Wake up sweet heart ! [PV Ryutaro]

Hmm... Qui essayait de défoncer la porte à une heure pareille ? En plus il dormait... Non, vraiment, c'était pas drôle de le réveiller comme ça ! Surtout qu'il était totalement crevé, il avait énormément de sommeil à rattraper... Avec un marmonnement rageur, tandis que les coups à sa porte reprenaient, il se leva, l'oreiller entre les bras et, pas du tout réveillé, il alla ouvrir à l'enquiquineur qui avait cassé son rêve si agréable.

Il n'aurait pas dû. Il faillit claquer la porte au nez du visiteur, qui ne lui en laissa pas le temps.
Et un léger flash back est nécessaire pour comprendre ce qui se passerait.

Le voyage sur l'île de Kyôsuke s'était plutôt bien déroulé... Jusqu'à la fin. Lorsque, sur la plage, il avait échangé un baiser quelque peu passionné avec Ryutaro, qu'il considérait pourtant comme un excellent ami. Pire, un grand frère. Mais il s'était abandonné à ce baiser avec une envie aberrante. Lui, le petit Hanabi si prude et si réservé, s'était presque jeté au cou de Ryu, même si c'était ce dernier qui avait fait le premier pas. Et il était vraiment gêné depuis ce jour, tellement gêné qu'il s'en était enfui sans demander son reste, sans non plus attendre d'explications. Et depuis, il se tenait soigneusement loin de Ryutaro. Il savait qu'il ne pourrait pas se retrouver devant lui sans rougir, bafouiller n'importe quoi et s'enfuir encore une fois.

Bref, ça faisait quelques temps déjà qu'il n'avait pas parlé à Ryutaro et ne comptait pas le faire avant un long moment. Sauf que ce n'était apparemment pas du goût de son ami puisque c'était lui qui avait essayé de défoncer sa porte en frappant dessus, chose qui l'avait réveillé. Et il venait d'entrer dans la chambre qu'il partageait avec Kado et Kietsuko, le bousculant au passage.

« Hé ! Qu'est-ce qui se passe ? »

Et ce fut à cet instant que Hanabi se rendit compte de sa tenue. Boxer noir, chemise blanche beaucoup trop grande qui appartenait à Shô et découvrait l'une de ses épaules en glissant. Il piqua un fard, cachant son visage dans son oreiller, gêné comme pas deux. Il alla se planquer sous sa couette, se mordant nerveusement la lèvre. Heureusement que ses deux colocataires étaient absents. Il se serait pris des remarques pas nettes. Ils aimaient bien le taquiner...

« Qu'est-ce que tu veux pour avoir essayé de défoncer la porte ? »

Il devait être huit heure tout au plus lorsque Ryutaro se réveilla en sursaut, la peau couverte de sueur. Depuis qu'il était revenu de l'île de Kyôsuke, le jeune athlète avait le sommeil particulièrement agité et n'arrivait pas à se débarasser de ces cauchemards qu'il faisait à répétition et qui le hantaient depuis maintenant une petite semaine. Il n'en avait pourtant plus fait depuis sa plus tendre enfance, et voilà que ça recommençait. Comme à chaque fois, son réveil avait eu l'effet d'un amnésiant, effaçant tout ce qu'il avait pu vivre à travers ce mauvais rêve. Frustré, il s'assit sur le bord de son lit et se massa la joue gauche.

[ Ryutaro ] « Attends je rêve pas là, tu m'as gifflé ? » demanda-t-il à son colocataire qui l'avait visiblement réveillé avec une bonne baffe.

[ Son colocataire ] « T'étais en plein cauchemard, on a essayé de te réveiller mais t'as pas réagis, alors j'ai pensé qu'une petite giffle ferait l'affaire ... Et puis si tu le prends comme ça, la prochaine fois je te laisse dans tes ténèbres ! » répliqua son colocataire l'air méchant.

[ Ryutaro ] « Une petite giffle ? Il passe la main sur son visage qui le démangeait. Allez lâches-moi, je m'tires » finit-il avant de prendre la porte vêtu d'un simple débardeur et d'un short plutôt court.

Dévalant les couloirs, Ryutaro ne mit pas bien longtemps à rejoindre le dortoir des artistes qui, ébahis de voir un sportif se trimballer dans les couloirs de l'internat dans une telle tenue, ne cherchaient pas à voiler leurs sourires moqueurs. Enervé, l'athlète lança quelques regards noirs sur son passage dans lesquels ont lisait sans grande difficulté le message suivant : « vous avez rien d'autre à faire que de me regarder ? Virez avant que ce soit moi qui vous dégages. » Il ne lui fallu pas plus d'une minute pour trouver la chambre numéro une où un être qui lui était cher était certainement encore en train de roupiller. Il se planta alors devant la porte et commença à tambouriner de toutes ses forces.

[ Ryutaro ] « Qu'est-ce qu'il se passe ?! hurla-t-il. Il se passe que ça fait des jours que tu me fuis & que tu évites mes regards ! Il marqua une pause, soupira et reprit : Tu sais pourtant que je déteste qu'on joue les indifférents avec moi. »

Trop énervé par la situation, Ryutaro n'avait même pas fait attention à la tenue de son ami qui ne portait qu'un simple boxer et une large chemise qui lui glissait le long des épaules. *Sacrément sexy* pensa-t-il en le regardant de haut en bas. Il en profita alors pour se rincer l'oeil rapidement avant que son ami ne se presse jusqu'à son lit, sans doute gêné. L'athlète l'observa se planquer, hésita une fraction de seconde et finit par le débarasser de sa couette. Il se mit alors à cheval sur le blondinet et glissa son doigt sur l'épaule nue de celui qui fût jadis son meilleur ami.

[ Ryutaro ] « Pourquoi est-ce que tu es parti comme ça la dernière fois ? C'était si mauvais que ça ? » demanda-t-il interessé.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?! Il se passe que ça fait des jours que tu me fuis & que tu évites mes regards ! » Hanabi poussa un petit cri effrayé au hurlement de Ryutaro, reculant avec précipitation. Jamais le brun n'avait levé la voix sur lui. Le voir dans un tel état de fureur lui faisait très peur. Ses doigts se crispèrent un peu plus sur l'oreiller qu'il tenait toujours contre lui, fixant Ryutaro d'un regard brillant de larmes. « Tu sais pourtant que je déteste qu'on joue les indifférents avec moi. » Ca oui, il le savait pourtant... Mais il avait besoin de cette distance entre eux pour faire le point sur ce qu'il avait bien pu ressentir lors de ce baiser incroyablement troublant.

« Excuse-moi Ryu-chan... Je voulais pas te blesser... »

Ces excuses, proférées sur un ton timide et repentant, auraient pu faire fondre Goliath en personne. Le blond gardait la tête baissée, n'osant pas regarder son ami. Et pourtant, il sentit parfaitement le regard que posait Ryutaro sur son corps, comme une langue de feu qui caressait sa peau, et faisait monter le rouge à ses joues. Si bien qu'il alla directement se planquer sous sa couette, demandant au passage à l'athlète ce qu'il désirait.

Hanabi aperçut l'hésitation sur le visage de Ryutaro. Il le vit également s'approcher de lui, lui arracher à moitié sa couette des bras, le découvrant d'un seul coup. De nouveau, le petit blond rougit. Et vira au rouge cramoisi quand le brun entreprit de s'installer à califourchon sur ses cuisses, tout en caressant du doigt son épaule nue. L'androgyne ne put s'empêcher de frissonner, non de froid mais d'anticipation. De petits papillons dansaient au creux de son ventre... « Pourquoi est-ce que tu es parti comme ça la dernière fois ? C'était si mauvais que ça ? » Les yeux de Hanabi s'écarquillèrent.

« Quoi ? Non ! Non euh... Je... comment dire... C'était très bien... Parfait même... Seulement... C'était... gênant, et surprenant, parce que... C'était mon premier baiser... »

Ces quatre derniers mots avaient été murmurés sur un ton timide. Disons qu'à presque dix-huit ans, avouer que l'on n'avait aucune expérience, mais vraiment AUCUNE était assez... humiliant. Mais bon, Hanabi était si mignon qu'il était impossible de se moquer de lui. En attendant, le petit blond avait passé ses mains dans le dos de Ryutaro et avait appuyé sa joue contre son torse, le visage toujours cramoisi.

« Tu comprends... Ca m'a gêné... Et puis... Ca m'a aussi choqué que... tu m'embrasses... d'un coup comme ça. »

N'étaient-ils pas censés être de simples meilleurs amis ? Quoi qu'il en était, Hanabi s'en voulait désormais. Et, maintenant qu'il était face à Ryutaro, il avait juste envie de goûter de nouveau à ces lèvres rosées, sucrées et tendres... Sans qu'il ne se rende compte de ce qu'il faisait, il s'était déjà rapproché de Ryutaro, comme hypnotisé.

Il était vrai que la première fois que Hanabi croisa Ryutaro, le blondinet était resté ébahi devant le charisme qu'il dégageait, mais avait également baissé la tête sous l'effet répulsif que produisait l'agressivité du brun. Attirant et repoussant à la fois... l'androgyne avait toutefois su, on ne sait comment, à apprivoiser Ryutaro, qu'il s'amusait souvent à représenter sous les traits d'un loup solitaire. Il lui faisait penser à un loup. Silencieux, discret, et pourtant imposant. Bref, Hanabi avait été loin de se douter qu'il se lierait autant à Ryutaro. Et que leur relation prendrait un tournant aussi brusque...

« J'aime ton odeur. » Hanabi déglutit avec une certaine difficulté, rougissant encore un peu plus. Son frère lui avait souvent dit que même au saut du lit, il avait constamment un parfum de fleurs autour de lui, de la rose principalement. Il se souvenait même que sa grand mère pensait qu'il était toujours suivi d'une petite fée qui habitait certainement une rose... Secouant brusquement la tête, l'androgyne ne répliqua rien, trop gêné pour. Il avait évidemment décelé la sensualité trop hypnotique qu'avait glissé Ryutaro dans sa voix, cette sensualité qui mettait sa raison à mal...

Vint finalement la question qui semblait torturer leurs deux esprits depuis leur retour de l'île de Kyosuke. Pourquoi Hanabi était-il parti juste après leur baiser échangé sur la plage ? Le blondinet ne savait pas vraiment lui-même... L'excuse qu'il servit à Ryutaro était d'ailleurs légèrement bidon. Il avait apprécié, il avait eu peur, d'accord. Mais seulement eu peur au moment où Ryutaro avait commencé à lui retirer son haut, peur des conséquences que cela impliquerait...

« Alors saches que c'est un honneur pour moi de te l'avoir donné. J'aime l'idée d'être le premier. » Hanabi poussa un petit soupir d'aise, ronronnant paisiblement entre les bras du brun. Les caresses qu'il lui prodiguait dans le dos étaient si douces... Il se détendait peu à peu, menaçant furieusement de se rendormir. Ryutaro dégageait une chaleur agréable, la pièce était encore plongée dans la pénombre à cause des rideaux tirés, ces caresses sur sa peau lui arrachaient des ronronnements dignes d'un moteur diesel...

Seulement... La magie de l'instant fut brisée par les mains de Ryutaro qui se faufilèrent sous la chemise trop large de Hanabi, frôlant la peau de son dos. Le blond sursauta à ce contact inattendu, n'eut pas le temps de réagir plus que déjà, le tissu blanc le quittait, l'ébouriffant un peu plus. Perdu, subjugué par le regard que portait le brun sur son corps, il se laissa allonger, les joues d'un délicat rose pâle. Qu'allait-il lui faire encore subir comme tortures ?

« Je ne sais pas toi mais ... Moi j'ai adoré. D'ailleurs, je recommencerai bien, qu'est-ce que tu en dis ? » Un vague miaulement plaintif échappa à Hanabi qui ferma les yeux un long moment, déglutissant avec peine. Ses doigts finirent par se poser sur la joue du brun, caressant doucement la peau, retraçant les courbes du visage... Et ses dernières paillettes de raison volèrent en fumée lorsque son pouce rencontra la lèvre inférieure de Ryutaro, adroitement soulignée d'un bijou argenté au creux du menton. Hésitant, le blondinet approcha son visage de celui de son... ami ? Amant ?... puis finit par poser ses lèvres sur les siennes. Contact d'abord timide, hésitant, qui se transforma bien vite en un assaut passionné, presque furieux, lorsque les lèvres s'entrouvrirent, permettant à l'échange de s'approfondir encore et toujours plus.

Hanabi lança les bras autour du cou de Ryutaro, plongeant l'une de ses mains dans sa chevelure brune. Il ne savait plus où il était, toute notion de pudeur avait pour le moment quitté son esprit. Rien d'autre ne comptait que les lèvres de Ryutaro contre les siennes, si sucrées, si douces... Malheureusement, à bout de souffle, il fut obligé de se décoller légèrement de lui, les joues d'un beau rouge vif. Son souffle s'était fait erratique.

« Ryu-chan... Qu'est-ce qu'on va devenir... Nous deux ? Notre relation ? »

A le voir, Ryutaro semblait sûr de lui. Il contrôlait parfaitement la situation et gérait plutôt bien l’évolution de sa relation avec Hanabi. Mais lorsqu’on le regardait d’un peu plus près, il n’était pas bien difficile de voir que celui que l’on pensait si fort et invulnérable n’était plus maître de ses actes. A dire vrai, il paraissait même totalement possédé. Et même s'il ne savait pas encore exactement ce qu'il attendait du blond, Ryutaro était sûr d'une chose : jamais il ne pourrait lui faire de mal, et encore moins par amour. Au fond, il ne cherchait rien de plus qu'un peu de tendresse et d'affection. « Ne penses pas à tout ça » Il marqua une pause, un lourd silence envahissa alors la pièce avant qu’il ne reprenne : « Laisse toi faire … Juste pour cette fois. »

A ces mots, il reposa ses lèvres contre celles de celui que l'on pouvait désormais qualifier comme son amant avant de s'en retirer pour l'observer longuement. Il en profita alors pour lui caresser la joue du bout des doigts avant de descendre vers sa bouche. Ses lèvres étaient si douces et son visage si parfait qu'il aurait pu rester des heures à le toucher, le regarder. « Ca fait tellement longtemps que j’attend ça … »

Lorsqu'il aimait ou simplement désirait, Ryutaro n'était pas du genre à s'imposer des règles. Oh bien sûr, ça en avait déjà choqué plus d'un d'entendre le discours de ce type qui ne recherche que plaisir et amours faciles, mais au fond, il n'était rien d'autre qu'un grand sentimental refoulé. Enfin ça, c'était avant. Avant qu'il ne découvre que les sentiments qu'il avait à l'égard de ce cher Hanabi étaient bien plus fort que ce qu'il avait toujours imaginé. Avant qu'il ne se retrouve dans le lit du principal intéressé, et surtout avant que leur amitié ne soit brisée par cette passion.

Tous les deux restèrent un long moment à se contempler, s'embrasser, avant que Ryutaro se décide enfin à aller plus loin. Il n'avait encore jamais fais ça auparavant - et encore moins avec un homme - mais il savait sa première fois serait avec Hanabi, il le voulait. Il commença alors à titiller longuement l'intimité de ce dernier avant de lui faire part de ses réelles envies. A cet instant, plus rien n'existait. Il n'y avait qu'eux, et l'envie qu'ils avaient gardé secrète jusqu'à aujourd'hui.

*

Lorsque Ryutaro repris ses esprits, il se demanda un instant si ce qu'il venait de faire n'était pas une grossière erreur de sa part, une erreur qu'il n'aurait jamais du commettre, une toute petite erreur qui pourrait faire basculer sa vie en emportant avec elle les restes d'une amitié qui était pourtant solide. Il était là, allongé contre le corps qu'il s'était toujours interdit d'approcher et même de désirer. Mais le crime était désormais commis, et il ne pourrait en aucun cas remonter le temps pour éviter ce dérapage. Il souffla et passa sa main dans les cheveux blonds posés contre son torse. « Tu regrettes ? » demanda-t-il timidement.