Attention ça glisse {Kietsuko}

Invité

BIP ! BIP ! BIP !

D'un geste lent et pourtant brusque, la main du jeune homme vint s'abattre sur la machine qu'il détestait plus que tout. Mais qui avait bien pu inventer un engin pareil ?! C'est avec difficulté qu'il ouvrit les yeux, avant de se redresser lentement, les cheveux en bataille, de nombreuses mèches lui chatouillant le visage.
Min Su bailla de façon peu charmante sans prendre la peine de couvrir sa bouche de sa main. Après tout, il était dans l'obscurité et puis personne ne le verrait faire, alors pourquoi s’inquiéter de ce détail ? Il souffla sur les mèches de cheveux qui lui bloquait la vue et tapa plusieurs fois sur le matelas en soupirant pour traduire son mécontentement. Le matin, il ne fallait pas attendre grand chose du brun. Lui qui, en général était enjoué, au réveil, on ne pouvait pas lui arracher un mot, à part quelques insultes.
C'est avec hésitation qu'il quitta la chaleur de ses couvertures avant de poser la pointe de ses pieds sur le parquet froid, beaucoup trop froid pour lui.
Il réprima un frisson et se leva entièrement dans un élan de folie. Comme sa chambre était mal rangée. S’il y avait eu une troisième guerre mondiale, on aurait pu croire qu’elle avait eu lieu dans sa chambre.
Par terre, traînaient vêtements propres et sales, livres et magazines, et toutes sortes de choses dont il valait mieux ne pas connaître l’existence.
C’est dans l’obscurité qu’il farfouilla pour trouver une tenue adéquate. Evidemment, il trébucha sur ce qui semblait être une pile de livres – qu’il n’avait jamais lu -. Il le savait. Chaque matin il savait qu’il allait lui arriver quelque chose, vu sa maladresse, et pourtant, il ne rangeait absolument rien. C’était son petit côté bordélique et assez déstructuré.

Il mettrait son uniforme plus tard.
Min Su se frotta doucement les yeux et se baissa pour attraper un pull et un jean avant d’aller chercher ses sous vêtements dans son tiroir. Il prit soin de ne pas oublier une serviette et ses produits de douches. Il utilisait toujours les mêmes, persuadés que des autres marques ne feraient pas le même effet.
Vêtu d’un T shirt beaucoup trop long pour lui et d’un caleçon large – tenue qu’il osait appeler pyjama – il sortit de sa chambre, direction la salle de bain. Une bonne douche ne pourrait lui faire que du bien.
Il n’aimait pas du tout ces douches communes, lui qui était assez pudique, il se levait tôt afin qu’il n’y ai personne. Depuis son entrée au lycée, il avait toujours agis de cette façon et n’avait jamais eu de problèmes. Bien qu’il soit un gros faignant, se lever pour cette raison le motivait assez.

Effectivement, il était seul, comme prévu. Il ôta rapidement son T-shirt, et s’avança vers un des robinets afin de faire chauffer l’eau. Le sol mouillé, monsieur se retrouva rapidement sur le sol, encore en caleçon, sous le jet d’eau. Un juron s’échappa d’entre ses lèvres et il leva le bras afin de couper l’eau.

« Pourquoiiiii !!!! »

N'avez-vous jamais maudis quelqu'un pour la simple et unique raison qu'il avait eu de malencontreusement vous réveiller justement le jour où il ne fallait pas ? Pourtant gros dormeur lorsqu'il était enfant, les années avaient fragilisé le sommeil de Kietsuko. Aujourd'hui, le moindre petit bruit, le moindre petit chuchotement le réveillait. Et lui qui avait horreur de ça se voyait réveillé deux fois, trois voire plus en l'espace d'une seule nuit. Cette fois ci, le réveil affichait huit heure, ce qui s'avèrait être une heure beaucoup trop matinale, surtout un jour de week-end. Se rendormir ? Ahah, la bonne blague. Après de longues minutes à tourner et virer dans son lit en espérant se rendormir, il prit finalement son courage à deux mains et se leva, sans crainte de réveiller ses colocataires. Après tout il était réveillé, pourquoi pas eux ?

Rapidement, il réalisa ce qui l'attendait. C'était une chose qu'il détestait plus que tout et qu'il était pourtant incapable de surmonter : le désordre. Cette chambre qu'il partageait depuis maintenant un bout de temps avec deux de ses amis s'avérait être dans un état pitoyable. On ne distinguait presque plus le parquet, les chaises étaient recouvertes de fringues et la porte difficilement accessible. Il n'était donc pas compliqué même pour un simple visiteur de deviner que les habitants de cette chambre étaient des mâles. Après une dizaine de minutes de préparation mentale et un parcours du combattant pour récupérer quelques affaires propres, Kietsuko prit le chemin de la salle de bain de son dortoir qui, malheureusement, était commune.

Une serviette autour de la taille et son shampoing à la main, Kietsuko était sur le point de faire couler l'eau quand un cri enfantin le fit sursauter. Inquiet, - mais surtout curieux, il faut l'avouer - le nippon s'empara de sa serviette qu'il venait d'ôter et s'empressa de suivre la voix qui le mena face à un étudiant de Kyôgaku qui ne lui était pas inconnu. Il était par terre, les cheveux trempés, mais il était surtout nu.

« Heeeee ! », lança-t-il gêné en tournant la tête.

D'un geste brusque de la main, il balanca la première serviette qui lui passa sous la main au concerné afin qu'il couvre ses parties intimes. Non pas que Kietsuko était un vicieux pervers qui aimait exploité les premières années, mais disons que lorsque que quelque chose de ce genre se présentait à lui, ses yeux ne pouvaient rester figer sur la chose en question.

« C'est bon là ?, s'interroga-t-il la main sur les yeux, J'ai rien vu hein, & puis tu n'es qu'un premier année de toute façon », continua-t-il en essayant de détendre l'atmosphère avant de finalement se rendre compte que sa remarque pourrait être déplacée.

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