Enfin réunis. | Naara

Les bras croisés sur son torse, la mine boudeuse et l'allure plutôt vagabonde de notre jeune Yako, présageait que le début de sa journée ne s'était pas passé comme prévu. Tout d'abord, il avait voulu retrouver Atsu', juste pour le plaisir de le voir mais également pour recevoir encore une fois, des nouveaux accords de guitare à jouer en solitaire. Il en avait déjà appris beaucoup, il savait même composer la mélodie favorite de son sensei, si ce n'était pas une chance, ça. Donc, il aurait bien aimé le voir, mais ce dernier était introuvable, il avait beau arpenter tout les couloirs, se rendre à la salle de classe, faire des tas de pas pour rien. Il dû se résoudre à abandonner là, son idée. Pourtant, quelque chose d'autre germait peu à peu dans son esprit, le forçant à se stopper dans sa marche, restant planter au milieu du couloir, le regard rivé sur le sol comme totalement absent. « Ne va surtout pas voir Naara sans moi. Je veux qu'il soit tout autant surpris de nous voir tout les deux ici. » Il se mordilla la lèvre inférieur, osant un regard derrière lui, comme s'il craignait qu'on le surveille, un peu comme un enfant qui s'apprête à faire une bêtise avec l'obligation de la faire. Il était si prêt du but, pourquoi ne pouvait-il pas oser le pas ? Après tout, Ruka ne pourrait pas lui en vouloir..
Il marcha, lentement, discrètement, comme voulant simplement se fondre dans le décor, le pas souple, ces mains s'accrochant après le bas de son pull, comme soudainement intimidé par les lieux. Pourtant, Naara ne pouvait pas le gronder, ou pire, de se trouver ici ? Et puis, ce n'est pas comme s'il n'avait jamais connu Naara, il savait qui il était mais sa réaction sur sa venue ici pourrait le déranger. Et pourquoi donc, d'ailleurs ? Un soupire franchit la barrière de ces lèvres, se stoppant finalement pour poser son dos contre le mur qu'il s'amusait à frôler de très prêt. Il s'y laissa glisser, terminant assis au sol, les mains posé sur ces genoux qu'il avait ramener contre lui, comme recroqueviller. Il fallait qu'il se donne le courage de le faire, comme franchissant l'interdit ce qui était loin d'être le cas.

Tu ne risques rien.. A part peut-être une jolie leçon de morale comme quoi tu aurais dû le prévenir de ton arrivée.. Et puis, il t'aime, hein ? Il ne pourra jamais te disputer très longtemps de ton silence sur ta venue, ici.

Voilà qu'il se mettait à parler tout seul maintenant, ou plus pour lui-même. Il posa son menton sur ces genoux repliés, laissant une légère plainte suivre ces paroles, une moue bien distinct sur son visage. Silence. Plus aucun bruit ni aucun mouvements dans le couloir, à croire qu'il était seul. Il était toute fois l'heure du repas et la plupart des élèves étaient soit en train de manger, soit dans la cours à se changer les idées ou parler de la leçon apprise aujourd'hui même. Il releva les épaules, prenant un air bien déterminée, se relevant finalement en s'aidant de ces mains sur le sol pour s'approcher, avec confiance, d'une porte où trônait, le statut de salle de Mode. C'était là que se trouvait Naara, enfin, il l'espérait. Pourvu qu'il y travail, ou qu'il y range son matériel du précédent cours. Il approcha sa petite main de la porte, frappa deux faible coups contre celle-ci et laissa retomber son bras le long de son corps. S'il avait été confiance peu avant, en ce moment-même, il était devenu livide, apeuré, intimidé, il sentait son coeur battre si fort qu'il avait l'impression que sa cage thoracique allait finir par céder. Des bruits de pas. Un déclic et la porte s'ouvrait sur la carrure imposante de Naara. Il n'eut sûrement pas le temps de voir la tête de l'inconnu ayant frapper à sa porte que, déjà, Yako poussait la porte de bois en plus large pour se laisser tomber contre le corps de son frère ainé.
Il était là, enfin, contre lui, il pouvait de nouveau sentir cette odeur qu'il aimait tout particulière, ce parfum si doux, cette chaleur qu'il s'était plu à sentir tout au long de leur vie ensemble, quand il se glissait entre ces bras. Il avait tout le loisir de pouvoir profiter de cette chaleur, de ce parfum, de cette odeur et de ce visage. Il entoura la taille de Naara de ces bras fins relevant seulement son visage en posant son menton sur le haut de son torse, arborant un sourire des plus rayonnant.

Nana... Tu m'as tellement manqué.

Quel surnom hideux il lui avait donné, mais c'était, après tout, le surnom qu'il se plaisait à lui donner depuis tout petit, et il se considérait être le seul à pouvoir le lui offrir, peut-être au grand damne de Naara. Il affichait cette air qu'il était rare de voir, cet air si rayonnant, si joyeux, comme s'il n'avait jamais réellement changé malgré sa maladie. Comme si Naara pouvait lui faire retrouver ce sentiments de bonheur d'autre fois. Il était là, contre lui, et c'était ce qui lui importait le plus.
Il nicha son nez contre la veste de Naara (disons qu'il en a une xD), frottant son museau contre le haut de son torse, un peu comme un chaton le ferait, il aurait même pu en ronronner de plaisir. Ces mains, elles, s'étaient refermées contre cette veste, prisonnière de ces doigts et la force surhumaine de l'amour l'obligeait à ne pas en lâcher prise. Nouvelle sangsue, avoue que je t'ai manqué.

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