« Et l'Ange s'éloigne, s'en va mais ne disparaît pas. » [Pv]

Invité

« Et l'Ange s'éloigne, s'en va mais ne disparaît pas. »
[Pv Ruka]

Sans un ennemi, on ne pense pas exister ; même si on songe à pouvoir s'en passer.

Ces rêves me tuent, mon imagination s'échappe. Un monde inconnu se créé autour de moi, mon caractère, ma vision du monde, tout est chamboulé. Toutes les choses réelles sur lesquelles je me base pour vivre disparaissent, laissant un vaste monde anonyme devant mes yeux. Ces rêves me ramènent, même si cela ne paraît pas évident, toujours à la réalité ; je ne comprends rien à la société d'aujourd'hui et je ne souhaite pas la comprendre. Les banales personnes qui se promènent dans les rues, les banales disputes de couples, d'ami. Moi pas connaître ... et moi pas vouloir savoir. Mes paupières se serraient à mesure que mon rêve me plongeait dans une dépression fictive. Futiles étaient mes pensées, à cet instant, puériles étaient mes réactions à ces moments mais, toujours, je me sentais vivre, contrairement à notre monde ou tout doit être parfait. Les "anormaux" sont ainsi bannis de la société, laissé à l'écart des gens, juste pour ne pas les faire changer de pensée. Que ces moutons restent bien avec les autres, ils ne sont pas dotés d'une libre pensée ... Le froissement d'une page de papier me tira de ma torpeur, difficilement. Mes paupières se relevèrent péniblement pour découvrir deux iris complètement blanches aux coutours noirs. Je m'étais, ce matin, décidé à faire fuir tout le monde alors autant bien commencer par la couleur des yeux. Les cheveux en parfaite bataille et scotché d'une tonne de laque semblait, de loin, tenir tout seul, malheureusement, ma tête presque entière était collée du contenu de la bombe. Un soupire brisa le silhouette tandis que ma fatigue s'éffaçait lentement, mes yeux s'habituant difficilement à la lueur de la pièce. J'étais seul, comme à ma grande habitude, recroquevillé sur une chaise avec un livre sur les genoux, ouvert à l'une des pages les plus ennuyantes. Peut-être était-ce elle qui m'avait mené aux bras de Morphée. Et, d'ailleurs, je ne m'en plains pas, je me sens beaucoup mieux qu'habituellement.

Mon regard endormi quitta la couverture bleue nuit pour détailler l'endroit, lentement. Toujours dans ma lassitude exemplaire, dans ma flemmardise plus qu'évidente. Les yeux à présent postés dans le vague, je laissai ma tête tomber en arrière, fermant bientôt les yeux tandis que des murmures me parvenaient aux oreilles. Qui encore ? Je fronçai lentement les sourcils, redressant ma tête en laissant mes pieds rejoindre le sol dans un silence vraiment intense. Je tournai vivement ma tête de côter, dévisageant d'un air exaspéré les deux nouvelles dindes qui gloussaient, assises à leur table, plus loin. Ne savent-elles pas lire en silence ? Comme tout le monde ? Il me semble que cela restera impossible tant qu'elles fantasmeront sur de "beaux" mecs. D'après ce que je percevais péniblement, c'était moi, celui du jour. Je soupirai, énervé, et me levai de ma chaise, me dirigeant vers les fenêtres, mon livre à la main. Je m'appuyai lentement contre celle-ci, un frisson me dévalant l'échine. J'arrivais à sentir la fraîcheur de la vitre par dessous mes vêtements. Mon jeans noir descendait jusque plus bas que mes talons. Mes semelles compensées évitant à celui-ci de traîner au sol et de se salir. J'étais loin de me sentir petit, j'appréciais juste de garder un pantalon propre. Pour une fois, mes brasétaient dépourvus de quelconque tissu, ma peau laiteuse profitant de ce moment de répis pour respirer. Je levai, de temps à autre, les yeux des lignes de mon livre, toisant du regard les dindes plus oin qui rougissaient à chaque fois que je les regardais. Elles m'énervent ! Mais bon, concentrons-nous sur ce livre, aussi peu interressant que les jeune filles plus loin. Mes cheveux bicolores couvraient la majeur partie de mon visage, la seule vue était sur le bandeau que je portais à mon nez. Je plongeai bientôt l'une de mes mains dans mes poches, fouillant rapidement celle-ci pour en sortir mon portable, fixant d'un oeil absent l'écran. Une si vieille photo que j'en ai les mêmes réactions qu'une vieille femme. « Je suis à la bibliothèque. » s'afficha bientôt sur le message que j'envoyai à l'une des rares personnes que je pouvais supporter ; Ruka-san. Je ne ressentais pas l'envie de le voir, je voulais juste qu'il soit là parce que j'appréciais beaucoup sa présence. Je rempochai ensuite mon portable noir, concentrant mon attention sur ce livre qui me lassait déjà.

Je levai bientôt les yeux, tiens ? Au fait ... Qu'est-ce que j'étais venu faire ici ? Je déteste lire, enfin, la plupart du temps. Peut-être cherchais-je un livre qui pourrait comprendre ce que je ressens. D'ailleurs, je n'arrive pas à cerner mes émotions, je n'arrive même pas à les faire passer aux autres. Mon regard s'assombrit. Remercier me brûle les lèvres, apprécier me rend tout chose alors aimer ? Me détruira-t-il silencieusement ? Je fermai les yeux, relevant la tête pour coller ma tête à la vitre froide, les lèvres closes et la respiration calme mais toujours irrégulière.

Invité

Can you fight this feeling ?

Entouré et cache par les arbres, je me sens en sécurité. Isolé, protégé, éloigné. C’est comme ça que je me sens bien, comme ça que ma respiration est calme, mes pensés ordonnées et les battements de mon cœur réguliers. Aucune colère inutile, aucune crise de larme idiote, aucun excès de folie, aucune crise d’angoisse. Mon corps et mon cerveau semblent au repos. Aucun problème. Juste le silence apaisant. Lui seul et personne pour me déranger. A croire que les gens ne savent pas profiter du silence et de la solitude. Le vent vient faire voler mes cheveux et ma veste, découvrant un peu mon t-shirt. L’air est doux, agréable. Un petit frisson me parcours tout de même, je suis trop peu habitué à l’extérieur. Depuis combien de temps ne suis-je plus sortit ? Je ne sais plus. Trop longtemps, il faut croire. Mais il semblerait que ce soit le seul endroit calme de l’établissement, pour aujourd’hui. Une légère vibration me contraint à ouvrir les yeux. Je me redresse tout en sortant mon portable, puis lisant le message … Kyûu-san. La bibliothèque ? Elle a du se vider entre temps, sinon il n’y serait pas plus que moi. Je me remets sur pieds tout en rangeant mon livre – que je pourrai rendre au passage – dans mon sac, et enfouissant mon baladeur dans ma poche, mon casque fixé sur les oreilles. En route pour la bibliothèque.

Le silence est retombé dans le grand bâtiment, malgré les nombreuses voix qui s’échappent de certaines salles. Seuls de faibles murmures se font entendre dans celle que je recherche, c’est rassurant. Je parcours la pièce du regard, et finit par tomber sur Kyûu. Discrètement, je m’avance et attrape sa manche, tirant son bras à moi comme le ferait un enfant, un très léger sourire arquant mes lèvres. Je me sens bien en sa compagnie, c’est une relation un peu spéciale, mais très agréable. Aucune obligation, le silence est maître entre nous. Je ne sais même pas si on peut se considérer comme ami alors que notre relation ne ressemble aucunement à une amitié normale. Des gloussements .. ? Ok, perdu pour la tranquillité. Je tourne le visage et tombe sur deux filles qui semblent en admiration devant nous. Je repose mon regard sur Kyûu et laisse entendre un chuchotement.

« C’est flippant … »

HJ;; Désolé, c'est naze T_T

Invité

[Pas grave, t'inquiète pas ;) ]

Les gloussements des deux filles m'exapséraient, venaient à presque me hérisser le poil. Je fermai bientôt soudainement les yeux, fronçant les sourcils. Un horrible frisson me parcoura tout le corps et mes paupières se relevèrent brusquemenbt, un regard glacial dévisagea les jeunes filles. Je soupirai ensuite longuement, fermant mon livre après avoir retenu le numéro de la page. Je le laissai à l'abandon sur l'appui de fenêtre, fermant ensuite les yeux pour croiser les bras contre mon buste. La porte de l'endroit grinça, annonçant l'arrivée de quelqu'un. Mes yeux se relevèrent, l'espoir de voir arriver Ruka-san faisant pétiller mon regard. Un faible sourire naquit sur mes lèvres lorsque sa silhouette apparut dans une allée. Je passai ma main dans mes cheveux, détournant bientôt les yeux pour sentir mon coeur faire un bond lorsque son odeur titilla mes narines. Sa présence m'était presque vitale, simplement son odeur me rendait aussi calme que quelqu'un d'endormis. Je posai également les yeux sur les deux filles tandis qu'à présent ce fut nous deux qui étions visé par leur chuchotement. Je souris doucement à la remarque du jeune homme. Je me sentais grand, avec mes semelles compensées, c'était une impression plutôt agréable, bien que la seule chose que je souhaitais était de passer inaperçu.

- Déprimant, surtout ...

Répliquais-je avec colère tandis que je fermai les yeux, collant l'arrière de mon crâne à la fenêtre froide. Je jouai bientôt nerveusement avec mes bracelets, je percevais de temps à autres mes cicatrices, cachées sous ceux-ci. Mes mains, quand à elles, j'étais loin de les cacher et les multiples traces blanches qui les couvraient n'était pas très élégante et, d'ailleurs, les plus nouvelles étaient à peine recouverte de leur fine couche de peau. En espérant ne pas briser un mirroir d'ici quelques jours, j'aimerais que ces plaies se soignent, j'ai la manie de toujours arracher les peaux qui m'énervent. Je relevai bientôt mes yeux totalement blancs vers le visage du jeune homme, d'ailleurs plus petit que moi.

Invité

No, I can’t.

Rien qu’à le savoir proche de moi, ma respiration se calme et j’oublie tout. Les gens autour de nous, les chuchotements et gloussements de ces deux filles, le temps. Plus rien ne compte, juste profiter avant d’à nouveau devoir faire face au monde. Qu’est-ce qui nous a rapprochés ? Je me demande. Peut-être ce besoin de calme, qui c’est transformé en besoin de l’autre. Parce qu’ensemble, on se sent bien, et nous avons ce même désir. Ne pas être dérangé et apprécier le silence et la solitude. C’est certainement pour cette raison que nous sommes devenus … Amis ? Je ne sais pas trop. Je suppose. Même si ça ne ressemble pas vraiment à une amitié normale. Ni même à une relation normale, je crois. Même cette bibliothèque pouvait m’apparaître comme un lieu susceptible de m’angoisser, s’il n’était pas là. Tout peut engendrer un sentiment démesuré chez moi, même des choses banales et sans intérêt. Et alors que les relations sociales me rendent toujours nerveux, lui m’apaise et m’aide à me maîtriser. Comme ça, simplement, par sa présence. Pourquoi lui ? Bonne question …

Je préfère rester dos à ces filles, et face à Kyûu, de façon à ne pas réagir de manière disproportionner. Je commence à me connaître. Je sourie à ses mots. Déprimant, oui. N’ont-elles donc rien d’autre à faire ? Nous avons peut-être une relation étrange pour les autres, mais quand même. On n’est pas des objets d’étude, qu’on nous laisse tranquille. Je baisse les yeux vers ses poignets, l’observant jouer avec ses bracelets, et trahissant sa nervosité. Pourquoi ? Qu’importe. Il me le dira uniquement s’il en a envie, je ne le forcerai à rien. Par contre, sans un mot non plus, j’attrape l’une de ses mains et vient délicatement passer mes doigts sur les nouvelles cicatrices. Nous sommes décidément pareils. Mais je n’ai jamais aimé voir ses blessures, je voudrai qu’il arrête. Sauf que je ne peux pas lui dire. Tout d’abord parce que ça n’y changerai rien, mais surtout parce qu’il sait très bien que je suis dans le même cas que lui, donc ce serait idiot de lui demander une telle chose.

Discrètement, je m’éloigne un peu et vais rendre le livre que j’avais emprunté. Autant le faire maintenant. Je me dépêche tout en faisant attention à ne pas me faire remarquer, puis reviens vers Kyûu. Je me recolle à lui, m’enveloppant de sa présence douce et agréable. Finalement, je me fais sûrement plus voir ainsi que si je me comportais normalement, mais qu’importe. Ainsi je me sens bien, c’est le principal. Je relève les yeux vers lui, remarquant enfin ses lentilles blanches. J’esquisse un petit sourire. J’aime quand il adopte ce genre de fantaisies, parce que finalement lui aussi, il attire plus les regards qu’autre chose. Je viens ensuite poser mon front sur son épaule, soupirant légèrement. Je crois que j’ai besoin, de moments avec lui.

Invité

Mon coeur fit un étrange bond lorsque je compris qu'il sourit à ma remarque. Sa présence me lièvre de tous les fardeaux qui pèsent sur mon coeur, même ceux dont je n'ai pas conscience. C'est une libération ... Ces moments avec lui, je ne les échangerais pour rien au monde. Même s'il est rare qu'on tienne une discution, même s'il est rare qu'on se regarde longtemps, cette présence chaleureuse et pourtant distance m'apaise, plus que les chansons sur mon mp3. Il me saisit brusquement la main, avec une infinie douceur, ce qui me fit sursauter légèrement. Je souris faiblement, un regard attendri posé sur le jeune homme tandis qu'il parcourait des yeux mes cicatrices. Je déposai mon autre main sur le haut de son crâne, ébouriffant légèrement ses cheveux. Le blond s'éloigna bientôt, mon regard le suivant pour éviter de devoir attarder mon attention sur les deux filles qui gloussaient encore, mais un peu moins qu'avant. Arriveront-elles à se lasser de nous voir ? Je soupirai, baissant lentement la tête vers le sol pour bientôt relever subitement la tête, les yeux faiblement écarquillés. Je plaquai ensuite ma main sur mon front, pointant mon nez vers le sol, cachant mes yeux avec mes cheveux. Un rictus s'afficha sur mon visage, déchiré entre la douleur à la tristesse. Ce genre de mélange étrange, j'étais bien le seul à pouvoir le faire ... je pense. A ma connaissance, j'étais le seul ... Le jeune homme revint trop rapidement à mon goût et je relevai un regard qui tentait de paraître normal mais il était facile d'y lire une souffrance affreuse. Il planta son regard dans le mien, j'y restai un instant puis détournai les yeux, mal à l'aise. Je fronçai légèrement les sourcils, serrant mon poing sur l'appui de la fenêtre.

Ruka-san déposa son front sur mon épaule, attirant mon regard à lui. Est-ce qu'il allait bien ? J'étais peut-être pas le mieux placé pour le demander vu que, entre nous deux, je pense être le plus souffrant, à cet instant. J'accrochai ma main à son épaule, raidissant subitement la plupart de mes muscles. Je retins de peu un gémissement plaintif et me décalla du blond d'un pas sur le côté, laissant ma main retomber près de ma hanche. Je courbai un peu plus l'échine, accrochant ma main à mon front. Satanée migraine, elles devaient toujours me gâcher les seuls et rares moments de ma vie ou je me sens léger. Je mordillai doucement ma lèvre inférieur, j'avais besoin de me faire mal mais, avec lui, je ne pouvais pas. Cela m'était presque interdit. Non, ce n'était pas lui. C'était moi qui me l'interdisait. Il semblait déjà ne pas apprécier de voir mes cicatrices alors m'ouvrir les veines sous son nez ... Je glissai ma main libre autour de mon ventre. J'avais une lame dans ma poche, je ne voulais pas, c'est tout.

Invité

Je laissais échapper une petite protestation alors qu’il ébouriffait mes cheveux. J’accepte le contact avec lui, je n’en ai aucunement peur, mais … mais je n’aime pas être décoiffé, c’est tout. Enfin, je ne vais pas lui en vouloir et m’échapper pour ça – même si je le fais avec d’autres – mais je laisse ma main se faufiler jusqu’à son flanc, le chatouillant légèrement. Non mais. Et finalement je file ramener mon livre. Je fuis encore ? Plus ou moins, mais je reviens donc ce n’est pas grave. J’ai l’impression d’être un enfant qui compte ses victoires. « T’as vu maman, j’ai réussi à aller vers quelqu’un, aujourd’hui » … Idioties. J’avais bien remarqué le malaise de Kyûu, toute cette souffrance dans ses yeux, mais qu’importait-il de le dire ? Il le sait bien, il sait que je ressens ce qu’il ressent, que je connais, maintenant, pratiquement toutes ses réactions. Son malaise vient se loger dans mon cœur, et me pousse à venir me blottir contre lui. Et même si les sensations ne sont que plus fortes, c’est aussi là que je me sens le mieux. Je lui lance un regard interrogateur alors qu’il s’éloigne, et laisse échapper un gémissement de douleur. Il a mal, il a trop mal. Sans un mot, évitant de me concentrer sur sa douleur qui s’insinue en moi, je fouille dans mon sac, rapidement. J’en sors une boîte et lui tend deux cachets.

« Je sais pas si ça fera grand-chose, mais c’est assez fort donc peut-être … »

Il n’y a pas que ça, je ne suis pas idiot. Mais je ne peux pas vraiment l’aider après, je ne pense pas. Et si c’est bien ce à quoi je pense, laisser courir sa lame, dans ce cas je ne peux vraiment pas le faire pour lui. Ni le voir faire, mais je peux toujours le laisser tranquille. Je connais parfaitement cette envie. Malgré la légère distance qu’il a instaurée, j’attrape sa main avec douceur. Sa douleur vient prendre possession de chaque parcelle de mon corps, et ma respiration devient imperceptiblement plus forte. Pourquoi est-ce que chacun de ses sentiments m’enveloppe, qu’ils soient bons ou mauvais ? Ca me permet de le comprendre, mais aussi de m’enfoncer. Bien sûr, je ne ressens pas les choses aussi puissamment que lui, normal après tout, je ne suis pas lui, mais ça reste douloureux. Et donc, pour nous deux, je veux qu’il soit bien. Et surtout, j’aimerai qu’il n’y ait pas qu’en ma présence que son aura soit si apaisante et réconfortante. Mais je peux bien parler … Et d’ailleurs, je finis par le faire, mais pour autre chose. Même si ça reste en rapport avec son mal-être.

« Tu veux qu’on aille ailleurs ? »

Invité

J'étais presque plié en deux, le regard planté dans le vide, les yeux voilés. Mes paupières couvrent enfin mes yeux blancs tandis qu'un pénible soupire m'échappe brièvement. Je lève bientôt les yeux vers le jeune homme qui s'agite à côté de moi. J'hausse un sourcil, un faible sourire tentant ensuite d'étirer mes lèvres, malheureusement, ce ne fut qu'une vulgaire et horrible grimace qui déforma mon visage tandis qu'un fort lancement me déboussola un instant. Les premières questions qui me traversèrent l'esprit ? Ou suis-je ? Qui suis-je ? C'était les premières que je me posais toujours. Je déposai, à l'aveuglette, mes doigts sur la main de Ruka-san, saisissant du mieux que pu les deux cachets. J'entrouvris lentement les lèvres, laissant fondre les cachets contre ma langue avant de les avaler simplement. Si cela pouvait le rassurer, j'allais les prendre, ses médocs. Pas que cela me déplaisait, il est vrai que, parfois, les cachets peuvent faire disparaitre ses stupides migraines mais j'ai toujours cette envie de tracer cette entaille dans mon poignet, toujours cette envie d'en voir ce liquide carmin en tomber. Cette douleur qui m'est presque vitale.

Ma main se détacha lentement de mon côté. J'accrochai celle-ci à mon poignet, plantant mes ongles entre les bracelets, juste dans ma peau. Même si cela ne saignait pas, ou était sur le point de le faire, cela me calmait un peu. La voix du blond résonna à mes tympans, meurtris par toutes ses voix, et je relevai lentement paupières et yeux vers lui, un faible sourire aux lèvres pour tenter de le rassurer. Malheureusement, j'étais déjà loin de me convaincre par ce sourire que j'allais mieux alors il sera loin de me croire. Je serrai doucement mes doigts contre sa main, m'approchant vers le blond pour glisser lentement mon visage dans son cou, laissant quelques centimètres d'écart entre son corps et le mien. Je n'aime pas être touché lorsque j'ai ces migraines. Je gardai sa main dans la mienne, entrelaçant lentement nos doigts tandis que des murmures plutôt agaçants sur nous deux me parvinrent aux oreilles. Je n'y pris attention que peu de temps et, d'ailleurs, cela m'importait peu ce qu'elle pouvait penser ; sa présence et son odeur m'apaisait, cette proximité était vraiment bénéfique pour mon bien-être. C'était peut-être égoïste mais c'était ainsi ... Je murmurai bientôt doucement à l'oreille ;

- Non ...

Invité

Je serre les dents, retenant un nouveau gémissement de douleur. Sa souffrance est intense, comment tient-il ainsi ? Je veux bien croire qu’il soit plus fort que moi, mais quand même. Je tente de garder un souffle calme et silencieux. Je ne veux pas lui montrer ma faiblesse à ses sentiments. Acceptait-il mes cachets juste pour ne pas me vexer, ou parce que lui aussi pensait que ça pourrait le calmer, au moins un peu ? J’espère, en tout cas, que ça atténuera sa douleur. Je reste proche de lui, là où sa douleur me parvient avec force, mais se calme à la fois. Nous sommes deux êtres tellement étranges et paradoxaux. Qu’importe. Je voyais bien ses ongles se planter dans sa peau, mais si ça pouvait le soulager, je n’allais pas l’en empêcher. Je sais à quel point on peut se sentir apaisé après ça. Cette douleur physique qui nous fait oublier la douleur morale. Doux échappatoire qui laisse ses traces. Violent moyen d’oublier, qui choque, mais pourtant … Chacun sa manière, non ?

Son sourire me blessait plus qu’autre chose. Qui cherches-tu à tromper, Kyûu ? Moi, ou toi ? Ses doigts venaient serrer les miens. Et ce contact me tuait tout autant qu’il me soulageait. Pourquoi es-tu dans un tel état, que se passe-t-il ? Mais je sais bien qu’il ne me le dira pas, comme toujours. Et ça ne me gêne pas, parce qu’on c’est basé là-dessus et ça me convient parfaitement. Chaque fois, sur le coup, je tente de comprendre ce qui peut le mettre dans cet état, mais finalement j’oublie tout une fois qu’il se calme. Les murmures autour de nous s’amplifient alors que nos corps se rapprochent. Encore ces deux filles, mais d’autres aussi. Qui parlent sur nous ou non, juste des gens qui parlent, plus ou moins fort. Et malgré ça, il compte rester. Je ne peux pas le forcer à sortir s’il ne veut pas. Je me contente de garder précieusement sa main dans la mienne, et l’entraine vers deux fauteuils un peu à l’écart. L’asseyant, je me pose à côté de lui et viens déposer une main délicate sur son front. Après tout, comme elles sont toujours froides, ça pourra éventuellement lui faire un peu de bien.

Je lâche un petit soupir, me calmant au mieux et respirant enfin régulièrement. Je sais que je l’apaise autant qu’il le fait pour moi, mais j’aimerai qu’il puisse aller bien. Que ces migraines le lâchent. Je prends délicatement son poignet et écarte les bracelets, laissant courir mes doigts sur les fines blessures. Idiots que nous sommes. Soyons le ensemble. Et qu’importe que nous le soyons ou pas, tentons de vivre.

Invité

Ces lancements étaient insupportables, mon front se colla contre l'épaule du blond, mes yeux à présent clos. Je ne supportais plus ces migraines, j'avais à présent un sifflement constant dans les oreilles. Celles-ci saturèrent rapidement de tout ce bruit mais je ne voulais pas bouger d'ici, je ne voulais pas prendre le risque que Ruka-san ne me laisse à mon sort. A cette pensée, je serrai péniblement mes doigts à ceux du jeune homme tandis que mes yeux s'entrouvrirent lorsqu'il s'éloigna, me tirant à sa suite. Je m'installai, à la demande du blond, dans le fauteuil, laissant ma tête tomber contre le dossier. Un frisson me dévala toute l'échine lorsque sa main froide se colla à mon front brûlant. Un gémissement plaintif m'échappa, mes paupières serrées l'une contre l'autre. A présent, c'était mon coeur qui se serrait doucement tandis que les yeux du blond et ses doigts courraient sur les cicatrces de mon poignet. Je n'aimais pas qu'il les voit, cela me rendait ... honteux. J'étais presque honteux de mes idioties par sa faute. Mais peut-êre était-ce bénéfique pour que je sois mieux, et lui aussi. Je voyais nettement qu'il souffrait comme moi de ma douleur, même si pour lui, cela ne semblait être qu'illusion. Je passai mon autre main dans mes cheveux, laissant ceux-ci en bataille totale.

Je longeai cette même main dans ma poche, en sortant lentement la lame logée dans le jeans. Je la passai entre mes doigts, fixant celle-ci avec un oeil absent. Je n'en avais plus vraiment besoin, avec sa présence si proche, mais j'avais tout de même envie de la voir, me rassurer et être certain qu'elle était dans ma poche. Quelques mèches retombaient devant mes yeux, me striant nettement la vue. D'un bref coup de tête, je dégageai ses mèches blondes de mon visage, posant le regard dans le vide.

- J-Je ... merci ... d'être là ...

Soufflais-je péniblement, détournant lentement la tête. Je n'avais pas l'habitude de remercier quelqu'un, à part lui. Mais cela me mettait toujours mal à l'aise, même si cela faisait plusieurs déjà que je lui disais merci, il m'aidait plus que n'importe qui. Plus que toutes les personnes qui avaient déjà posé les yeux sur moi par pitié. Les joues légèrement rosies, je collai ma joue au tissu du fauteuil, juste pour cacher mon visage avec mes cheveux.

Invité

Ne lâchant pas sa main, je restais près de lui, tentant de le calmer au mieux possible. Le voir ainsi me plonge inévitablement dans un aperçu de sa douleur. Je sais toujours plus ou moins ce qu'il endure, et même sans ça je le saurais bien vu que nous nous ressemblons là-dessus. Sommes-nous faibles ? Ou juste ... Différents ? Fous ? Insignifiants ? Je n'en sais rien ... Et le saurais-je un jour, même ? Tant qu'il est là, ça m'importe peu. Tant qu'il ne me laisse pas, que je peux m'envelopper dans son aura, et tenter de l'apaiser. Je le vois sortir sa lame, mais ne dit rien. J'en fais déjà bien assez, s'il voyait mes cicatrices il n'en ferait pas plus, je m'en doute. Mais j'en ai peu, contrairement à lui, je m'oublie dans les cachets. Et les bras des autres. Futile être-humain.
Un fin sourire écarta légèrement mes lèvres à son remerciement. Est-ce que ça ressemblait à un sourire ? Je n'en sais rien, mais j'aurais tenté au moins. Nous sommes toujours aussi gêné de remercier l'autre, et j'évite d'ailleurs le plus possible d'avoir à le faire, même si je sais bien que je devrai tellement plus le faire. Lui aussi, je crois, essaye de ne pas avoir à le faire. Je me penchais sur lui et venais coller ma joue contre la sienne, ne lâchant toujours pas sa main. Contact étrange ? Rassurant, je dirais ... Finalement je laisse mon souffle cogner contre son cou, avant de venir chuchotter à son oreille.

« Tu n'as pas à le dire, je le sens. »

Je sais combien ces mots nous écorchent, nous rendent faible et nous font sentir impuissants. Ces mots que tout le monde aime entendre, je ne veux pas qu'il me les dise alors que ça le gêne. Je sais à quel point c'est désagréable. Je finis par me décoller de lui à regret. Je suis bien ainsi, je me sens totalement apaisé, en confiance, j'oublie tout. Je peux enfin être calme, même avec d'autres personnes autour. Après un court silence reposant, j'élève à nouveau ma voix, m'inquiètant pour Kyûu.

« Tu veux un verre d'eau, quelque chose ? »

Invité

Je sentais son regard courir sur mon visage, me rendant de plus en plus nerveux. Je détestais ce silence qu'il laissait entre mes paroles gênantes et une quelconque réponse. Ms paupières se fermèrent lentement, sa peau se glissant lentement contre la sienne, chaude et rassurante. Sa présence, sa chaleur avait vraiment quelque chose d'apaisant pour tout mon être meurtris. L'un de mes yeux s'entrouvrit, laissant percer la blancheur complète de mon iris, tandis que son souffle courrait dans mon cou. C'était un contact qui me déplaisait vraiment mais je n'avais pas le courage de bouger ni la tête, ni même un bras. Sa proximité était plutôt rare, poussé à cette limite, alors je ne faisais qu'ne profiter. Etait-ce mal ? Peut-être ... mais c'était bien le seul qui avait le droit à ma présence, à mon approche et mon besoin de le savoir près de moi. Ses paroles mirent, comme touojurs, un peu de baume à mon coeur fissuré. Je gardai un silence long, qui me donna l'impression d'être endormis. Les yeux clos et ce presque "doudou" collé contre moi. Je réouvris péniblement les yeux lorsqu'il bougeau, à contre coeur. Je redressai la tête, plantant mon regard dans le sien, les paupières tombées à demi. A son attention, je souris en coin, faiblement. Ces sourires, c'était presque des grimaces déformant mon visage qui ne témoignait rien d'autre que ma souffrance. Je faisais des efforts surhumains avec lui, au niveau de mon comportement. Je ne voulais pas le perdre, c'était le seul à presque comprendre ce que j'avais besoin, ce que j'avais. J'hochai négativement la tête, me redressant pour plonger mon visage dans son cou, un long soupire glissant de mes lèvres entrouvertes.

- Non, merci ... cesse de t'inquièter ainsi ...

Mes mumures sonnaient à mes oreilles comme les fausses notes sur un insturment quelconque. Je n'avais vraiment besoin de rien mais j'appréciais énormément de savoir qu'il s'inquiétait tant pour moi, même si cela me faisait comme un pieu dans le coeur. Je n'aimais pas le voir inquiet, contrarié, ... je voulais juste qu'il reste comme il est, c'est juste comme cela qu'il m'apaise. J'ai l'impression de voir la pitié dans son regard lorsqu'il se torture pour moi ...

Invité

Les jours où je suis si proche sont rares, mais je crois que j’ai besoin de le savoir près de moi, toujours là pour moi. Aujourd’hui plus que les autres jours. Il me semble. Pourquoi suis-je retombé sur cette photo de Naoyuki ? Me voir avec une bien meilleure mine, sachant sourire même si ce n’était pas fameux. J’étais vivant, encore, pas uniquement physiquement. Je m’en veux d’être partit, il me manque, je ne peux cesser de me demander comment il va, ce que les autres ont pu faire. Ont-ils arrêté ou non ? N’en avaient-ils qu’après moi ? Je suis si faible, je n’aurais pas du le laisser seul. Egoïste. Et s’il se passait la même chose ici, recommencerai-je cette erreur ? Non, je ne veux surtout pas. Je serais fort, un jour. Je regardais Kyûu refuser ma proposition, puis soupirais d’apaisement alors qu’il venait caller sa tête dans mon cou. C’est gênant, certes, mais ainsi son aura m’enveloppe totalement et je peux me sentir bien. Je ne ressens plus ce sentiment d’oppression, cette impression d’avoir tous les regards braqués sur moi, ma difficulté à respirer alors que je suis entouré. Il n’y a que lui et moi, et notre bien être plus ou moins illusoire. Suivant les instants. Je ne sais même plus dire si je vais bien ou non. Suis-je heureux ? Même dans des situations où je l’étais avant, je ne suis plus sûr de l’être. Ou alors j’ai peut-être simplement oublié cette sensation ? Je ne sais pas trop. Petit être perdu. J’ai peur du noir.

Cesser de m’inquiéter ? J’ai peur de répéter mes erreurs, de perdre la seule personne qui compte pour moi après Naoyuki. Je ne veux plus blesser les autres, ceux – celui, plutôt – qui me sont proches. Je dois tout faire pour qu’il aille bien. Je veux l’aider comme il m’aide. Tout faire pour qu’il sourie toujours plus. C’est sûrement prétentieux de ma part, ou capricieux, mais je veux réussir. Oublions nos douleurs mentales, cessons nos douleurs physiques. Une fois de plus, je suis incapable de contrôler mes émotions. Le serai-je un jour ? J’aimerai, mais même ces foutus cachets ne m’y aident pas plus que ça. Tout autant que ces séances chez le psy à répétition. Je suis fou, et on ne pourra rien faire pour moi. Mes larmes se mettent à couler, roulant sur mes joues pour finir par s’écraser sur l’épaule de Kyûu. Après un léger reniflement, je laisse échapper un murmure.

« Je ne veux plus perdre quelqu’un. Pardon. »

Ces mots franchissent mes lèvres sans que je n’y pense vraiment. Je ne peux cesser de m’inquiéter, j’ai trop peur de revivre mon passé, de refaire les mêmes erreurs. Je ne veux pas repartir dans la souffrance chaque fois que j’arrive à me sentir apaisé. Je suis toujours aussi égoïste, finalement. Même si je dis que je veux qu’il aille mieux grâce à moi, je pense d’abord à ma propre personne. Je suis tellement immonde. Pardonnes-moi, Kyûu.

Invité

Le regard perdu sur la pâleur de sa peau, mes yeux se fermèrent bientôt, délaissant le blanc presque uniforme du cou du jeune homme. Un soupir de bien-être m'échappa, brisant doucement le silence. J'avais le coeur qui chavirait ... que se balançait librement dans ma poitrine sûrement trop petite à son goût. Je le sentais aller et venir, me faire mal et me donner l'envie de pleurer. J'étais si bien avec lui et pourtant, je n'y arrivais pas ... je n'arrivais pas à ressentir une once de bonheur, même si le bien-être était présent. J'entrouvris curieusement un oeil lorsque quelque chose d'humide me tomba sur l'épaule, perçant mon vêtement. Je me redressai lentement, cherchant le regard de Ruka-san du mien. Je glissai lentement ma main sous son menton, pressant légèrement sur celui-ci pour lui faire relever la tête. Pourquoi s'excusait-il donc ? Il n'avait rien à se reprocher, c'est un ange. Un ange à sa manière, évidemment ...

- Hé ... pleure pas ...

Dis-je doucement, glissant mes mains dans son dos pour le serrer à moi, blotissant mon visage dans son cou. C'était un endroit ou je me sentais vraiment en sécurité. Je ne saurais dire pourquoi mais sa présence m'était ... plus forte. Je soupirai longuement, déposant un léger baiser sur sa peau. Je voulais juste le rassurer et j'étais sûrement le dernier des crétins pour faire cela. Les sentiments, je n'en connaissais, à proprement dit, aucun. J'entrouvrai péniblement les paupières, le regard perdu dans le vague. Le voir dans cet état me noue les tripes. J'avais l'estomac engourdi alors ne parlons pas de l'état de mon coeur, j'avais même envie de pleurer. Avouez que cela serait stupide, deux idiots qui pleurent l'un contre l'autre. Idiots ? Evidemment ... a part le mot "fou", rien ne nous caractérise le mieux. Je libérai l'une de mes mains, la passant vivement dans mes cheveux bicolores pour les dégager de mes yeux. Pourquoi pleurait-il subitement ? Cela me brisait presque le coeur ... un sentiment ? Pas certain. Je ne sais jamais les cerner, peut-être aussi me trompais-je toujours sur leurs noms. Je me décollai légèrement du blond, j'ai chaud, c'est tout ... Encore et toujours ses gloussements stupides qui me pourrissent les tympans. Ne savaient-ils pas garder leurs préjugés pour eux ? Les humains sont si mals faits ... Je glissai lentement ma main dans le haut de son dos, collant mon front contre la peau de Ruka-san.

Invité

Je n'avais pas pu m'en empêcher, comme bien souvent en ce qui concerne mes émotions, les larmes c'étaient échapées de mes yeux sans que je ne puisse les retenir. Et comme à chaque fois, c'était pareil, je me sentais tellement faible à pleurer ainsi, que ça m'énervait, mais je m'épuisais à pleurer, donc je ne pouvais que pleurer plus. Un cercle vicieux, en somme. A moins que je me mette à frapper, mais je n'oserai jamais lever la main sur Kyûu, même dans un exès de colère. J'avais beau être rétissant alors qu'il relevait mon visage, je n'oposais aucune véritable résistance. Seulement j'aurais préféré qu'il ne me voit pas ainsi, si ... pitoyable ? Sûrement. J'évitais soigneusement son regard, gardant le mien baissé. Je sais que je le ferais souffrir, s'il voyait mon regard, je ne veux pas ça. Et je ne veux pas pouvoir lire dans le sien, je ne veux pas savoir ce qu'il pense. Même si je sais qu'il ne me décevra jamais, j'ai peur de le faire, moi. Qui sait, peut-être qu'il en a marre de mes sautes d'humeur ? Même si elles sont plus rares en sa présence, elles sont toujours là, après tout.

Alors que ses bras passaient dans mon dos, je m'agripais à son haut, cachant mon visage dans son cou. C'est bien rare que je m'autorise une telle proximité, même avec lui. Je frissonnais à son baisé. C'était léger et agréable, même si ça restait gênant, comme tout contact. Plus qu'un autre contact. Mais je me refusais à le lâcher, tenant fermemant son haut, me donnant l'impression d'être un enfant. Je le laisse pourtant s'éloigner un peu, gardant la tête basse et séchant mes larmes du revers de la main. Ce n'était pas une grosse crise de larmes, heureusement. Je commençais déjà à me calmer. Sa présence me faisait décidément réellement du bien. Je ne faisais plus attention au monde qui nous entourait, j'avais besoin de m'en défaire, ne surtout pas y penser. Je relevais enfin le visage alors que lui baissait le sien pour venir poser son front contre moi. Je laissais entendre ma voix, faible et encore légèrement tremblante.

« Pardon. »

Encore des excuses. Je me sens tellement faible, j'ai tellement la sensation de le faire souffrir. J'ai besoin de m'excuser. Je ne veux surtout pas qu'il m'en veuille, je veux qu'il reste près de moi.

Invité

Mes paupières tombèrent doucement sur mes yeux, couvrant à demi ceux-ci tandis qu'un soupire m'échappa. Un air calme et serein au visage, je souris faiblement, j'avais l'impression de tenir un gosse dans mes bras, c'était ... agréable ? Etait-ce vraiment le mot ? Cette proximité m'était vraiment bénéfique, j'avais besoin de le savoir près de moi. C'était plutôt égoïste de ma part mais je n'y pouvais rien ... c'était le seul que je pouvais approcher. Je le connaissais presque comme moi, je savais ou était ses limites et parfois je les taquinais pour les pousser plus loin. J'entendais son coeur battre, frapper contre sa poitrine. Cela sonnait à mes oreilles comme une berceuse que l'on chante à un enfant. Le blond ne cessait de s'excuser, cela n'était pas agaçant, c'est là qu'on voyait qu'il avait vraiment un bon fond. Je relevai bientôt la tête, j'allais finir par m'endormir si je continuais à écouter son coeur. Je déposai lentement mamain sur sa mâchoire, lâchant le jeune homme pour me relever du fauteuil, attrapant l'une de ses mains au passage pour le tirer avec moi. Prendre l'air ne fera de mal à aucun de nous deux, et puis, la chaleur me rendait dingue. Je laissai glisser mes doigts de sa main, zigzagant maladroitement entre les étagères de livres. Ivre ? Non, juste un peu sonné par la chaleur.

- Tu as faim ? Parce que moi j'ai un p'tit creux ...

Dis-je, plongeant mes mains dans mes poches. Je n'avais pas spécialement faim, je suis certain que lui aussi. Mais bon, il y a des moments ou j'ai besoin d'entendre sa voix et de le voir sourire. Même si cela reste rare, je souhaite vraiment le voir heureux, avec n'importe qui, tant qu'il l'est. Le savoir bien me rend, je l'avoue, un peu jaloux mais je suis content pour lui. Je parcourai bientôt les rangées de livres des yeux, l'ennui me prenant d'un coup. Juste à imaginer le nombre de page qu'il pourrait y avoir, je désespère à en voir le bout. J'avais subitement envie de me mettre dans ma bulle, tout seul ... mon coeur était si lourd qu'il me fit soupirer. J'avais envie de quitter ce monde, égoïstement, sans personne. Seul et solitaire comme je le suis. Mais Ruka-san ... je ne voulais pas le laisser, c'était une chose que je ne voulais pas faire. Je sais qu'il ne s'avouait pas ainsi, mais il semblait faible face au dur monde et je sais, je sens que ma présence le réconforte, le rend plus fort. J'aime sentir cela même si, parfois, mon égoïsme prend le dessus. Deux idiots qui ne tiennent qu'à souffrir, c'était stupide, vu sous cet oeil là.

Invité

Je me sens bien, et peu à peu je me calme, me laissant aller à son aura reposante. Être dans ses bras est vraiment une chose agréable. Ma respiration avait reprit un rythme normal et mes muscles se détendaient un peu. Enveloppé par sa présence, je me sens bien, j'arrive à reprendre mes esprits et ne pas partir dans l'une de mes nombreuses crises. Je n'ai qu'une envie, le remercier. Mais ce petit mot n'a pas le temps de venir que déjà il se relève. Et juste par ce fait, je ne me sens plus capable de le lui dire. Quelqu'un pourrait m'entendre, et déjà juste lui c'est gênant, donc je n'ose plus. Je me retiens à sa main, comme par peur de le perdre, le suivant dans les rangées de livres. Je sens bien qu'atteindre la sortie est un peu compliqué, mais je suis un peu sonné. Autant par mes précédentes larmes que la chaleur, peut-être aussi le fait de voir cet instant de douceur s'envoler. Mais même si c'est Kyûu, une fois totalement apaisé, ne me serais-je pas éloigné ? Le contact m'est difficile, même s'il l'est moins, beaucoup moins, avec lui. A sa question, je laissais entendre ma voix dans un faible murmure.

« Pas vraiment. »

Et même si je ne le dit pas, je pense qu'il s'en doute, je vais l'accompagner pour qu'on puisse prendre quelque chose pour lui. Comme à chaque fois que l'on se voit, je le laisserai quand il voudra être seul, et sinon, le soir au moment de retourner chacun dans son dortoir. Et on se reverrait uniquement si l'on se croisait ou si l'un de nous demandait à l'autre de venir. Simplement. Reprennant un peu mes esprits, je passais devant Kyûu, attrapant timidement son bras, pour nous mener vers la sortie. Et une fois dehors, je le lâchais, poussant un léger soupir tout en fermant les yeux quelques secondes. Un peu d'air fraîs, plus que dans la bibliothèque du moins, me fit le plus grand bien. Et à nouveau, je laissais entendre le son de ma voix, moins basse que dans la précédente pièce.

« On reste à l'intérieur, ou on sort ? »

HS; Pardon, c'est nul TT ~

» Hein? Mais il est où? (PV Reira)
» Non mais quel con... ~ PV Akira ~
» MAIS OU TE CACHES-TU SUPER CAROTTE ?
» « Paaardon ?! Mais je suis coincée ! » Pv . Narita Jun
» Tu m'as pété la jambe, mais c'est pas grave § [PV : Reira]