement entendre. Faites-vous plaisir sur nos voix, je vous en prie. C'est nous qui prendrons le plus de plaisir.

« Ah oui ? Tu me montres ? »

On pourrait presque croire que je suis innocent. Si je n'avais pas cette lueur d'envie dans le regard et n'était pas dans cette position. Le but n'est pas de le paraître, de toute façon, juste de l'inciter à continuer. Et pour ce, je me cambre un peu pour rapprocher nos corps, les frottants l'un à l'autre. Un petit sourire aux lèvres, je rapproche nos visages, réclamant un baiser.

« Ah oui ? Tu me montres ? »

Mais très volontiers mon cher, c'est un plaisir de voir que tu réagis si bien. Souriant, le brun n'accéda cependant pas tout de suite à la demande de son compagnon qui réclamait un baiser. S'allongeant un peu plus pour se rapprocher, profitant de la sensation ressentie lors du contact physique, le jeune homme ne tarda pas à se laisser aller à ses envies subites qui lui firent descendre les mains le long des bras fins d'Aki, jusqu'à se caler au niveau des jugulaires de celui-ci. Dès que la place fut trouvée, les doigts du musicien se refermèrent comme des serres en se plantant sans ménagement dans la peau de sa victime. Bah, ça va, ce n'était que de l'os là, ça ne devait pas être douloureux, mais la tête du petit chanteur devait être carrément immobilisée d'un seul coup par contre. Et ce geste là était inconscient. L'appel de la domination qui vous pousse à vous imposer sans que vous vous en rendiez compte vous-même. Ne bouges pas mon enfant, tu ne peux pas bouger, c'est moi qui décide de ton sort à partir de maintenant, alors laisses-toi faire.

Dans une impulsion, Shin accorda enfin un énième baiser à son partenaire de circonstances, et non des moindres, ce fut ce qu'on appelle un roulage de pelle professionnel si j'ose dire, et au fur et à mesure que le brun cherchait à établir le contact avec son compagnon, il se mit dans une position un peu plus confortable pour lui avant de laisser ses mains lâcher prise lentement. Ces saletés ne tardèrent pas à descendre en dessous du chandail que portait Hideaki, et dès que la sensation d'une peau douce et chaude parvint au cerveau du brun, ce dernier eut à nouveau son envie de "détruire" et piqua ses ongles dans le flanc de son compagnon, descendant tranquillement au niveau de la ceinture de ce dernier en laissant de belles marques vermillon dans la chair de l'étudiant. Malheureusement, ce n'était pas le bon soir pour... continuer sur cette lancée, car dès que Shin se permit de fermer les yeux et toucha le jeans du décoloré, il revit automatiquement un visage féminin qui lui souriait et l'arrêta immédiatement dans sa démarche. Bug. Non, il n'avait pas le droit de faire ce qu'il faisait, c'était contraire à la morale, c'était contraire à ses principes. Et puis, mince! C'était un lieu public ici, Hideaki était un mec. Mais qu'est-ce que tu fous à quatre pattes au dessus de lui, imbécile?

Alors qu'il n'avait jamais ressenti de malaise de "ce genre" lorsqu'il provoquait la sensualité du Nodoka, le jeune homme rougit subitement et eut un mouvement subit de recul. Assis en seiza, une main devant la bouche. Il n'en revenait pas. Qu'est-ce qui lui prenait de faire ça maintenant, alors qu'il venait de lâcher Midori? C'était absolument immonde.

- ... D... désolé.

Ce n'était pas le bon soir pour faire quoi que ce soit, pas après ce qui s'était passé. Trop tôt, c'était trop tôt, ou alors ça ne devrait jamais arriver. Les hommes ne sont pas faits pour aller ensemble. Sa famille n'accepterait pas, jamais, et ses règles de tenue? Mon dieu, mais il venait de briser tout les interdits qu'on lui avait imposé jusqu'à aujourd'hui. C'était affreux... En l'espace de quelques mois, il avait ruiné tout ce qu'on lui avait enseigné jusqu'à aujourd'hui.

Nauséeux, le visage livide, les yeux vides, notre jeune nippon de bonne éducation était en train de se rendre compte qu'il avait fait plus de bêtises qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Encore une fois, il perdait pied. Impossible de se permettre de s'écarter autant du chemin qu'on avait tracé pour lui. C'était... pire que de renier ses origines. Bon sang... pourquoi n'avait-il pas arrêté la machine plus tôt?