Drôle d'endroit pour dessiner | Yumi

Sa main se leva, avec douceur, attrapant le col de la personne au dessus de lui. D'une légère pression sur cette nuque, il força la personne à se pencher vers lui. Ruka, son jumeau, avait osé le sortir du sommeil en le secouant, n'était-ce pas là un suicide ? Yoka n'était pas particulièrement méchant, mais quand on le levait de cette façon, rien de tel pour le faire devenir de mauvaise humeur. Au stade du meurtrier, il fit basculer Ruka sur le lit, attrapant l'oreiller pour se placer à califourchon au dessus de son frère qui n'avait rien eut le temps de voir venir. Il plaqua l'oreiller sur le visage de son jumeau et appuya, pas bien longtemps, son but n'était pas de le tuer, loin de là. Il laissa un rire cristallin sortir d'entre ces lèvres tandis que, par vengeance, Ruka se mit à le chatouiller, tombant tout les deux hors du lit dans un bruit sourd. Pourtant, aucun ne se fit mal, se fut plutôt l'heure du fou rire. Comme quoi, les matins, n'étaient pas toujours accompagné de cris et de ronchonnement. Si c'était Ruka qui le réveillait, ça ne pouvait que bien se passer, il ne pouvait jamais être en colère contre son frère. Jamais.

Bon, on va déjeuner ? J'ai le ventre qui cris famine. J'espère que, avant d'être venu me réveiller, tu as pris le temps de me préparer mon plateau favoris.

Cette nuit, il avait dormis dans la même chambre que son frère, abandonnant le reste de ces colocataires pour retrouver son jumeau, ne serait-ce que pour quelques heures avant que le sommeil ne les emporte tout les deux. Ces deux là étaient très fusionnel, ne passant jamais bien longtemps loin l'un de l'autre. S'ils n'étaient pas collé, ils gardaient un moyen de contact comme le téléphone par exemple. Bien que Yako soit très proche de Naara également, il était un peu plus proche de son jumeau, ce qui était normal, quel jumeau ne l'était pas ? Ils avaient les mêmes pensées, les mêmes discussions presque immédiate, les mêmes délires et les mêmes jeux. Ils étaient nés ensemble, il fallait bien qu'ils se complètent jusqu'au bout.
La fin de la matinée se passa plutôt chaudement. Entre les bras de son jumeau, ou à faire le chahut dans toute chambre, dérangeant les affaires pour les éparpiller un peu plus au milieu de la pièce. C'est les autres colocataires, ceux de Ruka, qui ne seront sûrement pas enchanté de voir le désastre que les deux petits monstres avaient osé faire. Il faut dire qu'ils avaient 17 ans, mais agissaient comme de parfais gamins à leurs heures perdus, au grand damne, le plus souvent, de Naara.

Mais comment Yako c'était retrouvé ici ? Dans la laverie ? Eh bien en quittant Ruka, tout simplement, après être passé dans sa chambre pour y attraper ces outils de travail, outils lui servant à dessiner, sa passion, empruntant le couloir de droite, puis la porte de gauche pour se planter devant un lieu encore inconnu. C'était désert, mais au moins, un lieu comme celui-ci ne serait pas peuplé par la moitié du lycée. Une laverie, on y vient pour laver du linge, sinon on n'y vient pas. Oui, mais que foutait-il là alors, lui ? Dessiner dans un endroit calme, tout simplement. Il manquerait plus que le lycée est la même idée que lui.
Il s'installa sur un banc, posant son dos contre le mur et repliant ces jambes à lui, coinçant contre ces genoux, un carnet de dessin aux feuilles détachables. Il avait emporter plusieurs types de crayon, à la mine plus ou moins épaisse, même quelques fuseaux pour approfondir les ombres. Il avait une idée, aujourd'hui, il allait créer son imaginaire. Plutôt heureux il se prit à créer une ribambelle d'arc-en-ciel surplombant plusieurs visages de personnes que l'on connaissait, pour la plupart. Naara, ces parents... Une petite ville dans un petit coin à droite en bas, un endroit de la ville. Celle où ils allaient tout le temps, avant, pour danser et s'amuser.

Pour l'instant, il n'avait eut le temps que de faire l'arc-en-ciel et de commencer le visage de Naara que la porte s'ouvrit, l'interrompant dans son oeuvre pour relever le regard sur la présence. Tout d'abords, il remarqua cette chevelure blonde, souple. Puis ces yeux d'une grandeur incroyable et d'une profondeur à en faire pâlir n'importe qui. Personne ne pouvait être indifférent à une telle beauté, même si lui, était encore innocent et ne pensait à rien d'autre qu'à "ce qu'elle est belle". Il avait toujours aimé les visages fins, les regard en profondeur et les allures de grâce. Elle incarnait parfaitement la reine qui surplombait ces rêves. L'ange-gardien qu'il s'imaginait. Il resta un moment à la regarder, avant de détourner son regard sur son dessin qui semblait être devenu bien insignifiant et plongé de défaut. Quand votre regard frôle la perfection, tout ce que vous avez pu faire ou produire paraît plus laid. Il n'aimait pas les jeunes filles, certes, il était plus garçon, il l'avait découvert depuis peu, sans pour autant rien faire avec quelqu'un, il était encore pure, oui, personne n'avait encore osé lui ôter cette innocence, et tant mieux. Mais ça ne l'empêchait pas de trouver des jeunes filles jolies, mais elle, elle était magnifique.
L'avait-elle remarqué ? Il déplia légèrement ces jambes, reposant ces pieds à même le sol. Pieds nus puisqu'il avait préalablement enlever ces chaussures. C'était là son rituel à chaque fois qu'il dessinait mais je ne saurais vous expliquer pourquoi.

Bon... jours...

Pourquoi disait-il ça ? Il avait comme l'impression que ça serait inutile, aujourd'hui. D'où le fait que ces paroles c'était fait presque inexistante au fil de son salut. Ces joues prirent une légère teinte rosés contrastant parfaitement avec sa peau habituellement pâle. Poupée de porcelaine. Il baissa le regard, relâchant son crayon qu'il posa sur son dessin, coincé sous sa main à plat contre la feuille de papier au dessin inachevé.

Que fais-tu là ? Ce n’est pas un bel endroit, pour un artiste comme toi tu sais !

Tu es doué, petit jeune homme ! Je suis impressionnée.

Sa grâce, son allure princière lui donnait le droit d'avoir toute l'attention de Yako qui n'arrivait déjà plus à détacher son regard. Il était loin de tous ces pervers l'observant juste pour l'imaginer dans son lit, non, lui c'était plus pure que ça. Il se demandait comment un ange pareil pouvait avoir débarquer dans un monde comme celui-ci. Un ange peut-être venus là pour veiller sur lui ? Il hocha négativement la tête, impossible, elle ne serait pas là pour lui, il était déjà malade et avait bien faillit mourir une fois si c'était son ange-gardien, il l'aurait vu avant de tomber malade et elle l'aurait empêcher d'avoir cette leucémie. Pourtant, il avait l'agréable impression que l'atmosphère était plus apaisante, une douce chaleur avait envahit la pièce entière dès qu'elle y était entré. Elle ne lui adressa cependant qu'un léger sourire, et il n'y répondit pas, comme s'il n'en avait pas eut le droit. Même porter son regard sur elle lui était interdit. Il ne pouvait pas salir, de ces yeux, autant de beauté. Il baissa donc son regard, sur son propre dessin, admirant à quel point son talent n'était pas comparable et affreusement laid face à la vision qu'il venait d'avoir.
Puis le bruit des talons sur le sol, approchant de lui, c'est ce qu'il pouvait comprendre en laissant seulement son ouïe d'actif. Elle était là, proche de lui, rien que par le plissement de ces vêtements, il pouvait en juger qu'elle était à ces côtés. Les paroles qui s'échappèrent d'entre les lèvres de la jeune femme, le sortit de toutes ces pensées, le ramenant sur terre.

Au contraire.. je suis à l'aise ici et j'arrive à imaginer un peu plus à ce que mon imagination me reflète.

Il tourna son visage, observant le moindre de ces faits et gestes. Elle observait un de ces crayons et il releva son regard vers son visage, l'observant de nouveau. C'est vrai, il était pâle. Bien pâle, mais c'était parce qu'il était faible. C'est bien là ce qu'il détestait être. Faible. Fragile, mais il gardait cette innocence, cette naïveté, cette pureté, et il en était tout pardonné. D'habitude, il portait un masque, devant son nez et sa bouche, obligeant tout les microbes à ne pas entrer dans son corps, mais aujourd'hui, il n'en avait pas eut envie. Pouvoir respirer l'air pur, pouvoir sentir cette bonne odeur de lessive. Et puis, ce n'était sûrement pas la jeune et douce femme à ces côtés qui allait lui en donner. Le compliment sur son dessin, le surpris, mais il en fut toute fois ravis. Il observa un instant sa feuille, et eut un très léger sourire, presque imperceptible.

Merci...

Il posa son crayon au sol, et détacha avec soin la feuille blanche de son carnet pour l'observer une dernière fois et la tendre en direction de la jeun femme à ces côtés et d'une voix faible, timide, presque inaudible.

Je peux... te le donner ?

» Le meilleur endroit pour dessiner et le plus calme... [PV Jun]
» Didn't call me Yumi. [ Finished : 100% ]
» Pour mieux se connaître ~~
» Juste pour changer d'air [libre]
» Juste pour un murmure... [Yukata shinji]