C'est ma balle, là [ PV Takuo ]

Journée plutôt tranquille aujourd’hui, ouais ! Déjà, les cours n’avaient eut lieux que le matin, parce qu’apparemment, les professeurs et toutes les personnes de l’administration et tout ça devait se réunir pour faire une réunion, ou quelque chose dans le genre je crois. Noël approchait, peut-être qu’ils avaient prévus un truc cette année encore… J’en savais trop rien, c’est pas forcément ce qui m’intéressait ces temps-ci… Oh non, j’avais bien trop de choses en tête. Notamment les répet’. Moi qui m’étais montré réticent il y a peu, j’étais désormais à fond dans mon travail : fallait bien que je m’y mette non ? Alors, c’était tant mieux qu’on puisse avoir notre après-midi de libre, c’était déjà ça. Enfin bref, quand j’avais appris la nouvelle, j’étais allé rapidement manger et avait décidé de squatter les jardins de l’école, avec l’unique intention d’être au calme et de me mettre au boulot.

Le groupe avait pondu une nouvelle chanson, alors fallait que j’y mette du mien. Manque de bol, y’avait un passage qui me plaisait moyen… Pas que c’était mauvais, mais j’avais le sentiment qu’il manquait quelque chose, et le gros problème, c’est que je ne savais pas quoi. Alors depuis une bonne heure, j’étais assis dans l’herbe, ma Nath’ en main, jouant à peine, esquissant seulement les gestes que je devais effectuer pour jouer la mélodie. Je connaissais parfaitement mon instrument, j’avais pas forcément besoin d’en jouer pour savoir ce que ça allai donner. Et ouais, tu te rends compte à quel point je suis doué ? Mais bon là, ça commençait sérieusement à me lourder, je trouvais pas, j’arrivais pas à mettre la main sur ce petit quelque chose qui me dérangeait. Depuis un moment je fixais ma partition, toute griffonnée. Je changeais quelques passages, puis les remettais, en vain.

Au bout d’un moment, je mis mon crayon entre mes lèvres et décidais de jouer le morceau, pour voir ce que mes maigres modifications donnaient : ouais, tant que je trouverais pas ça parfait, je resterais sur ce truc, alors mieux valait en finir très vite. Je commençais donc à jouer, les yeux fixés sur la feuille, mais je ne la regardais pas forcément. J’écoutais, je me laissais porter par la musique, je sentais peu à peu le truc venir, ouais, j’allais enfin arriver à mettre le doigt sur mon problème, mais soudain, je me reçu un objet vert dans la tête. Je l’avais pas venu venir ça… Forcé d’arrêter de jouer, j’observais mes lunettes qui s’étaient scratchées sur le sol. Je les ramassais rapidement, observant les dégâts : rien, tant mieux… J’espérais également que mon visage n’est pas subit trop de dommages, sinon, la personne qui avait lancé cette foutue balle allait pouvoir avoir le privilège d’un tête à tête avec la mort…

Non, j’exagérais… Je remis ma paire de lunettes, et attrapais la balle, puis un « gomen… » me fit lever les yeux. J’arquais un sourcil et observais l’inconnu qui s’était excusé. Je déposais alors doucement Nath’ dans l’herbe, puis prit un air sérieux, non… vexé ! J’avais les sourcils froncés, attendant des explications… Qui ne vinrent pas ! A la place de ça, le pauvre crétin que j’avais en face de moi me quémanda sa balle. Je regardais cette dernière, puis je posais mes yeux sur lui, et je mis l’objet dans une de mes poches, avant de répondre :

- Ta balle hein ? Alors c’est toi le con qui s’amuse à tirer sur les gens ? Chacun son truc tu m’diras, mais j’ai pas envie que tu blesses quelqu’un d’autre. Allez, casses-toi !

Mon regard dévia alors vers mes feuilles qui étaient dispersées un peu partout sur le gazon. Je soupire, lance un « merde » et tends mes mains pour les rattraper. Puis là, PAF ! Un gros coup de vent survint et fit s’envoler tout mon dur travail. Je restais figé de stupéfaction, la bouche légèrement ouverte, n’en croyant pas mes yeux. Je me levais d’un bon, au final, pour essayer de sauver quelques partitions, mais ne pus rien rattraper. Je retournais alors vers le lanceur de balles, puis je l’attrapais par le col, avant de dire, ou plutôt de crier :

- ‘Tain, toi qu’étais debout, t’aurais pas pus courir après ? C’est de ta faute tout ce qui arrive, et même pas tu bouges le tit’ doigt… Je crois que je vais te…

Je lève la main mais la rabaisse bien vite : wouaaah j’y crois pas, j’ai faillis frapper quelqu’un ! Depuis quand je suis aussi agressif hein ? Pas normal, faut que je me calme… Je lâche le col de mon vis-à-vis, puis retourne m’assoir en soupirant, avant d’attraper la balle, la sortant de ma poche pour la jeter aux pieds du garçon :

- Tiens ta balle, et que je te revois plus, abruti !